Origines de la Toussaint et du 1er novembre

Qu’ils soient connus ou inconnus, les saints sont fêtés chaque année le 1er novembre. À l’origine, vers la fin du 2ème siècle, ce fut tout d’abord, les saints morts en martyrs qui furent honorés. La date n’était pas encore fixée au 1er novembre car cette commémoration fut célébrée dès le 13 mai 609 à l’initiative du pape Boniface IV. Le pape Grégoire IV fut alors celui qui ordonna la date du 1er novembre, en consacrant une chapelle de la basilique de Rome à tous les saints. Cette date correspond également à la célébration médiévale de l’église britannique qui souhaitait alors détourner, par volonté de christianisation, les rites païens de la fête des celtes nommée Samain et célébrée à la même date (elle aurait engendré en héritage la fête d’Halloween).

La fête des morts / le jour des morts

Si la Toussaint, sur la volonté du pape Grégoire IV, fut célébrée à travers le monde tous les 1ers novembres dès 835, la fête de tous les saints était également localement suivie d’un office aux morts le lendemain, le 2 novembre. Ce furent les moines de Cluny qui instaurèrent une commémoration des fidèles défunts dès 998. Ce jour-là, ils organisaient la fête des trépassés. Puis la liturgie romaine introduisit ce culte des morts à partir du 13ème siècle. Ainsi même si la Toussaint est associée à la fête des morts, cette précision de dates permet de désigner ces deux journées de façon tant distinctes que complémentaires.

Signification de la Toussaint

À travers la Toussaint, les fidèles de l’église catholique célèbrent l’Évangile des béatitudes. La fête rend un culte à tous les saints qui sont dans la béatitude divine. Il s’agit des saints qui ont accueillis la parole du Christ et suivi sa voie pour prôner la bonté, l’amour, le pardon et la paix.

Le lendemain de la Toussaint, la commémoration des fidèles défunts, appelée également commémoration des morts ou jour des morts a hérité des lectures effectuées dans les monastères, et notamment celui de Cluny, du « rouleau des défunts ». Plus simplement, il s’agit aujourd’hui de lire des prières pour rendre hommage aux défunts et saluer leurs âmes. Les familles viennent fleurir les tombes de chrysanthèmes pour se souvenir des proches disparus.

Il est à noter que la Toussaint est également célébrée par les églises catholiques orientales de tire byzantin et par l’église orthodoxe. Cependant, elles l’effectuent le premier dimanche de la pentecôte de chaque année.

Les chrysanthèmes, fleurs de la Toussaint

D’origine asiatique où elle symbolise non pas la mort mais la joie, la gaieté ou l’éternité, la grandeur et l’excellence, le chrysanthème est devenu la fleur de la Toussaint pour deux principales raisons. La première est due à sa floraison qui demeure intacte et vive au 1er novembre. La seconde raison est politique. En effet, le président français Raymond Pointcarré a instauré en 1919 que tous les monuments aux morts soient fleuris. Ainsi, la floraison des chrysanthèmes à cette époque de l’année et la décision de Pointcarré ont donné ses heures de gloire à la fleur, appelé « fleur des veuves ». Ce n’était pourtant pas sa vocation comme le signale Alain Baraton, chroniqueur de France Inter et jardinier en chef du Grand Parc de Versailles. Au 19ème siècle, offrir des chrysanthèmes signifiait montrer son amour absolu à une dame…