Introduction Nous sommes au cœur d'un débat de société concernant
le
voile de l'Islam. Le texte que je vous propose aujourd'hui, à partir
d'une instruction de l'apôtre Paul aux Corinthiens, n'a rien à voir ni
de près ni de loin, ni dans la forme ni sur le fond, avec les femmes
voilées de l'Islam. Je veux seulement répondre au mieux à la
question que plusieurs m'ont posée au sujet de ce que l'apôtre Paul
écrit concernant les hommes et les femmes qui prient et prophétisent
dans l'église. Voici le texte qui pose question : « Tout homme
qui prie ou qui prophétise, la tête couverte, déshonore son chef. Toute
femme, au contraire, qui prie ou qui prophétise, la tête non voilée,
déshonore son chef : c’est comme si elle était rasée. » 1 Corinthiens
11.4-5 Si nous lisons bien, nous remarquons qu'il est question
d'homme et de femme, pas seulement de femme, priant et prophétisant. Ce
qui change peut-être la façon dont nous aborderons ce sujet. Pour une
meilleure compréhension, relisons tout le passage : 1 Corinthiens 11.1-16 Ici l'apôtre donne un enseignement que nous ne trouvons dans
aucun autre endroit du Nouveau Testament. Ce texte a donné lieu à
diverses interprétations et soulève bien des polémiques et des
contestations, ce que Paul semble d'ailleurs prévoir :
« Si
quelqu’un se plaît à contester, nous n’avons pas cette habitude, non
plus que les Églises de Dieu. » 1 Corinthiens 11.16 Cependant il
faut noter que l'apôtre parle de ce qui est convenable et fait appel au
jugement de chacun. « Jugez-en vous-mêmes : est-il convenable qu’une
femme prie Dieu sans être voilée ? » 1 Corinthiens 11.13 Lorsque
nous lisons et essayons de comprendre ce que veut dire Paul, nous devons
tenir compte du contexte : • Il souligne l'importance qu'il accorde
à ce que ses instructions soient observées (1 Corinthiens 11.2); • Il signale la
nécessité d'une certaine connaissance (1 Corinthiens 11.3); • Il met en évidence la
place de chacun dans un ordre établi par Dieu lui-même (1 Corinthiens 11.3); • Il
invoque l'enseignement de ce qui est naturel et convenable (1
Corinthiens 11.13-14);
• Il attire l'attention sur le fait que les anges sont spectateurs de ce
qui se passe dans l'Église sur la Terre (1 Corinthiens 11.10); • Enfin, il met en
garde contre l'esprit de contestation de certains (1 Corinthiens 11.16). Il est
intéressant de souligner la fin du verset 5 dans la version du Semeur :
« Mais si une femme prie ou prophétise la tête non couverte, elle
outrage son chef à elle, car elle se place ainsi sur le même plan qu’une
femme tondue. » Qu'est-ce que Paul entendait par-là ? Il veut
faire comprendre aux femmes chrétiennes qu'elles doivent avoir un
comportement de décence et de dépendance à l'ordre divin en ne se
comportant pas comme les prostituées qui se promenaient ostensiblement
tête nue ou se rasaient les cheveux pour signifier qu’elles n’étaient
sous l’autorité de personne, donc disponibles pour quiconque.
Un
principe spirituel Pour revenir à notre texte, le fait qu'une femme
doit se couvrir la tête lorsqu'elle prie ou prophétise est une
instruction donnée par l'apôtre Paul dans les églises qu'il enseignait.
Le principe sur lequel il fonde son enseignement n'est pas culturel,
comme quelques-uns voudraient le faire croire mais spirituel.
D'ailleurs, cette instruction concerne l'homme et la femme lorsqu'ils
prient ou qu'ils prophétisent. Dans son argumentation, il fait appel à
l’ordre de la Création tel qu’il est défini dans la Genèse, conformément
à la place que Dieu a assignée à l'homme et à la femme dans leur rapport
commun (1 Corinthiens 11.8-9). C'est cet ordre divin dans l'Église
de Christ dont les anges sont spectateurs (1 Corinthiens 4.9). Paul
est-il inspiré ? Si nous considérons que toute l'Écriture est
inspirée de Dieu, que tout ce qui a été écrit d'avance l'a été pour
notre instruction, je me pose deux questions :
- Pourquoi ce passage se trouve-t-il dans le Nouveau Testament ?
