Je me demande si nous comprenons bien le véritable sens du jeûne, celui qui est agréable à Dieu, selon ce qui est écrit :

« Voici le jeûne auquel je prends plaisir : Détache les chaînes de la méchanceté, Dénoue les liens de la servitude, Renvoie libres les opprimés et que l’on rompe toute espèce de joug... » Ésaïe 58.6

Souvent le jeûne est considéré comme une mortification du corps, ayant valeur d'exaucement. Certes il est bon de maîtriser les exigences de notre corps … mais la mortification en elle-même ne sert à rien, si, comme l'écrit l'apôtre Paul, elle conduit à une satisfaction charnelle (Colossiens 2.23).

Jeûner selon le principe biblique c'est s'humilier.

« Est-ce un jour où l'homme humilie son âme ? » Esaïe 58.5

« Et moi, quand ils étaient malades, je revêtais un sac, j’humiliais mon âme par le jeûne, je priais, la tête penchée sur mon sein. » Psaumes 35.13

Autrefois, lorsque les juifs jeûnaient, ils se revêtaient d’un sac (vêtement grossier) et s’asseyaient dans la poussière, en signe de deuil et de profonde humiliation … Jésus reprochait à certaines personnes de faire du jeûne une occasion de montrer ostensiblement leur piété (Matthieu 6.16).

Pour être agréable à Dieu, le jeûne doit être accompagné de sincérité, de vraie humilité, de sentiments charitables et d'un esprit de compassion envers les autres. C'est ce que nous retenons de la lecture du chapitre 58 du livre d'Esaïe. Le prophète souligne les comportements d'un jeûne charnel : l'irritation que produit la privation du plaisir de manger.

« Que nous sert de jeûner, si tu ne le vois pas ? De mortifier notre âme, si tu n’y as point égard ?
 Voici, le jour de votre jeûne, vous vous livrez à vos penchants et vous traitez durement tous vos mercenaires. Voici, vous jeûnez pour disputer et vous quereller, Pour frapper méchamment du poing ; vous ne jeûnez pas comme le veut ce jour, pour que votre voix soit entendue en haut. » Esaïe 58.3,4

Une personne me disait un jour : « Je ne jeûne jamais car cela me rend de mauvaise humeur ! » Il est vrai que s'il est pratiqué comme un devoir religieux, le jeûne ne produit pas ce qu'on peut en attendre. Je ne crois pas qu'il y ait un état d'esprit différents concernant le jeûne de l'ancien testament et celui du nouveau testament, simplement la forme change mais le fond reste le même :

« - Maintenant encore, dit l’Éternel, revenez à moi de tout votre cœur, avec des jeûnes, avec des pleurs et des lamentations ! Déchirez vos cœurs et non vos vêtements et revenez à l’Éternel, votre Dieu ; car il est compatissant et miséricordieux, lent à la colère et riche en bonté et il se repent des maux qu’il envoie.
 Qui sait s’il ne reviendra pas et ne se repentira pas et s’il ne laissera pas après lui la bénédiction, des offrandes et des libations pour l’Éternel, votre Dieu ?
 Sonnez de la trompette en Sion !
 Publiez un jeûne, une convocation solennelle !
 Assemblez le peuple, formez une sainte réunion !
 Assemblez les vieillards, Assemblez les enfants, même les nourrissons à la mamelle !
 Que l’époux sorte de sa demeure et l’épouse de sa chambre !
 Qu’entre le portique et l’autel pleurent les sacrificateurs, serviteurs de l’Éternel et qu’ils disent :
-Éternel, épargne ton peuple ! Ne livre pas ton héritage à l’opprobre, aux railleries des nations ! Pourquoi dirait-on parmi les peuples : Où est leur Dieu ?
 L’Éternel est ému de jalousie pour son pays et Il épargne son peuple.
 L’Éternel répond, il dit à son peuple :
-Voici, je vous enverrai du blé, du moût et de l’huile et vous en serez rassasiés ; et Je ne vous livrerai plus à l’opprobre parmi les nations. » Joël 2.12-19

