Relations chrétiennes

La répréhension

"Mon fils, ne méprise pas le châtiment du Seigneur, Et ne perd pas courage lorsqu’il te reprend" Hébreux 12.5

La répréhension est un sujet que nous n'abordons pas souvent, tant certains pensent que la grâce infinie de Dieu est exempte de sévérité.

Cependant :

Romains 11:22  Considère donc la bonté et la sévérité de Dieu: sévérité envers ceux qui sont tombés, et bonté de Dieu envers toi, si tu demeures ferme dans cette bonté; autrement, tu seras aussi retranché.

Nous pouvons parler de plusieurs formes de répréhension, selon qu'il s'agit de personnes de différents milieux.

Il peut s'agir des ennemis de l'Évangile ou de faux prophètes, de faux docteurs, de faux apôtres. De gens qui enseignent ou répandent des doctrines erronées.

Il peut s'agir de frères et sœurs, qui pour diverses raisons ont besoin d'être corrigés dans leur trajectoire ou repris à cause de leur mauvaise conduite.

Selon les cas la répréhension sera différente. Jésus n'a pas repris ses disciples de la même manière que les pharisiens.

L'apôtre Paul parle de reprendre sévèrement certaines personnes, d'en livrer d'autres au jugement divin, tandis qu'il écrit de reprendre avec douceur les frères et les sœurs dans le Seigneur. Galates 6.1

Cependant, même dans la répréhension avec douceur, il y a  sévérité et fermeté. L'amour, ce n'est pas le goût doucereux d'une sucette à la vanille !

Le but de la répréhension, c'est toujours de ramener et sauver, en faisant comprendre l'erreur ou la faute : reprendre en instruisant, (2 Timothée 4.2), reprendre en corrigeant. Hébreux 12.5/11

Verset 11  Il est vrai que tout châtiment semble d’abord un sujet de tristesse, et non de joie; mais il produit plus tard pour ceux qui ont été ainsi exercés un fruit paisible de justice.

Néanmoins, nous savons qu'il y a des personnes irréductibles, qui ne se laisseront jamais gagner et que nous sommes amenés à séparer, exclure. C'est la dernière solution, lorsque tout a été tenté. Jésus dit :  

"s’il refuse aussi d’écouter l’Église, qu’il soit pour toi comme un païen et un publicain"

L'apôtre Paul, qui était soucieux de la bonne santé des églises, écrit :

Tite 1.10/16  Il y a, en effet, surtout parmi les circoncis, beaucoup de gens rebelles, de vains discoureurs et de séducteurs, auxquels il faut fermer la bouche.

Ils bouleversent des familles entières, enseignant pour un gain honteux ce qu’on ne doit pas enseigner.

L’un d’entre eux, leur propre prophète, a dit: Crétois toujours menteurs, méchantes bêtes, ventres paresseux.

Ce témoignage est vrai. C’est pourquoi reprends-les sévèrement, afin qu’ils aient une foi saine, et qu’ils ne s’attachent pas à des fables judaïques et à des commandements d’hommes qui se détournent de la vérité.

Tout est pur pour ceux qui sont purs; mais rien n’est pur pour ceux qui sont souillés et incrédules, leur intelligence et leur conscience sont souillées.

Ils font profession de connaître Dieu, mais ils le renient par leurs oeuvres, étant abominables, rebelles, et incapables d’aucune bonne oeuvre.

Il faut remarquer la sévérité et même la virulence de l'apôtre, dans la qualification de ces personnes.

Paul était sans concession en ce qui  concerne pour certains la forme de  répréhension, surtout lorsqu'il s'agissait de responsables ou de personnes qui mettaient en danger la vie d'une église :

1 Timothée 5:20  Ceux qui pèchent, reprends-les devant tous, afin que les autres aussi éprouvent de la crainte.

Il est aussi sans illusion au sujet de certains autres :

Ils font profession de connaître Dieu, mais ils le renient par leurs oeuvres, étant abominables, rebelles, et incapables d’aucune bonne oeuvre.

Le Seigneur Jésus-Christ a repris très sévèrement les pharisiens

Matthieu 23:13 Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites (répété 8 fois, jusqu'au verset 29)

A une autre occasion, il dira à ceux qui l'entouraient, a propos d'un échec dans la délivrance d'un enfant possédé :

Race incrédule et perverse, répondit Jésus, jusques à quand serai-je avec vous? jusques à quand vous supporterai-je? Matthieu 17:17 

La répréhension fraternelle

Comme cette expression l'indique : elle doit être fraternelle

Matthieu 18:15 Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère.

Le Seigneur Jésus, dans un discours assez long, donne un enseignement sur les relations fraternelles. Lire tout le chapitre 18 de l'Évangile de Mathieu

Premièrement, le Seigneur reprend ses disciples à propos de sentiments que nous éprouvons parfois les uns par rapport aux autres : 

la conscience de notre valeur personnelle "Qui est le plus grand dans le royaume des cieux ?"