- En quoi nous concerne-t-il ?
Si nous croyons que, pour Dieu, il n'a pas d'importance, alors nous pouvons l'ignorer, nous pouvons même l'enlever de nos Bibles. Il est étonnant de remarquer qu'aucun théologien, même le
plus réservé à l'égard de certains textes de la Bible, n'a osé amputer les Écritures des passages contestés. Serait-ce que tous reconnaissent implicitement l'autorité divine qui a présidé à l'élaboration de la
Parole écrite de Dieu ? D'un autre côté, l'apôtre Pierre accrédite l'inspiration divine des écrits de l'apôtre Paul, lorsqu'il écrit :
« Croyez que la patience de notre Seigneur est votre salut, comme notre bien-aimé frère Paul vous l’a aussi écrit, selon la sagesse qui lui a été donnée. C’est ce qu’il fait dans toutes les lettres, où il parle de
ces choses, dans lesquelles il y a des points difficiles à comprendre, dont les personnes ignorantes et mal affermies tordent le sens, comme celui des autres Écritures, pour leur propre ruine. » 2 Pierre 3.15-16
Si nous nous référons uniquement aux Écritures, les choses sont claires et simples. Si nous cherchons dans les interprétations des différents commentateurs ou exprimons nos idées personnelles fondées sur nos
sentiments ou nos raisonnements, nous arrivons à des conclusions tout à fait contradictoires. Si nous suivons les conceptions du Monde nous nageons en pleine confusion. Paul commence son instruction par :
« Je vous loue de ce que vous vous souvenez de moi à
tous égards et de ce que vous retenez mes instructions telles que je
vous les ai données. » 1 Corinthiens 11.2
Et il termine en écrivant :
« Si quelqu’un se plaît à contester, nous n’avons pas cette habitude, non plus que les Églises de Dieu. » 1 Corinthiens 11.16
Paul en appelle à ce qui est
convenable devant Dieu « Jugez-en vous-mêmes : est-il convenable
qu’une femme soit tête nue lorsqu’elle prie Dieu pendant le culte ? » 1
Corinthiens 11.13 (Version Bible en français courant) Et
il fait
appel au jugement de chacun, ajoutant une remarque qui pourrait paraître
évidente : la Nature ne vous enseigne-t-elle pas ? (1 Corinthiens 11.14). Il est vrai que nous sommes très loin de nous laisser enseigner par
la Nature, à une époque (mais cela existait aussi du temps de Paul) dans
laquelle les humains ont plutôt tendance à s'adonner aux choses contre
Nature ! Ceci est une simple réflexion de ma part !
Essayons de comprendre l'enseignement de Paul Il place cette instruction dans
le cadre d'un ordre d'autorité établi par Dieu : « Je veux cependant
que vous sachiez que Christ est le chef de tout homme, que l’homme est
le chef de la femme et que Dieu est le chef de Christ. » 1 Corinthiens
11.3 Il y a, dans l'instruction de Paul, tout un aspect de la façon
dont Dieu gouverne non seulement dans le ciel mais encore lorsqu'il a
créé le Monde et aussi dans l'Église. Il y a bien longtemps que les
hommes ont rejeté l'autorité de Dieu dans leurs projets, leurs
entreprises et leurs gouvernements. Quant à l'Église, Le laissons-nous
encore la gouverner ? Plus nous avançons dans son histoire, plus nous
remarquons que l'esprit du Monde, ses concepts de société, ses formes de
communication et ses comportements, influencent les chrétiens.
Les
anges connaissent l'importance de la façon dont Dieu gouverne et ils
sont spectateurs de la façon dont nous obéissons à Dieu ou non (1
Corinthiens 4.9, 11.10, 1 Timothée 5.21). Ils se réjouissent au sujet de
chaque pécheur qui se repent (Luc 15.10) et également lorsqu'ils voient
que les enfants de Dieu reconnaissent l'autorité de Dieu et de Christ
dans leur vie personnelle et dans les églises. Justement, Paul en
appelle à une situation qui nous échappe peut-être un peu, comme si les
anges avaient besoin qu'on leur rappelle que la femme appartient à
l'homme : « C’est pourquoi la femme, à cause des anges, doit avoir
sur la tête une marque de l’autorité dont elle dépend. » 1 Corinthiens 11.10 Et puis
les anges sont les témoins de la relation mystérieuse
de Christ avec son Église. Ils sont les spectateurs de la sagesse
souveraine de Dieu, de ses desseins concernant l'Église, un mystère dans
lequel ils désirent plonger leur regard (1 Pierre 1.12) et en partie, à
cause d'eux, l'Église doit montrer sa soumission à son Chef, Christ.