Quelques règles

Il existe des règles essentielles à observer pour que le jeûne soit agréable à Dieu. Pour jeûner convenablement selon ce qui est agréable à Dieu, il faut comprendre plusieurs choses :

  • C’est un temps d'approche de Dieu, que l'on consacre à rechercher sa présence, à se tenir devant lui, dans l'écoute et la prière;
  • C'est aussi un temps de réflexion sur nous-mêmes, d'examen de soi, qui doit conduire à s'humilier, à confesser ses péchés, à prendre de nouvelles décisions;
  • C’est le temps de la réconciliation, du pardon reçu de Dieu, du pardon accordé à ceux qui nous ont offensés et demandé à ceux que nous avons offensés (Ésaïe 58.6,7, Matthieu 5.23,24);
  • C’est un temps d'intercession ardente, la supplication, la prière intense et fervente, selon ce qu'écrit l'apôtre Jacques au sujet du prophète Élie, qui est monté sur le sommet de la montage pour prier avec ferveur, pendant que le roi Achab descendait pour manger et boire (Jacques 5.16, 1 Rois 18.41).
  • C'est un temps pendant lequel Dieu révèle sa volonté, sa pensée, ses desseins;

« Pendant qu’ils servaient le Seigneur dans leur ministère et qu’ils jeûnaient, le Saint-Esprit dit :
Mettez-moi à part Barnabas et Saul pour l’œuvre à laquelle je les ai appelés. » Actes 13.2, (Actes 10.9-18)

  • Cela peut être un temps de tentation;

« Jésus, rempli du Saint-Esprit, revint du Jourdain et il fut conduit par l’Esprit dans le désert. » Luc 4.1

  • Enfin c'est un temps de préparation aux victoires de Dieu.

« Jésus, revêtu de la puissance de l’Esprit, retourna en Galilée et sa renommée se répandit dans tout le pays d’alentour. » Luc 4.14

En général, le jeûne est associé à la prière dont il souligne le caractère d'urgence et d'extrême nécessité. Il marque l'intensité de l'intercession, la force de la supplication, afin que notre voix soit entendue d'en haut (Ésaïe 58.4).

Le jeûne, associé à la prière, fait partie du combat dans lequel nous faisons intervenir Dieu et il est important d'être conscient qu'en réalité c'est le Seigneur qui combat avec nous et qui remporte la victoire.

« Moïse répondit au peuple : Ne craignez rien, restez en place et regardez la délivrance que l’Éternel va vous accorder en ce jour ; car les Égyptiens que vous voyez aujourd’hui, vous ne les verrez plus jamais. L’Éternel combattra pour vous ; et vous, gardez le silence. » Exode 14.13,14

Jeûner et prier, c'est donc un temps mis à part afin d'apporter à Dieu d'une manière solennelle et intense, les prières que nous voulons voir exaucées. Le jeûne, associé à la prière est décisif dans des situations très difficiles. Ceux qui sont appelés à chasser les démons savent que le jeûne associé à la prière est déterminant (Matthieu 17.21).

Il permet de consacrer du temps à la recherche de Dieu.

« Anne, restée veuve et âgée de quatre-vingt-quatre ans, ne quittait pas le Temple et elle servait Dieu nuit et jour dans le jeûne et dans la prière. » Luc 2.37

Notre progression dans la foi et l'affermissement spirituel, notre sanctification, sont des sujets qui nous conduisent à jeûner et à prier. Lorsque l'exaucement de la prière se fait difficile, il est important de se placer devant Dieu en jeûnant dans un esprit d'humilité et de recherche de sa pensée.

En général, prier et jeûner renouvelle notre communion avec le Seigneur en permettant au Saint-Esprit de mieux nous visiter dans des moments où nous manifesterons notre désir de donner la priorité à sa présence et à l'accomplissement de sa volonté dans nos vies.

La forme du jeûne

On peut jeûner individuellement (dans ce cas le jeûne demande la discrétion la plus absolue). On peut aussi jeûner en groupe, soit à quelques-uns, soit dans le cadre de l'église, soit dans le cadre d'un un ensemble d'églises. Il serait certainement bon de publier dans une ville un jeûne solennel dans lequel se rassembleraient toutes les églises et les chrétiens, faisant abstraction de l'appartenance aux différentes dénominations.

