La
communion fraternelle ( deuxième partie)
Dans la première partie de cette étude, il a été question de la
communion fraternelle en rapport avec la vie d'église. Dans ce deuxième
texte, sans oublier ceux qui font partie d'une église locale, je
m'adresse surtout à ceux qui sont isolés par la distance ou qui
ont du mal à s'unir à d'autres chrétiens. Dans d'autres pages je parle
aussi de la communion entre les églises. Plus précisément de ce qu'elle
devrait être.
Le
fait que les disciples de Jérusalem persévéraient dans ce domaine, nous
fait penser que la communion fraternelle ne va pas de soi et qu'elle peut
être difficile, car elle concerne des personnes différentes dont
le caractère et les idées, sont souvent opposés.
S'il
est facile d'être en bons termes avec des gens sympathiques que nous
rencontrons une fois par semaine, le dimanche matin ou dans quelques
rassemblements ponctuels, cela l'est moins quand il s'agit d'avoir des
relations suivies et des activités communes.
Le
mot "communion" est la traduction du grec : koinonia, qui
désigne, d'une manière générale, des choses communes à
plusieurs personnes, auxquelles elles participent ensemble, dans
lesquelles elles sont unies. Dans ce sens, le mot
"communion" peut s'appliquer dans des domaines divers,
comme des associations ou la participation de plusieurs personnes à
une même cause, idée ou activité.
Ce
qui nous intéresse ici, c'est la "communion fraternelle" que
pratiquent ceux qui croient au Seigneur Jésus-Christ, qui sont devenus
ses disciples, qui sont nés de nouveau, qui sont maintenant
"enfants de Dieu" et qui sont unis dans des choses communes : le
salut, la foi, les prières, le témoignage, une bonne conduite, la
glorieuse espérance du retour du seigneur Jésus-Christ.
Un
exemple parmi d'autres : notre salut commun, la même foi. Jude 1/3
Jude,
serviteur de Jésus-Christ, et frère de Jacques, à ceux qui ont été
appelés, qui sont aimés en Dieu le Père, et gardés pour Jésus
Christ: que la miséricorde, la paix et la charité vous soient multipliées! Bien-aimés, comme je désirais vivement vous écrire au sujet de notre
salut commun, je me suis senti obligé de le faire afin de vous exhorter
à combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour
toutes.
Si
nous reconnaissons l'importance de la communion fraternelle, les enfants
de Dieu sont aussi exhortés à la prudence.
Ne
vous mettez pas avec les infidèles sous un joug étranger. Car quel
rapport y a-t-il entre la justice et l’iniquité? ou qu’y a-t-il de
commun entre la lumière et les ténèbres? Quel accord y a-t-il entre Christ et Bélial? ou quelle part a le fidèle
avec l’infidèle? Quel rapport y a-t-il entre le temple de Dieu et les idoles? Car nous
sommes le temple du Dieu vivant, comme Dieu l’a dit: J’habiterai et
je marcherai au milieu d’eux; je serai leur Dieu, et ils seront mon
peuple. C’est pourquoi, Sortez du milieu d’eux, Et séparez-vous, dit le
Seigneur; Ne touchez pas à ce qui est impur, Et je vous accueillerai. Je serai pour vous un père, Et vous serez pour moi des fils et des
filles, Dit le Seigneur tout-puissant. 2 Corinthiens 6.14/18
Il
y a des gens avec qui nous ne pouvons pas être en communion, ni même
simplement associés : des incrédules, des iniques, des injustes,
des idolâtres. Certaines
unions engendrent bien des difficultés et des épreuves. Alors soyons
prudents et sages, attentifs aux conseils de Dieu. L'apôtre
Paul écrit de ne pas avoir de relations avec des personnes qui se prétendent
enfants de Dieu et qui vivent dans le péché :
Je vous ai écrit dans ma lettre de ne pas
avoir de relations avec ceux qui se livrent à l’inconduite sexuelle. Ce n’est pas d’une manière absolue avec tous ceux qui s’y livrent
en ce monde, ni avec tous les gens avides, rapaces ou idolâtres ;
autrement, vous devriez bel et bien sortir du monde. Maintenant, ce que je vous ai écrit, c’est de ne pas avoir de
relations avec quelqu’un qui, tout en se nommant frère, se livrerait
à l’inconduite sexuelle, à l’avidité, à l’idolâtrie, aux
insultes, à l’ivrognerie ou à la rapacité –– et même de
ne pas manger avec un tel homme. 1 Corinthiens 5.9/11
Paul
fait la différence entre ceux du dehors, les inconvertis et ceux qui se
nomment frères (ou sœurs) en Christ.
