La foi éprouvée
Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses
épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que l’épreuve de
votre foi produit la patience.
Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son œuvre, afin
que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien. Jacques 1.2
Non, je ne saute pas de de joie lorsque l'affliction, la
souffrance morale ou physique, la maladie, la mort d'un être aimé, me
torturent soudain jusqu'aux entrailles et me font perdre la notion même
de Dieu, à l'instar d'hommes ou de femmes, que l'on ne peut
accuser d'incrédulité, tels Job, David, et d'autres, exprimant leur
désespoir et leurs angoisses, interpellant Dieu lui-même.
Job prit la parole et dit:
Maintenant encore ma plainte est une révolte, Mais la souffrance étouffe
mes soupirs.
Oh! si je savais où le trouver, Si je pouvais arriver jusqu’à son trône,
Je plaiderais ma cause devant lui, Je remplirais ma bouche d’arguments,
Je connaîtrais ce qu’il peut avoir à répondre, Je verrais ce qu’il peut
avoir à me dire.
Emploierait-il toute sa force à me combattre? Ne daignerait-il pas au
moins m’écouter?
Ce serait un homme droit qui plaiderait avec lui, Et je serais pour
toujours absous par mon juge.
Mais, si je vais à l’orient, il n’y est pas; Si je vais à l’occident, je
ne le trouve pas;
Est-il occupé au nord, je ne puis le voir; Se cache-t-il au midi, je ne
puis le découvrir. Job 23.1-9
Avant d'être des paroles prophétiques reprises par Jésus sur la croix,
le psalmiste a exprimé l'angoisse de l'absence de Dieu dans
l'épreuve :
Mon Dieu! mon Dieu! pourquoi m’as-tu abandonné, Et t’éloignes-tu sans me
secourir, sans écouter mes plaintes? Psaume de David. (22-2)
Je sais, il y a des inamovibles dont la foi est tellement forte
qu'ils ne connaissent pas ces angoisses ! Mais je sais aussi que pour les
humbles, les justes frappés par la souffrance ou la maladie, les
fidèles humiliés par l'oppresseur, il y a des moments où une autre
souffrance s'ajoute à l'épreuve, celle du sentiment de l'absence de Dieu.
Se pose alors en toute logique les interrogations d'une âme troublée :
Pourquoi caches-tu ta face? Pourquoi oublies-tu notre misère et notre
oppression? Psaumes 44:24
Parfois même sous l'effet de la douleur la plainte devient une révolte,
comme le dit Job, le juste, l'homme éprouvé injustement : Maintenant
encore ma plainte est une révolte. Job 23.1
Nous observons combien le désespoir peut devenir intense :
Pourquoi espérer quand je n’ai plus de force? Pourquoi attendre quand ma
fin est certaine? Job 6:11
C’est pourquoi je ne retiendrai point ma bouche, Je parlerai dans
l’angoisse de mon cœur, Je me plaindrai dans l’amertume de mon âme. Job
7:11
Ces paroles nous ont été conservées afin que ceux qui traversent
l'épreuve ne se sentent pas seuls dans le questionnement et l'angoisse.
Mes amis, nous sommes en bonne compagnie : Job, David, Anne la mère de
Samuel, etc.
La vraie prière de celui ou celle qui est assailli par l'épreuve est
faite d'incompréhension, d'interrogation, de supplication,
mais aussi, à la fin, d'assurance en un Dieu juste et fidèle.
Ne me cache pas ta face au jour de ma détresse! Incline vers moi ton
oreille quand je crie! Hâte-toi de m’exaucer! Psaumes 102:2
J’espère en l’Eternel, Qui cache sa face à la maison de Jacob; Je place
en lui ma confiance. Esaïe 8:17
Mais je sais que mon rédempteur est vivant, Et qu’il se lèvera le
dernier sur la terre. Job 19:25
C'est ainsi qu'au sein de la tourmente des hommes et des femmes
ont pu proclamer, malgré tout, leur confiance en Celui qui parfois se
cache.
Mais cela nécessite un vrai combat, le combat de la foi contre le doute
envahissant que produit l'épreuve qui se prolonge, ébranlant jusqu'aux
fondement de notre relation avec Dieu, comme le dit encore le psalmiste
:
Quand les fondements sont renversés, Le juste, que ferait-il ? Psaumes
11:3
Les fondements sur lesquels repose la foi, peuvent être ébranlés comme
par un tremblement de terre et il semble que toute la construction de
notre vie d'enfant de Dieu va s'écrouler.
C'est alors qu'il faut se mettre à l'ouvrage, pour reconstruire,
remettre en place et raffermir les éléments ébranlés par l'intensité de
la souffrance.
Ce sera possible si nous faisons l'effort de nous remémorer les
bénédictions divines, le secours et les délivrances, dont nous avons été
l'objet et aussi remettre en évidence la réalité des
paroles et des œuvres du Dieu puissant et fidèle.
Oui ! Le malheur atteint souvent le juste mais l'Eternel l'en délivre
toujours. Psaume 34.20
Jusques à quand ?
C'est la question qui vrille l'âme des éprouvés.
Mon âme est toute troublée; Et toi, Eternel! jusques à quand?…Psaumes
6:3
Jusques à quand, Eternel! m’oublieras-tu sans cesse? Jusques à quand me
cacheras-tu ta face? Psaumes 13:1 Au chef des chantres.
Jusques à quand aurai-je des soucis dans mon âme, Et chaque jour des
chagrins dans mon cœur? Psaumes 13:2
Par moment l'attente semble longue, comme le dit le psalmiste :
Du fond de l’abîme je t’invoque, ô Eternel!
Seigneur, écoute ma voix! Que tes oreilles soient attentives A la voix
de mes supplications! ...
J’espère en l’Eternel, mon âme espère, Et j’attends sa promesse.
Mon âme compte sur le Seigneur, Plus que les gardes ne comptent sur le
matin, Que les gardes ne comptent sur le matin. Psaume 130.1-6
Pour conclure, l'objectif de Dieu qui permet l'épreuve, c'est épurer
notre foi de ses scories, de toutes les choses dont nous l'avons
habillée, afin de nous amener à renoncer à nos propres valeurs et autres
concepts religieux, pour nous en tenir à la simple confiance en Lui, le
Dieu des délivrances, toujours fidèle.
Bien plus, nous nous glorifions même des afflictions, sachant que
l’affliction produit la persévérance, la persévérance la victoire dans
l’épreuve, et cette victoire l’espérance.
Or, l’espérance ne trompe point, parce que l’amour de Dieu est répandu
dans nos coeurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné. Romains 5.3-5
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