Introduction
Les épîtres de l'apôtre Paul sont le sujet de nombreuses
discussions et contestations. Les uns les considèrent comme des écrits
inspirés de Dieu. Certains les regardent comme l'expression de "la
doctrine de Paul", en raison de sa personnalité. Les autres enfin
disent qu'elles ont été écrites dans le contexte particulier à chacune
des églises à qui elles s'adressaient. Il est vrai que Paul a écrit ses
lettres dans des circonstances et des situations propres à chacune de
ces églises ou groupes d'églises. Mais nous remarquons qu'il adresse un
enseignement général qui vaut pour toutes les églises.
"Pour cela je vous ai envoyé Timothée, qui
est mon enfant bien-aimé et fidèle dans le Seigneur; il vous rappellera
quelles sont mes voies en Christ, quelle est la manière dont j’enseigne
partout dans toutes les Églises." 1 Corinthiens 4.17
Je voudrais ici faire quelques remarques à partir de ce que
nous pouvons lire dans la Parole de Dieu si, du moins, nous
reconnaissons que tout le texte de la Bible, Ancien et Nouveau
Testaments, est inspiré de Dieu. Si nous remettons en cause
l'inspiration des lettres de l'apôtre Paul, nous allons remettre en
cause beaucoup d'autres écrits de la Bible, comme le font d'ailleurs
ceux qui ont adopté une interprétation libérale des Écritures.
Première question : Les épîtres de
l'apôtre Paul sont-elles inspirées de Dieu ?
Il est important d'y répondre car l'ensemble de la doctrine
de l'Église est principalement tiré des lettres de l'apôtre Paul. Dans
sa seconde lettre aux disciples de Christ, l'apôtre Pierre place les
écrits de l'apôtre Paul parmi "les autres écritures" c'est-à-dire dans
l'ensemble de ce qui a été écrit par des hommes inspirés de Dieu et
poussés par le Saint-Esprit. Il confirme ainsi que "Toute l'Ecriture
est inspirée de Dieu" selon ce qu'a affirmé son collègue (2 Timothée 3.16).
Pierre dit que "notre bien-aimé frère Paul a écrit selon
la sagesse qui lui a été donnée" mais que certaines personnes
ignorantes et mal affermies tordent le sens de ses lettres comme celui
des autres Écritures (2 Pierre3.15).
En lisant les épitres des apôtres du Seigneur Jésus-Christ,
il est remarquable de constater leur unité de pensée,
l'équilibre de l'enseignement, des instructions, avertissements et
conseils, comme émanant directement du Seigneur, leur Maître et le
notre. Ce qu'affirme d'ailleurs Pierre :
"Ce n’est pas, en effet, en suivant des
fables habilement conçues, que nous vous avons fait connaître la
puissance et l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ, mais c’est
comme ayant vu sa majesté de nos propres yeux. Car il a reçu de Dieu le
Père honneur et gloire, quand la gloire magnifique lui fit entendre une
voix qui disait: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute
mon affection. Et nous avons entendu cette voix venant du ciel, lorsque
nous étions avec lui sur la sainte montagne.
Et nous tenons pour d’autant plus certaine la parole
prophétique, à laquelle vous faites bien de prêter attention, comme à
une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour vienne
à paraître et que l’étoile du matin se lève dans vos coeurs; sachant
tout d’abord vous-mêmes qu’aucune prophétie de l’Ecriture ne peut être
un objet d’interprétation particulière, car ce n’est pas par une
volonté d’homme qu’une prophétie a jamais été apportée, mais c’est
poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de
Dieu." 2 Pierre 1.16
L'apôtre Pierre qui connaissait ces épîtres les estimait
inspirées au même titre que "les autres Écritures", disant que son
frère Paul les avaient écrites avec la sagesse de Dieu.