Nous remarquons qu'il s'agit du royaume de Dieu, donc de la relation entre les disciples du Seigneur et c'est à eux que Jésus va donner son enseignement.

Dans cet enseignement, Il parle particulièrement  de scandale.

Matthieu 18:6/9   Mais, si quelqu’un scandalisait un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu’on suspendît à son cou une meule de moulin, et qu’on le jetât au fond de la mer.

Malheur au monde à cause des scandales! Car il est nécessaire qu’il arrive des scandales; mais malheur à l’homme par qui le scandale arrive!

Si ta main ou ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-les et jette-les loin de toi; mieux vaut pour toi entrer dans la vie boiteux ou manchot, que d’avoir deux pieds ou deux mains et d’être jeté dans le feu éternel.

Et si ton oeil est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi; mieux vaut pour toi entrer dans la vie, n’ayant qu’un oeil, que d’avoir deux yeux et d’être jeté dans le feu de la géhenne. 

C'est dans le cadre de ce discours que le Seigneur instruit les siens sur la façon dont doit être faite  la répréhension fraternelle :

15/20  Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère.

Mais, s’il ne t’écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes, afin que toute l’affaire se règle sur la déclaration de deux ou de trois témoins.

S’il refuse de les écouter, dis-le à l’Église; et s’il refuse aussi d’écouter l’Église, qu’il soit pour toi comme un païen et un publicain.

Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel.

Je vous dis encore que, si deux d’entre vous s’accordent sur la terre pour demander une chose quelconque, elle leur sera accordée par mon Père qui est dans les cieux.

Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux

Voyons maintenant la parole du Seigneur : Si ton frère a péché...

Comme je le dis ci-dessus, il s'agit d'un frère ou d'une sœur, un membre de l'église, corps de Christ.
Dans ce contexte, le péché en question est quelque chose de grave. Dans tout ce passage Jésus parle de "scandale", c'est donc que le fait connu est une occasion de chute. Je ne crois pas qu'il s'agisse  de défauts naturels, inhérents à chacun, ni du caractère, car la parole de Dieu dit que dans ce domaine, nous devons nous supporter les uns les autres et nous pardonner réciproquement.

Colossiens 3:13  Supportez-vous les uns les autres, et, si l’un a sujet de se plaindre de l’autre, pardonnez-vous réciproquement. De même que Christ vous a pardonné, pardonnez-vous aussi.

Nous discernons dans les propos de Jésus, la gravité de la faute, qui entraîne l'exclusion, s'il n'y a pas repentance.

Dans le cadre de cette démarche de la répréhension fraternelle, il faut souligner quelques cas extrêmes :

1 Corinthiens 5.1/5  On entend dire généralement qu’il y a parmi vous de l’impudicité, et une impudicité telle qu’elle ne se rencontre pas même chez les païens; c’est au point que l’un de vous a la femme de son père.

Et vous êtes enflés d’orgueil! Et vous n’avez pas été plutôt dans l’affliction, afin que celui qui a commis cet acte fût ôté du milieu de vous!

Pour moi, absent de corps, mais présent d’esprit, j’ai déjà jugé, comme si j’étais présent, celui qui a commis un tel acte.

Au nom du Seigneur Jésus, vous et mon esprit étant assemblés avec la puissance de notre Seigneur Jésus,  qu’un tel homme soit livré à Satan pour la destruction de la chair, afin que l’esprit soit sauvé au jour du Seigneur Jésus.

Livré à Satan,  pour la destruction de la chair, afin que l’esprit soit sauvé au jour du Seigneur Jésus. C'est une parole terrible, mais elle est là, dans la Parole de Dieu !

Il s'agit  d'un jugement extrême que l'apôtre appliquait parfois, dans des cas très particuliers :

1 Timothée 1:20  De ce nombre sont Hyménée et Alexandre, que j’ai livrés à Satan, afin qu’ils apprennent à ne pas blasphémer.

L'Ancien Testament, nous aide à mieux comprendre ces exemples, lorsque l'on y lit que l'Éternel livrait son peuple à ses ennemis, pour l'accomplissement de ses jugements contre lui, à cause de son péché.

Esaïe 24:3  Le pays est dévasté, livré au pillage; Car l’Éternel l’a décrété.

Lévitique 26:25  Je ferai venir contre vous l’épée, qui vengera mon alliance; quand vous vous rassemblerez dans vos villes, j’enverrai la peste au milieu de vous, et vous serez livrés aux mains de l’ennemi.

Deutéronome 32:30  Comment un seul en poursuivrait-il mille, Et deux en mettraient-ils dix mille en fuite, Si leur Rocher ne les avait vendus, Si l’Éternel ne les avait livrés ?

