Commentaires

Barnabas à Antioche. 

Lecture Actes 11:19 à 26

Lorsque Barnabas fut arrivé à Antioche et qu’il eut vu la grâce de Dieu, il s’en réjouit, et il les exhorta tous à rester d’un cœur ferme attachés au Seigneur.
Car c’était un homme de bien, plein d’Esprit-Saint et de foi. Et une foule assez nombreuse se joignit au Seigneur. (versets 23/24)

C'est précisément sur ce passage  que je vous invite à réfléchir.

"Barnabas, un homme de bien, plein d'Esprit Saint et de foi arrive dans une église qui vient de naître, composée surtout d'incirconcis, alors qu'il venait de Jérusalem, l'église composée uniquement de personnes d'origine juive."

Nous pouvons remarquer la sagesse des membres de l'église de Jérusalem dans le choix de Barnabas, juif originaire de Chypre, donc habitué à la culture grecque, pour observer ce qui se passait avec ces nouveaux disciples issus du milieu païen.

Nous savons que la conversion des incirconcis avait déjà causé des problèmes, momentanément résolus, mais qui devaient réapparaître plus tard. 

Les apôtres et les frères qui étaient dans la Judée apprirent que les païens avaient aussi reçu la parole de Dieu.
Et lorsque Pierre fut monté à Jérusalem, les fidèles circoncis lui adressèrent des reproches, en disant: Tu es entré chez des incirconcis, et tu as mangé avec eux. Actes 11.1/3 

Quelques hommes, venus de la Judée, enseignaient les frères, en disant: Si vous n’êtes circoncis selon le rite de Moïse, vous ne pouvez être sauvés.
Paul et Barnabas eurent avec eux un débat et une vive discussion; et les frères décidèrent que Paul et Barnabas, et quelques-uns des leurs, monteraient à Jérusalem vers les apôtres et les anciens, pour traiter cette question. Actes 15.1/2 

A cause de cela, ceux qui témoignaient  craignaient d'entrer en relation avec les incirconcis pour leur annoncer l'Évangile. 

Ceux qui avaient été dispersés par la persécution survenue à l’occasion d’Etienne allèrent jusqu’en Phénicie, dans l’île de Chypre, et à Antioche, annonçant la parole seulement aux Juifs. Actes 11:19 

Heureusement que quelques uns eurent le courage de s'adresser aussi aux Grecs. Il faut toujours du temps aux hommes que nous sommes pour comprendre que la grâce de Dieu est une source de salut POUR TOUS les êtres humains.

Nous sommes handicapés par la différence des cultures et lorsque d'autres deviennent disciples de Christ, nous voudrions qu'ils réagissent exactement comme nous ! 

La grâce de Dieu

Afin de mieux connaître l'étendue de sa miséricorde, nous devrions avoir un esprit plus ouvert à la véritable nature de Dieu : "le Dieu de toute grâce" (1 Pierre 5.10) 

A cause de cela, je fléchis les genoux devant le Père, duquel tire son nom toute famille dans les cieux et sur la terre, afin qu’il vous donne, selon la richesse de sa gloire, d’être puissamment fortifiés par son Esprit dans l’homme intérieur,  en sorte que Christ habite dans vos cœurs par la foi; afin qu’étant enracinés et fondés dans l’amour, vous puissiez comprendre avec tous les saints quelle est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur, et connaître l’amour de Christ, qui surpasse toute connaissance, en sorte que vous soyez remplis jusqu’à toute la plénitude de Dieu. Éphésiens 3.14/19  

La grâce de Dieu est synonyme de sa miséricorde, de sa bonté et de sa bienveillance. Elle est la manifestation de son amour et elle s'étend à tous sans exception :

Car la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, a été manifestée. Tite 2:11 

C'est par elle que nous sommes sauvés, sans autre contrepartie que la foi qui est le moyen d'y avoir accès.

Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Éphésiens 2:8 

La grâce de Dieu est le facteur de gratuité de tous les "dons" de Dieu. Elle concerne notre salut, mais aussi tous les autres dons que Dieu nous accorde :

Nous avons des dons différents, selon la grâce qui nous a été accordée. Romains 12:6

Elle prend toute sa valeur en Jésus-Christ, qui en est le garant par le don de sa vie à la croix.

Revenant aux circonstances qui font l'objet de ce commentaire, nous remarquons que Barnabas  a vu la grâce de Dieu dans la naissance de l'Église d'Antioche.