"Croyez que la patience de notre Seigneur est
votre salut, comme notre bien-aimé frère Paul vous l’a aussi écrit,
selon la sagesse qui lui a été donnée. C’est ce qu’il fait dans toutes
les lettres, où il parle de ces choses, dans lesquelles il y a des
points difficiles à comprendre, dont les personnes ignorantes et mal
affermies tordent le sens, comme celui des autres Écritures, pour leur
propre ruine." 2 Pierre 3.15,16
Il est important de retenir que le Seigneur a accordé sa
sagesse à son apôtre pour enseigner, instruire, exhorter et reprendre,
soit par la parole lorsqu'il est présent dans les églises, soit par les
lettres qu'il écrit. Paul se réfère lui-même à l'autorité que le
Seigneur lui a donnée :
"Et quand même je me glorifierais un peu
trop de l‘autorité que le Seigneur nous a donnée pour votre édification
et non pour votre destruction, je ne saurais en avoir honte, ..." 2
Corinthiens 10.8
"C’est pourquoi j’écris ces choses étant
absent, afin que, présent, je n’aie pas à user de rigueur, selon
l‘autorité que le Seigneur m’a donnée pour l’édification et non pour la
destruction." 2 Corinthiens 13.10
L'apôtre Paul a reçu du Seigneur en personne : l'apostolat,
la sagesse, l'autorité et la révélation de la pensée de Christ
pour l'Église des incirconcis, des païens, des gentils.
"Ceux qui sont les plus considérés-quels
qu’ils aient été jadis, cela ne m’importe pas: Dieu ne fait point
acception de personnes, -ceux qui sont les plus considérés ne
m’imposèrent rien. Au contraire, voyant que l’Évangile m’avait été
confié pour les incirconcis, comme à Pierre pour les circoncis, - car
celui qui a fait de Pierre l’apôtre des circoncis a aussi fait de moi
l’apôtre des païens, - et ayant reconnu la grâce qui m’avait été
accordée, Jacques, Céphas et Jean, qui sont regardés comme des
colonnes, me donnèrent, à moi et à Barnabas, la main d’association,
afin que nous allassions, nous vers les païens, et eux vers les
circoncis." Galates 2.69
Nous pouvons considérer que l'apôtre Paul est notre
apôtre (nous les incirconcis) et que les enseignements que le
Seigneur lui a confiés sont pour nous car il les a
écrits pour toutes les églises, selon la sagesse que Dieu lui a
accordée. C'est de cette sagesse de l'Esprit dont il parle :
"Cependant, c’est une sagesse que nous
prêchons parmi les parfaits, sagesse qui n’est pas de ce siècle, ni des
chefs de ce siècle, qui vont être anéantis; nous prêchons la sagesse de
Dieu, mystérieuse et cachée, que Dieu, avant les siècles, avait
destinée pour notre gloire, sagesse qu’aucun des chefs de ce siècle n’a
connue, car, s’ils l’eussent connue, ils n’auraient pas crucifié le
Seigneur de gloire. Mais, comme il est écrit, ce sont des choses que
l’œil n’a point vues, que l’oreille n’a point entendues, et qui ne sont
point montées au cœur de l’homme, des choses que Dieu a préparées pour
ceux qui l’aiment. Dieu nous les a révélées par l’Esprit. Car l’Esprit
sonde tout, même les profondeurs de Dieu.
Lequel des hommes, en effet, connaît les choses de l’homme, si ce n’est
l’esprit de l’homme qui est en lui? De même, personne ne connaît les
choses de Dieu, si ce n’est l’Esprit de Dieu.
Or nous, nous n’avons pas reçu l’esprit du Monde, mais l’Esprit qui
vient de Dieu, afin que nous connaissions les choses que Dieu nous a
données par sa grâce. Et nous en parlons, non avec des discours
qu’enseigne la sagesse humaine, mais avec ceux qu’enseigne l’Esprit,
employant un langage spirituel pour les choses spirituelles.
Mais l’homme animal ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, car
elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que
c’est spirituellement qu’on en juge. L’homme spirituel, au contraire,
juge de tout, et il n’est lui-même jugé par personne.
Car Qui a connu la pensée du Seigneur, Pour l’instruire ? Or nous,
nous avons la pensée de Christ." 1 Corinthiens 2.6-16
Ce seul passage suffit à nous faire comprendre l'inspiration
qui l'animait lorsqu'il prêchait et enseignait. Comme nous l'avons
lu plus haut, l'apôtre Pierre place les lettres de Paul parmi les
Écritures. Paul lui-même se réfère à la révélation personnelle qu'il a
reçu du Seigneur pour l'enseignement qu'il donne à toutes les églises.
Ses écrits dépassent les limites des églises locales
auxquelles elles étaient adressées en premier, de la même façon que
tous les autres lettres des apôtres : les Évangiles, les épîtres de Jacques,
de Pierre, de Jean ou de Jude,
les lettres aux sept églises dans l'Apocalypse.