Ézéchiel 39:23 Et les nations sauront que c’est à cause de ses iniquités Que la maison d’Israël a été conduite en captivité, A cause de ses infidélités envers moi; Aussi je leur ai caché ma face, Et je les ai livrés entre les mains de leurs ennemis, Afin qu’ils périssent tous par l’épée.

Nous devons comprendre que Dieu exerce des jugements, non seulement à l'encontre du peuple de  l'Ancienne Alliance, mais aussi envers l'Église, peuple de la Nouvelle Alliance.

1 Corinthiens 11.30/32  C’est pour cela qu’il y a parmi vous beaucoup d’infirmes et de malades, et qu’un grand nombre sont morts.

Si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés.

Mais quand nous sommes jugés, nous sommes châtiés par le Seigneur, afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde.

Les chrétiens de Corinthe tombaient sous le jugement divin, à cause de leur conduite coupable, le but de ces jugements étant de ramener à l'examen de soi et à la repentance, pour le salut final.

1 Corinthiens 11:31  Si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés.

Souvenons-nous aussi d'un jugement qui a produit chez les premiers chrétiens de Jérusalem, une crainte salutaire :

Actes 5.1/11 Mais un homme nommé Ananias, avec Saphira sa femme, vendit une propriété, et retint une partie du prix, sa femme le sachant; puis il apporta le reste, et le déposa aux pieds des apôtres.

Pierre lui dit: Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu mentes au Saint-Esprit, et que tu aies retenu une partie du prix du champ?

S’il n’eût pas été vendu, ne te restait-il pas? Et, après qu’il a été vendu, le prix n’était-il pas à ta disposition? Comment as-tu pu mettre en ton cœur un pareil dessein? Ce n’est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.

Ananias, entendant ces paroles, tomba, et expira. Une grande crainte saisit tous les auditeurs. Les jeunes gens, s’étant levés, l’enveloppèrent, l’emportèrent, et l’ensevelirent.

Environ trois heures plus tard, sa femme entra, sans savoir ce qui était arrivé.

Pierre lui adressa la parole: Dis-moi, est-ce à un tel prix que vous avez vendu le champ? Oui, répondit-elle, c’est à ce prix-là.

Alors Pierre lui dit: Comment vous êtes-vous accordés pour tenter l’Esprit du Seigneur? Voici, ceux qui ont enseveli ton mari sont à la porte, et ils t’emporteront.

Au même instant, elle tomba aux pieds de l’apôtre, et expira. Les jeunes gens, étant entrés, la trouvèrent morte; ils l’emportèrent, et l’ensevelirent auprès de son mari.

Une grande crainte s’empara de toute l’assemblée et de tous ceux qui apprirent ces choses.

Nous pouvons remarquer, dans les nombreux exemples que donne la Bible, que le but des jugements divins est toujours de ramener vers le Seigneur les personnes concernées et d'inspirer aux autres la crainte de Dieu.

1 Timothée 5:20  Ceux qui pèchent, reprends-les devant tous, afin que les autres aussi éprouvent de la crainte.

La répréhension entre frères et sœurs, doit toujours être empreinte de douceur

Galates 6:1  Frères, si un homme vient à être surpris en quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur. Prends garde à toi-même, de peur que tu ne sois aussi tenté.

Ici, il est question 

1) de redresser, c'est à dire ramener dans la bonne direction. 

2) d'une démarche confiée à des personnes spirituelles, c'est à dire, qui seront motivées par de bons sentiments et capables de discerner l'action à mener. 

3) Enfin, de l'esprit dans lequel la répréhension doit être faite, l'esprit de Jésus : un esprit de douceur. La répréhension ne doit pas briser celui qui en est l'objet :

Matthieu 12:20  Il ne brisera point le roseau cassé, Et il n’éteindra point le lumignon qui fume, Jusqu’à ce qu’il ait fait triompher la justice.

Pour conclure :

-   la répréhension est nécessaire

-   Elle demande de la part de ceux qui l'exercent du courage et de la droiture de cœur

-   Elle est la démarche de personnes spirituelles

-   Elle est empreinte des sentiments de Jésus, compassion et douceur.

-   Son objet est avant tout de ramener vers le Seigneur celui ou celle qui est repris.

-   Ceux qui l'exercent doivent en premier être des intercesseurs. 

1 Jean 5:16  Si quelqu’un voit son frère commettre un péché qui ne mène point à la mort, qu’il prie, et Dieu donnera la vie à ce frère, il la donnera à ceux qui commettent un péché qui ne mène point à la mort. Il y a un péché qui mène à la mort; ce n’est pas pour ce péché-là que je dis de prier.

Je sais que vous allez vous poser la question : quel est ce péché qui mène à la mort ?

J'y répondrai plus tard, mais aujourd'hui, réfléchissons ensemble sur la meilleure façon de ramener au Seigneur, un frère ou une sœur qui est répréhensible.

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