Introduction Dans le dossier
La vie chrétienne, un premier article traite
de la communion fraternelle en rapport avec la vie d'église. Dans ce
texte, sans oublier ceux qui font partie d'une église locale, je
m'adresse surtout à ceux qui sont isolés par la distance ou qui ont du
mal à s'unir à d'autres chrétiens. Dans d'autres pages je parle aussi de
la communion entre les églises. Plus précisément de ce qu'elle devrait
être. Le fait que les disciples de Jérusalem persévéraient dans ce
domaine, nous fait penser que la communion fraternelle ne va pas de soi
et qu'elle peut être difficile car elle concerne des personnes
différentes dont le caractère et les idées, sont souvent opposés.
S'il est facile d'être en bons termes avec des gens sympathiques que
nous rencontrons une fois par semaine, le dimanche matin ou dans
quelques rassemblements ponctuels, cela l'est moins quand il s'agit
d'avoir des relations suivies et des activités communes. Dans notre
relation avec des frères et sœurs en Jésus-Christ, nous reconnaissons
l'importance de la communion fraternelle, dont la nature doit comporter
les vertus indispensables de a vérité, la sincérité, la fidélité et
surtout un véritable amour inspiré par le Saint-Esprit. Il y a des
gens avec qui nous ne pouvons pas être en communion, ni même simplement
associés : des incrédules, des iniques, des injustes, des idolâtres.
Certaines unions engendrent bien des difficultés et des épreuves. Alors
soyons prudents et sages, attentifs aux conseils de Dieu. L'apôtre Paul
écrit de ne pas avoir de relations avec des personnes qui se prétendent
enfants de Dieu et qui vivent dans le péché : « Ne vous mettez pas
avec les infidèles sous un joug étranger. Car quel rapport y a-t-il
entre la justice et l’iniquité ? ou qu’y a-t-il de commun entre la
lumière et les ténèbres ? Quel accord y a-t-il entre Christ et Bélial
? ou quelle part a le fidèle avec l’infidèle ? Quel rapport y a-t-il
entre le temple de Dieu et les idoles ? Car nous sommes le temple du
Dieu vivant, comme Dieu l’a dit : J’habiterai et je marcherai au milieu
d’eux ; je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. C’est pourquoi,
Sortez du milieu d’eux et séparez-vous, dit le Seigneur ; Ne touchez pas
à ce qui est impur et je vous accueillerai. Je serai pour vous un père
et vous serez pour moi des fils et des filles, Dit le Seigneur
tout-puissant. » 2 Corinthiens 6.14-18 « Je vous ai écrit dans ma
lettre de ne pas avoir de relations avec ceux qui se livrent à
l’inconduite sexuelle. Ce n’est pas d’une manière absolue avec tous
ceux qui s’y livrent en ce monde, ni avec tous les gens avides, rapaces
ou idolâtres ; autrement, vous devriez bel et bien sortir du Monde. Maintenant, ce que je vous ai écrit, c’est de ne pas avoir de relations
avec quelqu’un qui, tout en se nommant frère, se livrerait à
l’inconduite sexuelle, à l’avidité, à l’idolâtrie, aux insultes, à
l’ivrognerie ou à la rapacité –– et même de ne pas manger avec un tel
homme. » 1 Corinthiens 5.9-11 Paul fait la différence entre ceux du
dehors, les inconvertis et ceux qui se nomment frères (ou sœurs) en
Christ. Nous avons, dans le Monde, des relations professionnelles,
familiales, sociales, qui peuvent être cordiales, sympathiques, parfois
amicales, ou tout simplement nécessaires. Mais la communion fraternelle
va au-delà d'une simple relation car elle implique une union spirituelle
entre ceux qui sont enfants de Dieu. Ceux qui appartiennent au
Seigneur Jésus-Christ, ont en commun un même Sauveur et Seigneur, un