Nous
avons dans le monde des relations professionnelles, familiales, sociales,
qui peuvent être cordiales, sympathiques, parfois amicales, ou tout
simplement nécessaires. Mais la communion fraternelle, va au
delà d'une simple relation, car elle implique une union spirituelle entre
ceux qui sont enfants de Dieu.
Ceux
qui appartiennent au Seigneur Jésus-Christ, ont en commun un même
Sauveur et Seigneur, un même Dieu et Père, un même Esprit, une même
source de foi et de vie. Ils sont donc appelés à la communion
fraternelle, mais cette union commune n'est pas évidente.
Nos
relations avec les chrétiens peuvent être simplement courtoises,
sympathiques, amicales, sans aller jusqu'à la communion fraternelle véritable.
Nous
connaissons souvent la signification des choses, la manière dont elles
doivent être pratiquées, mais nous avons des difficultés à les
vivre.
Or
la communion fraternelle doit avant tout se vivre. Dans le Nouveau
Testament, elle a un sens profondément spirituel.
Selon
la pensée de Dieu, c'est une relation particulière entre ses enfants,
une situation dans laquelle ceux qui sont engagés sont réellement unis,
dépendants les uns des autres, jusqu'à n'avoir qu'un cœur, une âme et
même des biens communs, parce qu'ils sont nés d'un même Père.
La multitude de ceux qui avaient cru n’était qu’un cœur et
qu’une âme. Nul ne disait que ses biens lui appartinssent en propre,
mais tout était commun entre eux. Actes 4:32
L'apôtre
Paul définit cette communion par une phrase très forte :
...
ayant un même sentiment, un même amour, une même âme, une même pensée.
Philippiens 2:2
La
communion, selon la pensée de Dieu, est le fruit de l'amour de Dieu que
le Saint-Esprit produit dans le cœur des disciples de Christ.
Elle
renferme l'idée d'affection, d'amitié, de lien. Il est question dans les
instructions pour les disciples de Christ, les enfants de Dieu : d'amour
fraternel, d'affection fraternelle, du lien de la charité.
Romains
12:10 Par amour fraternel, soyez pleins d’affection les uns pour les
autres; par honneur, usez de prévenances réciproques.
2
Pierre 1:7 Soyez fidèles à Dieu, et en même temps ayez de l’amitié
pour vos frères et sœurs chrétiens. Ayez de l’amitié pour eux et
aussi de l’amour.
Colossiens
3:14 Mais, par–dessus tout cela, mettez la ceinture de l’amour, car
l’amour liera ces vertus parfaitement ensemble et rendra votre
communion indissoluble.
Jésus
exprime le sens de cette communion dans sa prière :
...
afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je
suis en toi, afin qu’eux aussi soient un en nous, pour que le monde
croie que tu m’as envoyé. Jean 17:21
La
communion fraternelle, comme son nom l'indique, concerne des frères et
des sœurs d'une même famille spirituelle : les enfants de Dieu.
Elle
est donc d'origine et d'essence divines. Elle prend sa source en Dieu et
en Christ par le Saint-Esprit.
La
communion fraternelle est inspirée par le Saint-Esprit, mais elle demande
notre participation active pour la rechercher, l'établir,
l'entretenir et la développer.
Elle
n'est pas exclusive à l'église locale ou à la communauté à laquelle
nous appartenons. Elle va bien au-delà.
Elle n'est pas le produit de la volonté de s'unir pour faire des
choses ensemble, dans différents domaines : caritatif. religieux
des cultes, des réunions de prière, des rassemblements chrétiens ou
d'autres activités "chrétiennes". Elle n'est pas "l'unité œcuménique"
La
communion fraternelle est le fruit du Saint-Esprit qui fait naître dans
le cœur de tout enfant de Dieu, né de nouveau, la conscience de son
union avec les autres membres de sa famille spirituelle, en dehors de
toute dénomination, églises, mouvements ou autres groupes. Bien souvent
ces derniers, sont des obstacles à sa réalisation, car ils élèvent des
murs entre les enfants de Dieu.
Nous
remarquons hélas qu'il suffit de déclarer son appartenance à
telle église ou telle mouvement ou dénomination pour que les visages,
les cœurs et les portes se ferment.
Dans
une même ville, un même quartier, un même immeuble, on peut se dire bonjour en se croisant dans
la rue, dans l'ascenseur
ou le hall, avec la Bible dans la main, pour aller à des cultes différents,
mais la relation s'arrête à cette salutation polie. La
communion fraternelle est plus qu'une fréquentation d'église, plus que
chanter ou prier ensemble, quoique ces choses en font partie.