Jeûner, c'est s'abstenir de prendre de la nourriture, soit pour un repas, soit pour une journée entière et parfois plusieurs jours. C'est aussi s'abstenir de certaines autres choses (1 Corinthiens 7.5). Pour des jeûnes courts, on peut s'abstenir de manger et de boire. Pour un jeûne long, il faut boire régulièrement afin d'éviter une déshydratation dangereuse.

Mais attention ! N'oublions pas que pour de longs jeûnes, il faut y être conduit par le Saint-Esprit.

  •  « Jésus fut conduit par l'Esprit dans le désert où il jeûna pendant 40 jours. » Luc 4.1,2

  • Moïse, fut appelé par Dieu sur le mont Sinaï où il demeura 40 jours et 40 nuits dans la présence glorieuse de l'Éternel (Exode ch. 24) ;
  • Le prophète Élie a pu marcher pendant 40 jours avec les forces que lui donnait la nourriture préparée par un ange.

« Il se coucha et s’endormit sous un genêt. Et voici, un ange le toucha et lui dit :
Lève-toi, mange.
 Il regarda et il y avait à son chevet un gâteau cuit sur des pierres chauffées et une cruche d’eau. Il mangea et but, puis se recoucha. L’ange de l’Éternel vint une seconde fois, le toucha et dit :
Lève-toi, mange car le chemin est trop long pour toi.
 Il se leva, mangea et but ; et avec la force que lui donna cette nourriture, il marcha quarante jours et quarante nuits jusqu’à la montagne de Dieu, à Horeb. » 1 Rois 19.5-8

Nous n'avons pas a vouloir imiter des recordmen du jeûne mais à nous laisser conduire par le Saint-Esprit qui connaît nos limites et notre cœur.

Il faut aussi savoir que le temps pour la prière et le jeûne est un moment de combat spirituel pendant lequel le Diable ne manque pas de s'approcher pour nous tenter par toutes sortes susciter d'insinuations, de provocations, de découragement, de doute, comme il l'a fait pour Jésus : « Si tu es le fils de Dieu » Matthieu ch. 4.

Le temps du jeûne n'est pas en lui-même un moment où nous ressentons toujours un sentiment de victoire car il produit un affaiblissement physique qui amène souvent chez certaines personnes un état psychique qui les rend plus irritables (Ésaïe 58.4).

Mais si nous résistons fermement à l'adversaire, nous en sortirons victorieux et cette victoire se manifestera par des éléments visibles et glorieux pour le Seigneur.

  • Jésus fût revêtu de la puissance du Saint-Esprit et commença son ministère dans la puissance de Dieu (Luc 4.14) ;
  • Pierre reçu une révélation du Saint-Esprit, pour ouvrir chez les païens le royaume de Dieu (Actes ch. 10) ;
  • Paul et Barnabas ont reçu une direction précise concernant le ministère dans lequel l'Esprit Saint les conduisait (Actes 13.2).

Le jeûne, associé à la prière et pratiqué selon la pensée de Dieu, est d'une grande efficacité :

« Quand je fermerai le ciel et qu’il n’y aura point de pluie, quand J’ordonnerai aux sauterelles de consumer le pays, quand J’enverrai la peste parmi mon peuple, si mon peuple sur qui est invoqué Mon Nom s’humilie, prie et cherche Ma Face et s’il se détourne de ses mauvaises voies, Je l’exaucerai des cieux, Je lui pardonnerai son péché et Je guérirai son pays. » 2 Chroniques 7.13ss

Pendant que le roi Achab mangeait et buvait, le prophète Élie se courbait sur la montagne, dans la prière jusqu'à ce que la promesse de Dieu devienne visible (1 Rois 18.42).