même Dieu et Père, un même Esprit, une même source de foi et de vie. Ils
sont donc appelés à la communion fraternelle mais cette union commune
n'est pas évidente. Nos relations avec les chrétiens peuvent être
simplement courtoises, sympathiques, amicales, sans aller jusqu'à la
communion fraternelle véritable. Nous connaissons souvent la
signification des choses, la manière dont elles doivent être pratiquées
mais nous avons des difficultés à les vivre. Or la communion
fraternelle doit avant tout se vivre. Dans le Nouveau Testament, elle a
un sens profondément spirituel. Selon la pensée de Dieu, c'est une
relation particulière entre ses enfants, une situation dans laquelle
ceux qui sont engagés sont réellement unis, dépendants les uns des
autres, jusqu'à n'avoir qu'un cœur, une âme et même des biens communs,
parce qu'ils sont nés d'un même Père. « La multitude de ceux qui
avaient cru n’était qu’un cœur et qu’une âme. Nul ne disait que ses
biens lui appartinssent en propre mais tout était commun entre eux. »
Actes 4.32 L'apôtre Paul définit cette communion par une phrase très
forte : « ... ayant un même sentiment, un même amour, une même âme,
une même pensée. » Philippiens 2.2 La communion, selon la pensée de
Dieu, est le fruit de l'amour de Dieu que le Saint-Esprit produit dans
le cœur des disciples de Christ. Elle renferme l'idée d'affection,
d'amitié, de lien. Il est question dans les instructions pour les
disciples de Christ, les enfants de Dieu : d'amour fraternel,
d'affection fraternelle, du lien de la charité. « Par amour
fraternel, soyez pleins d’affection les uns pour les autres ; par
honneur, usez de prévenances réciproques. » Romains 12.10 « Soyez
fidèles à Dieu et en même temps ayez de l’amitié pour vos frères et
sœurs chrétiens. Ayez de l’amitié pour eux et aussi de l’amour. » 2
Pierre 1.7 « Mais, par-dessus tout cela, mettez la ceinture de
l’amour car l’amour liera ces vertus parfaitement ensemble et rendra
votre communion indissoluble. » Colossiens 3.14 Jésus exprime le sens
de cette communion dans sa prière : « ... afin que tous soient un,
comme toi, Père, tu es en moi et comme je suis en toi, afin qu’eux aussi
soient un en nous, pour que le Monde croie que tu m’as envoyé. » Jean
17.21 La communion fraternelle, comme son nom l'indique, concerne
des frères et des sœurs d'une même famille spirituelle : les enfants de
Dieu. Elle est donc d'origine et d'essence divines. Elle prend sa
source en Dieu et en Christ par le Saint-Esprit. La communion
fraternelle est inspirée par le Saint-Esprit mais elle demande notre
participation active pour la rechercher, l'établir, l'entretenir et la
développer. Elle n'est pas exclusive à l'église locale ou à la
communauté à laquelle nous appartenons. Elle va bien au-delà. Elle
n'est pas le produit de la volonté de s'unir pour faire des choses
ensemble, dans différents domaines : caritatif, religieux des cultes,
des réunions de prière, des rassemblements chrétiens ou d'autres
activités »chrétiennes". Elle n'est pas »l'unité œcuménique". La
communion fraternelle est le fruit du Saint-Esprit qui fait naître dans
le cœur de tout enfant de Dieu, né de nouveau, la conscience de son
union avec les autres membres de sa famille spirituelle, en dehors de
toute dénomination, églises, mouvements ou autres groupes. Bien souvent
ces derniers, sont des obstacles à sa réalisation car ils élèvent des
murs entre les enfants de Dieu. Nous remarquons hélas! qu'il suffit
de déclarer son appartenance à telle église ou telle mouvement ou
dénomination pour que les visages, les cœurs et les portes se ferment.