Si
je suis né de nouveau, le témoignage intérieur du Saint-Esprit
m'inspire, à l'égard des enfants de Dieu, des sentiments d'amour
fraternel, la joie de les rencontrer et de les découvrir, le désir d'établir
et d'approfondir une vraie communion spirituelle.
Quiconque croit que Jésus est le Christ, est né de Dieu, et
quiconque aime celui qui l’a engendré aime aussi celui qui est né de
lui. 1 Jean 5:1
La
communion fraternelle, selon l'Esprit de Dieu, a sa source en Dieu et en Jésus-Christ
par le Saint-Esprit. C'est parce que nous sommes dans cette communion avec
le Père, le Fils et le Saint-Esprit, que nous pouvons être en communion
avec ceux qui vivent le même témoignage.
Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons
entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé
et que nos mains ont palpé, –– il s’agit de la parole de la
vie (car la vie s’est manifestée, nous avons vu, nous rendons témoignage
et nous vous annonçons la vie éternelle, qui était auprès du Père
et qui s’est manifestée à nous) –– ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons, à vous
aussi, pour que vous aussi vous soyez en communion avec nous. Or notre
communion est avec le Père et avec son Fils, Jésus–Christ. Cela, nous, nous l’écrivons, pour que notre joie soit complète. Le
message que nous avons entendu de lui et que nous vous annonçons,
c’est que Dieu est lumière, et qu’il n’y a pas en lui de ténèbres. Si nous disons que nous sommes en communion avec lui, et que nous
marchions dans les ténèbres, nous mentons et nous ne faisons pas la vérité. Mais si nous marchons dans la lumière, comme lui–même est dans la
lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres, et le sang
de Jésus, son Fils, nous purifie de tout péché. 1 Jean 1.1/7
Établir
et entretenir la communion fraternelle
Peut
être faites vous partie des timides, des réservés, des craintifs ? Vous
êtes peut être méfiants ou prudents à l'excès à cause d'expériences
malheureuses dans vos relations ? Mais peut-être êtes vous simplement
d'une nature solitaire ?
La
communion fraternelle demande des efforts : celui d'aller vers les autres,
de surmonter nos réticences ou nos craintes, d'engager une relation.
Elle
se construit souvent petit à petit, le temps que la confiance s'établisse,
mais elle est surtout l'œuvre du Saint-Esprit qui habite dans nos cœurs
et nous y conduit.
Elle
nécessite une recherche assidue
Ainsi donc, recherchons ce qui contribue à la paix et à l’édification
mutuelle. Romains 14:19
Recherche la justice, la foi, la charité, la
paix, avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur. 2
Timothée 2:22
Faites tous vos efforts pour joindre ... à
la persévérance la piété, à la piété l’affection fraternelle, à l’affection fraternelle
l’amour.
2 Pierre 1.5/7
Il
y a des choses très simples et faciles qui permettent d'établir et
d'entretenir la communion fraternelle :
Un
courrier d'encouragement, de nouvelles, de remerciements. Avec Internet
c'est tellement facile. Mais même sans cela, prenons le temps d'envoyer
un courrier postal. Cela fait tellement de bien de recevoir des
nouvelles.
Un
appel téléphonique pour une salutation, une demande de nouvelle ou une
proposition d'aide. La voix c'est encore mieux qu'un texte écrit.
Une
invitation ou une visite, à la maison, pour parler un peu autour d'un
café ou d'une tasse de thé.
Je
me souviens avec plaisir de ces rencontres très simples chez des frères
et sœurs : on bavardait un moment, puis quelqu'un ouvrait la Bible,
lisait un passage et sans autres commentaires, nous priions ensemble.
Notre affection réciproque s'en trouvait renforcée.
Voici
chers frères et sœurs quelques réflexions pour vous aider, nous aider,
à pratiquer la communion fraternelle, cette vertu merveilleuse à
laquelle Dieu nous appelle et qui fait partie des choses que l'Esprit de
Christ produit dans le cœur des enfants de Dieu.
En
conclusion je vous invite à lire l'exhortation de l'apôtre Paul, dans sa
lettre à l'église de Philippe. 2. 1 à 11
S’il
y a donc quelque encouragement dans le Christ, s’il y a quelque réconfort
de l’amour, s’il y a quelque communion de l’Esprit, s’il y a
quelque tendresse et quelque magnanimité, comblez ma joie en étant
bien d’accord ; ayez un même amour, une même âme, une seule
pensée ...
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