Après avoir précisé la situation concernant le gouvernement de Dieu,
l'apôtre en vient à la façon dont l'Église doit se comporter en fonction
de la pensée de Dieu : « Tout homme qui prie ou qui prophétise, la
tête couverte, déshonore son chef. Toute femme, au contraire, qui prie
ou qui prophétise, la tête non voilée, déshonore son chef. » Christ
est le chef de l'Église, le Seigneur, qui doit être honoré, obéi et
servi. C'est ce principe qui règle le comportement des hommes et des
femmes dans l'Église de Jésus-Christ. Ici, il n'est pas question que
la femme ait la tête couverte dans la société comme un signe distinctif
de son appartenance à un mari ou à une religion mais d'un comportement
spirituel en regard d'une situation spirituelle de l'homme et de la
femme dans la présence de Dieu et celle des anges. Je souligne à
nouveau ce : "Tout homme qui prie ou qui prophétise... Toute femme
qui prie ou qui prophétise..." 1 Corinthiens 11.4-5 Il s'agit donc
d'un moment particulier du culte rendu à Dieu, en esprit dans lequel
notre corps est aussi impliqué, parfois les mains levées ou la tête
courbée ou les yeux vers le ciel ou encore à genoux et prosterné. En
lisant tout le passage nous voyons que la conclusion n'est pas le verset
16 mais le 17 : « En donnant cet avertissement, ce que je ne loue
point, c’est que vous vous assemblez, non pour devenir meilleurs mais
pour devenir pires. » 1 Corinthiens 11.17 Il s'agit par conséquent
du comportement des hommes et des femmes quand ils se réunissent en
assemblées (v. 18). Il y a par ailleurs de nombreuses instructions dans
les épîtres du Nouveau Testament concernant la place de l'homme et de la
femme dans les églises, pour que nous sachions à quoi nous en tenir.
Mais c'est justement l'esprit de contestation qui fait que nos arguments
semblent avoir autant de force dans la recherche d'une autre forme de
gouvernement que celui de Dieu. Nous sommes obligés de reconnaître
que, dans les églises, de nombreuses opinions sont empruntées à l'esprit
de contestation qui agit dans le Monde. Enfin, l'apôtre soumet la
question au jugement de chacun, en invoquant la sagesse spirituelle et
le bon sens naturel : « Pour cette question de tête couverte,
examinez la chose entre vous et formez-vous un jugement personnel :
estimez-vous convenable pour une femme de prier Dieu la tête découverte
? Ne le considérez-vous pas comme inconvenant et indécent ? » (Version
Parole vivante) 1 Corinthiens 11.13 C'est vrai, Paul ne fait pas de
cette instruction un ordre, comme avec d'autres enseignements, lorsqu'il
écrit "Je veux que..." mais il n'en pense pas moins :
« Si quelqu’un
se plaît à contester, nous n’avons pas cette habitude, non plus que les
Églises de Dieu. » 1 Corinthiens 11.16 Il ne s'agit pas de se
braquer, ni de la part de ceux qui sont pour, ni pour ceux qui sont
contre "le voile", je dirais "les têtes couvertes et non couvertes" mais
d'acquérir une conviction personnelle fondée sur la Parole de Dieu, afin
de nous efforcer de pratiquer ce qui est convenable à ses yeux pour lui
être entièrement agréables. Nous ne devons pas non plus faire de
cette affaire un sujet de jugement concernant ceux qui seraient plus
spirituels que les autres. « Nous tous donc qui sommes parfaits,
ayons cette même pensée ; et si vous êtes en quelque point d’un autre
avis, Dieu vous éclairera aussi là-dessus. Seulement, au point où nous
sommes parvenus, marchons d’un même pas. » Philippiens 3.15 Pour
terminer, je vous laisse une question toute bête : Qu'elle serait la
réaction, dans une assemblée de chrétiens, si le pasteur, les
prédicateurs ou simplement les hommes priaient, prêchaient,
prophétisaient "la tête couverte" ? Non pas par distraction ou
inconscience mais ostensiblement ?...

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