Dans une même ville, un même quartier, un même immeuble, on peut se dire
"bonjour!" en se croisant dans la rue, dans l'ascenseur ou le hall, avec la
Bible dans la main, pour aller à des cultes différents mais la relation
s'arrête à cette salutation polie. La communion fraternelle est plus
qu'une fréquentation d'église, plus que chanter ou prier ensemble,
quoique ces choses en fassent partie. Si je suis né de nouveau, le
témoignage intérieur du Saint-Esprit m'inspire, à l'égard des enfants de
Dieu, des sentiments d'amour fraternel, la joie de les rencontrer et de
les découvrir, le désir d'établir et d'approfondir une vraie communion
spirituelle. « Quiconque croit que Jésus est le Christ, est né de
Dieu et quiconque aime celui qui l’a engendré aime aussi celui qui est
né de lui. » 1 Jean 5.1 La communion fraternelle, selon l'Esprit de
Dieu, a sa source en Dieu et en Jésus-Christ par le Saint-Esprit. C'est
parce que nous sommes dans cette communion avec le Père, le Fils et le
Saint-Esprit, que nous pouvons être en communion avec ceux qui vivent le
même témoignage. « Ce qui était dès le commencement, ce
que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous
avons contemplé et que nos mains ont palpé, –– il s’agit de la parole de
la vie (car la vie s’est manifestée, nous avons vu, nous rendons
témoignage et nous vous annonçons la vie éternelle, qui était auprès du
Père et qui s’est manifestée à nous), ce que nous avons vu et entendu, nous
vous l’annonçons, à vous aussi, pour que vous aussi vous soyez en
communion avec nous. Or notre communion est avec le Père et avec son
Fils, Jésus–Christ. Cela, nous, nous l’écrivons, pour que notre joie
soit complète. le message que nous avons entendu de lui et que nous vous
annonçons, c’est que Dieu est lumière et qu’il n’y a pas en lui de
ténèbres. Si nous disons que nous sommes en communion avec lui et que
nous marchions dans les ténèbres, nous mentons et nous ne faisons pas la
vérité. Mais si nous marchons dans la lumière, comme lui–même est
dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres et le
sang de Jésus, son Fils, nous purifie de tout péché. » 1 Jean 1.1-7
Établir et entretenir la communion fraternelle Peut être faites-vous
partie des timides, des réservés, des craintifs ? Vous êtes peut-être
méfiants ou prudents à l'excès à cause d'expériences malheureuses dans
vos relations ? Mais peut-être êtes-vous simplement d'une nature
solitaire ? La communion fraternelle demande des efforts : celui
d'aller vers les autres, de surmonter nos réticences ou nos craintes,
d'engager une relation. Elle se construit souvent petit à petit, le
temps que la confiance s'établisse mais elle est surtout l'œuvre du
Saint-Esprit qui habite dans nos cœurs et nous y conduit. Elle
nécessite une recherche assidue. « Ainsi donc, recherchons ce qui
contribue à la paix et à l’édification mutuelle. » Romains 14.19
«
Recherche la justice, la foi, la charité, la paix, avec ceux qui
invoquent le Seigneur d’un cœur pur. » 2 Timothée 2.22
« Faites tous
vos efforts pour joindre... à la persévérance la piété, à la piété
l’affection fraternelle, à l’affection fraternelle l’amour. » 2 Pierre
1.5-7 Il y a des choses très simples et faciles qui permettent
d'établir et d'entretenir la communion fraternelle : Un courrier
d'encouragement, de nouvelles, de remerciements. Avec Internet c'est
tellement facile. Mais même sans cela, prenons le temps d'envoyer un
courrier postal. Cela fait tellement de bien de recevoir des nouvelles.
Un appel téléphonique pour une salutation, une demande de nouvelle
ou une proposition d'aide. La voix c'est encore mieux qu'un texte écrit. Une invitation ou une visite, à la maison, pour parler un peu
autour
d'un café ou d'une tasse de thé.
Je me souviens avec plaisir de ces
rencontres très simples chez des frères et sœurs : on bavardait un
moment, puis quelqu'un ouvrait la Bible, lisait un passage et sans
autres commentaires, nous priions ensemble. Notre affection réciproque
s'en trouvait renforcée. Voici chers frères et sœurs quelques
réflexions pour vous aider, nous aider, à pratiquer la communion
fraternelle, cette vertu merveilleuse à laquelle Dieu nous appelle et
qui fait partie des choses que l'Esprit de Christ produit dans le cœur
des enfants de Dieu. En conclusion je vous invite à lire
l'exhortation de l'apôtre Paul, dans sa lettre à l'église de Philippe
(Philippiens 2.1-11). « S’il y a donc quelque encouragement dans le
Christ, s’il y a quelque réconfort de l’amour, s’il y a quelque
communion de l’Esprit, s’il y a quelque tendresse et quelque
magnanimité, comblez ma joie en étant bien d’accord ; ayez un même
amour, une même âme, une seule pensée... » Haut de page
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