Certains remettent en cause le fait que tous ces écrits
soient inspirés de Dieu et s'adressent à tous les disciples de Christ,
quelques soient le lieu et l'époque. J'ai lu dernièrement que Paul
n'est pas le Seigneur. Bien sûr, mais ni Pierre, ni l'apôtre Jean, ni
aucun des écrivains de la Bible ne sont le Seigneur, cependant nous
considérons leurs écrits comme venant du Seigneur. Il est vrai que des
gens pratiquent "une lecture sélective" des Écritures en fonction de
leurs propres pensées. Voici quelques textes de référence qui nous
rassurent au sujet de ce que Paul enseigne :
"Paul, appelé à être apôtre de Jésus-Christ
par la volonté de Dieu, et le frère Sosthène, à l’Église de Dieu qui
est à Corinthe, à ceux qui ont été sanctifiés en Jésus-Christ, appelés
à être saints, et à tous ceux qui invoquent en quelque lieu que ce soit
le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, leur Seigneur et le nôtre."
1 Corinthiens 1.1,2
"C’est par révélation que j’ai eu
connaissance du mystère sur lequel je viens d’écrire en peu de mots."
Éphésiens 3.3
"Je vous déclare, frères, que l’Évangile qui
a été annoncé par moi n’est pas de l’homme; car je ne l’ai ni reçu ni
appris d’un homme, mais par une révélation de Jésus-Christ." Galates 1.11,12
Il parle de son Évangile, c'est à dire
l'ensemble de "son" enseignement, comme étant le fruit d'une révélation
que le Seigneur Jésus-Christ lui a donnée pour l'Église.
"C’est ce qui paraîtra au jour où, selon mon
Évangile, Dieu jugera par Jésus-Christ les actions secrètes des
hommes." Romains 2.16
"A celui qui peut vous affermir selon mon
Évangile et la prédication de Jésus-Christ, conformément à la
révélation du mystère caché pendant des siècles, ..." Romains 16.25
"Souviens-toi de Jésus-Christ, issu de la
postérité de David, ressuscité des morts, selon mon Évangile, ..."
2 Timothée 2.8
Comme nous le lisons ici et
dans d'autres passages de ses lettres, il a dû défendre son ministère
en insistant fermement sur la révélation personnelle qu'il a eu du
Seigneur Jésus-Christ, dans plusieurs apparitions. Il ne permet pas que
l'on mette en doute son enseignement, car dit-il "Je l'ai reçu
directement du Seigneur". Voici le principal passage de Paul à ce sujet :
"C'est par révélation que j 'ai eu
connaissance du mystère sur lequel je viens d'écrire en peu de mots. En
les lisant, vous pouvez vous représenter l'intelligence que j'ai du
mystère de Christ... À moi, qui suis le moindre de tous les saints,
cette grâce a été accordée d’annoncer aux païens les richesses
incompréhensibles de Christ, et de mettre en lumière quelle est la
dispensation du mystère caché de tout temps en Dieu qui a créé toutes
choses," Éphésiens 3.3-9
Il écrit également qu'il a été ravi au paradis
où des choses ineffables lui ont été révélées.
"Je connais un homme en Christ, qui fut, il y
a quatorze ans, ravi jusqu'au troisième ciel (si ce fut dans son corps
je ne sais, si ce fut hors de son corps je ne sais, Dieu le sait). Et
je sais que cet homme (si ce fut dans son corps ou sans son corps je ne
sais, Dieu le sait) fut enlevé dans le paradis, et qu'il entendit des
paroles ineffables qu 'il n'est pas permis à un homme d'exprimer."
2 Corinthiens 12.2-4
Certes, l'apôtre Paul est resté un homme, certainement plus
agressé que d'autres par le Diable, avec ses faiblesses, ses craintes
et parfois ses découragements profonds. Il sait en parler avec
humilité et il le reconnaît aussi modestement lorsque il parle de sa
propre personne. C'est justement parce que il était conscient de ses
limites qu'il est allé rencontrer les autres apôtres de Christ, afin de
leur exposer l'évangile qu'il prêchait, de peur dit-il de se tromper ou
d'avoir couru en vain. Il est reparti de Jérusalem rassuré, quant à la
légitimité de son apostolat et la vérité de son message (Galates 2).