« La prière fervente du juste est d'une grande efficacité. » Jacques 5.16-18

Enfin le jeûne associé à la prière, peut se comprendre comme le siège du Trône de Dieu, devant lequel nous campons jusqu'à l'exaucement de notre prière, comme disait Jacob :

« Je ne te laisserai point aller, que tu ne m’aies béni. » Genèse 32.26

J'entends parfois dire : »assaillons les villes« mais l'Église, ou nous-mêmes, sont souvent comme des villes assiégées par une armée ennemie, invisible mais terriblement oppressante, empêchant la réussite de nos projets et de nos entreprises dans l'œuvre de Dieu. Lorsque nous jeûnons et prions, nous devenons conscients que l'étau se desserre, que des forteresses sont renversées et que l'armée du Diable est en fuite. Cependant il est important de rester vigilant car il reviendra à la première occasion (Luc 4.13).

Le jeûne associé à la prière devient alors cette arme puissante dont par l'apôtre Paul :

« Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles ; mais elles sont puissantes, par la vertu de Dieu, pour renverser des forteresses. » 2 Corinthiens 10.4

Il est important de comprendre que nous ne combattons pas avec nos propres forces, comme une espèce de corps à corps contre l'ennemi mais que nous faisons intervenir Dieu Lui-même qui combat pour nous et remporte la victoire.

La prière et le jeûne font partie de ce combat dans lequel nous faisons intervenir Dieu

« L’Éternel combattra pour vous ; et vous, gardez le silence. » Exode 14.14

Devant la menace Égyptienne qui approchait, le peuple d'Israël était dans la crainte et poussait des cris

« Pharaon approchait. Les enfants d’Israël levèrent les yeux et voici, les Égyptiens étaient en marche derrière eux. Et les enfants d’Israël eurent une grande frayeur et crièrent à l’Éternel. » Exode 14.10

Je pense que, trop souvent, nous dirigeons nos prières et nos paroles contre le Diable et les démons, comme si nous étions constamment en corps à corps avec eux. L'apôtre Paul écrit que dans son combat contre l'ange de Satan qui l'agressait, il a prié Dieu.

« Et pour que je ne sois pas enflé d’orgueil, à cause de l’excellence de ces révélations, il m’a été mis une écharde dans la chair, un ange de Satan pour me souffleter et m’empêcher de m’enorgueillir. Trois fois j’ai prié le Seigneur de l’éloigner de moi et il m’a dit :
Ma grâce te suffit car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. » 1 Corinthiens 1.7-9

Je le répète afin que nous retenions bien ceci : Lorsque nous livrons le combat de la prière et du jeûne, ce n'est pas avec nos propres forces mais nous dirigeons notre supplication vers le Seigneur qui entre alors avec nous et pour nous dans le combat et c'est lui qui met en fuite l'ennemi.

« On craindra le Nom de l’Éternel depuis l’Occident et sa Gloire depuis le soleil levant ; quand l’ennemi viendra comme un fleuve, L’Esprit de l’Éternel le mettra en fuite. » Esaïe 59.19

C'est Dieu qui donne la victoire, c'est lui qui combat pour nous :

« Des cieux on combattit, de leurs sentiers les étoiles combattirent contre Sisera. » Juges 5.20

« Et toute cette multitude saura que ce n’est ni par l’épée ni par la lance que l’Éternel sauve. Car la victoire appartient à l’Éternel. » 1 Samuel 17.47

« Mais grâces soient rendues à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ ! » 1 Corinthiens 15.57,58

« Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, travaillant de mieux en mieux à l’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail ne sera pas vain dans le Seigneur. » 1 Corinthiens 15.58

Nous faisons souvent l'expérience qu'après avoir jeûné et prié beaucoup de choses se sont débloquées et notre environnement spirituel devient plus favorable.

« Alors le Diable le laissa. Et voici, des anges vinrent auprès de Jésus et le servaient. » Matthieu 4.11

« Jésus, revêtu de la puissance de l’Esprit, retourna en Galilée et sa renommée se répandit dans tout le pays d’alentour. Il enseignait dans les synagogues et il était glorifié par tous. » Luc 4.14,15

Pour conclure retenons cette réponse de Dieu au roi Salomon :

« Si mon peuple sur qui est invoqué mon nom s’humilie, prie et cherche Ma Face et s’il se détourne de ses mauvaises voies, je l’exaucerai des cieux, Je lui pardonnerai son péché et Je guérirai son pays. » 2 Chroniques 7.14

Signature Léopold Guyot

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