Tout autre aurait pu s'attarder sur les manques et les imperfections de cette œuvre naissante, qui plus est privée de "ministères" considérés, car ces "grecs" ont été amenés à la foi en Jésus, par le simple témoignage de quelques personnes motivées par l'annonce de l'Évangile de Christ.

Mais, parce qu'il était un homme bon, rempli d'Esprit Saint et de foi, Barnabas a discerné l'œuvre de Dieu dans cette assemblée nombreuse de nouveaux disciples de Jésus.

Ce qui me fait penser à cette parole de l'apôtre Paul :

Examinez toutes choses; retenez ce qui est bon. 1 Thessaloniciens 5:21 

Trop souvent nous retenons les imperfections qui accompagnent en général le commencement des œuvres de Dieu et en particulier les manifestations du Saint-Esprit, car ceux qui en sont les interprètes ne sont que des hommes.

Et puis des expressions différentes de la même foi en un même Dieu et un même Sauveur, nous choquent par leur forme d'adoration, de louanges, de prières, etc. 

Nous ne discernons pas l'œuvre du Saint-Esprit, parce qu'elle s'exprime différemment de ce qui nous est habituel ou parce que ceux qui les vivent sont  différents de nous. 

Nous oublions que le royaume de Dieu est semblable à une semence, qui avant de produire son fruit doit franchir de nombreuses étapes. 

Nous oublions qu'avant d'être des adultes nous restons parfois assez longtemps des enfants, puis des adolescents. 

Et puis nous oublions enfin que les membres d'un même corps ont des aspects et des fonctions très diverses.

La Bible est remplie d'expériences qui, si elles se manifestaient aujourd'hui, nous dérouteraient dans bien des domaines. 

J'aimerais  connaître l'atmosphère qui régnait dans cette jeune église de la ville d'Antioche, avant que Barnabas vienne y apporter la sagesse, la foi saine, l'équilibre spirituel, dont a besoin toute œuvre naissante. Tout n'était certainement pas parfait et le zèle de ces néophytes devait être accompagné de quelques maladresses bien humaines.

Mais voilà : Barnabas y a d'abord vu "la grâce de Dieu" et il s'en est réjoui, puis il s'est mis à l'œuvre, allant chercher par la suite Saul de Tarse comme associé. Ce même Saul qui n'était pas en odeur de sainteté parmi les chrétiens de Jérusalem et que le même Barnabas était déjà aller chercher pour le présenter aux apôtres, se faisant le garant d'un futur ministre de Jésus-Christ.

Toujours le même esprit de bienveillance qui sait discerner au delà des faibles commencements  "la grâce de Dieu".

Nous devons constamment lutter, surtout dans certains milieux évangéliques, contre un sentiment soupçonneux, qui produit le rejet de tout ce qui ne serait pas conforme à notre conception de "ce qui doit être convenable".  

Si je vous livre aujourd'hui ce commentaire, c'est que j'ai dû apprendre "à voir la grâce de Dieu" dans les  rencontres et contacts avec des frères et des sœurs et les églises de Christ, de différentes sensibilités spirituelles.

Il m'a fallut faire des efforts et surtout demander au Seigneur de m'accorder cet esprit de bienveillance et de discernement afin "de voir" les choses avec un esprit de "grâce miséricordieuse" qui est aussi le fruit de l'Esprit, en gommant si nécessaire ce qui n'est qu'une différence d'expression de la foi.

Apprenons à nous réjouir, lorsque nous rencontrons des hommes et des femmes qui adorent Dieu et proclament le Nom de Jésus, même si ce n'est pas selon notre conception.

Barnabas était animé de la sagesse d'en haut, tandis que notre sagesse est bien souvent celle d'en bas : 

Mais si vous avez dans votre cœur un zèle amer et un esprit de dispute, ne vous glorifiez pas et ne mentez pas contre la vérité.
Cette sagesse n’est point celle qui vient d’en haut; mais elle est terrestre, charnelle, diabolique.
Car là où il y a un zèle amer et un esprit de dispute, il y a du désordre et toutes sortes de mauvaises actions.

La sagesse d’en haut est premièrement pure, ensuite pacifique, modérée, conciliante, pleine de miséricorde et de bons fruits, exempte de duplicité, d’hypocrisie.
Le fruit de la justice est semé dans la paix par ceux qui recherchent la paix. Jacques 3.14/18 

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