Il est certain que l'apôtre qui se considérait comme le
moindre d'entre eux, à cause de son activité persécutrice, a obtenu
miséricorde et est devenu l'un des serviteurs de Christ le plus inspiré
dans la révélation du mystère et de la pensée du Seigneur, pour
l'Église.
Le contenu de ses lettres
On y trouve :
- Des enseignements sur la doctrine de la
foi et de la grâce, qui sont regardés comme des fondements pour ceux
qui croient en Christ;
- Des exhortations nombreuses concernant
les règles morales d'une vie pure, sainte et consacrée au Seigneur, qui
constituent la ligne de conduite de ceux qui appartiennent au Seigneur;
- Des instructions pour l'organisation
des églises dans leur structure et ce qui doit y être pratiqué, afin
que quelque soit la région ou le pays, le Nom de Christ soit honoré en
voyant le bon ordre qui doit régner parmi ceux qui invoquent son Nom;
- Des révélations sur la dimension
surnaturelle de la manifestation du Saint-Esprit dans l'Église, la
connaissance spirituelle du Seigneur Jésus-Christ, de son retour et la
gloire éternelle à laquelle Dieu nous destine.
En lisant ses épîtres, nous constatons qu'il était un apôtre
dérangeant :
- Pour les Pharisiens du milieu desquels
il était sorti et qui ne lui pardonnaient pas "sa trahison";
- Pour les chrétiens d'origine juive, car
il rejetait les observances et traditions légalistes, associant dans ce
rejet tous ceux qui voulaient remettre le joug de la loi de Moïse sur
les épaules des convertis d'origine païenne;
- Pour ceux dont il condamnait vertement la mauvaise
conduite et leurs déviations quant à la Parole de Dieu.
Il continue d'être dérangeant pour tous ceux et celles
qui trouvent sa personnalité excessive et ses enseignements trop
rigoureux. Certes, il y a dans ses lettres de points difficiles à
comprendre, dont certains tordent le sens ou les écartent carrément.
Cependant, nous reconnaissons que Paul, serviteur de Christ, apôtre par
la volonté de Dieu et du Seigneur Jésus-Christ, a été choisi pour
transmettre à l'Église et au monde l'évangile qu'il a reçu directement
du Seigneur.
La sagesse lui a été accordé pour enseigner (2 Pierre 3.15)
S'il demande une obéissance sans faille à certaines de
ses instructions, il semble que pour d'autres il laisse à ses lecteurs
une certaine liberté de réflexion et de conviction personnelle ? Non ?
Il parle souvent de ce que le bon sens et la sagesse naturelle nous
enseignent. Il parle aussi parfois des instructions que nous pouvons
retirer de la nature, des avertissements de notre propre conscience. Il
fait appel à notre réflexion, à notre bon sens et à notre intelligence.
Et il lorsque c'est le cas, il précise toujours si ce qu'il écrit est
un commandement du Seigneur ou un avis personnel.
Jésus a souligné l'importance de la compréhension
spirituelle de sa Parole :
"C’est l’esprit qui vivifie; la chair ne sert de rien.
Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie. " Jean 6.63
Si nous en faisons une loi rigide, elle nous écrasera et
nous serons semblables aux scribes et aux docteurs de la Loi à qui
Jésus reprochait de lier des fardeaux pesants sur le cou des gens en ne
faisant rien pour les aider à les porter. Paul fait justement
remarquer, lui qui est un ardent défenseur de la Grâce et de la foi en
opposition à la Loi et aux œuvres de la Loi, que le ministère de
l'Esprit est supérieur à celui de la Loi.
"Ce n’est pas à dire que nous soyons par
nous-mêmes capables de concevoir quelque chose comme venant de
nous-mêmes. Notre capacité, au contraire, vient de Dieu. Il nous a
aussi rendus capables d’être ministres d’une nouvelle alliance, non de
la lettre, mais de l’Esprit; car la lettre tue, mais l’Esprit vivifie.
Or, si le ministère de la Mort, gravé avec des lettres sur des pierres,
a été glorieux, au point que les fils d’Israël ne pouvaient fixer les
regards sur le visage de Moïse, à cause de la gloire de son visage,
bien que cette gloire fût passagère, combien le ministère de l’Esprit
ne sera-t-il pas plus glorieux !" 2 Corinthiens 3.5-8
Considérons l'apôtre des Gentils, notre apôtre, comme un
homme choisi par le Seigneur Lui-même pour transmettre la Parole de
Christ à toutes les générations.
