Dieu précise ses plans
La force est à
Dieu
Nous nous joignîmes aux réunions de
l’église évangélique de la ville. Le Seigneur m’avait ramené
dans sa bergerie. C’est à lui qu’en reviennent l’honneur et la
gloire. Cependant tous nos problèmes n’étaient pas résolus. Le
commerce allait de plus en plus mal et nous comprenions aussi
que ce travail n’était plus compatible avec notre nouvelle vie.
Nous pensions donc changer de créneau commercial
J’eus alors un songe terrifiant. Une nuit
du mois de septembre, pendant mon sommeil, je vis un incendie se
déclarer dans le magasin et notre maison. Dans ce songe, je
faisais tous mes efforts pour lutter contre les flammes, mais en
vain. J’appelais au secours, mais personne ne répondait. A un
moment donné, j’appelai les pompiers au téléphone, c’est alors
que j’entendis cette réponse distinctement «LA FORCE EST A DIEU
! » En quelques instants tout fut entièrement détruit et je me
retrouvais assis et misérable au bord du brasier qui
anéantissait ce que j’avais construit pendant ces années vécues
loin de Dieu. Seul subsistait une petite sacoche, avec un peu
d’argent à l’intérieur, que j’avais retrouvée parmi les cendres.
Je me réveillais trempé de sueur et en proie à une grande
frayeur. Je compris immédiatement la signification de ce songe
et me levai aussitôt pour chercher ces paroles que je me
souvenais avoir lues dans la Bible. Je les trouvai au psaume 62.
Je dis à ma femme, après lui avoir raconté le songe : « Nous
allons tout perdre, mais Dieu ne nous laissera pas sans secours. »
Effectivement, début 86, nous déposions le
bilan, la faillite était totale. Le magasin et l’appartement
furent vendus et il ne nous restait que nos meubles et une
petite somme d’argent dans une sacoche. Le songe divin s’était
accompli. Nous avions travaillé pour le feu ! Dieu avait le
dernier mot :
« LA FORCE EST A LUI... MAIS AUSSI A TOI
SEIGNEUR LA BONTE ! » Psaume 62.12,13
Lors des événements de 1985, marquant mon
retour vers le Seigneur, ma fille aînée Christine, avait été
accueillie pour un temps dans une maison de retraite spirituelle
en Bourgogne. C’est là que nous décidâmes de lui rendre visite.
Nous fûmes reçus par un pasteur anglais et son épouse qui
assuraient un ministère au sein d’un groupe de jeunes femmes
venues d’un peu partout, se ressourcer spirituellement.
Au
cours de la première réunion de prières, le pasteur nous adressa
personnellement, une parole, à partir du texte d’Ésaïe 43.18.
« Ne pensez plus aux événements passés. Ne
considérez plus ce qui est ancien ». Ésaïe 43.18
Nous comprîmes que le Seigneur avait des
chemins nouveaux pour nous, qu’il effaçait notre passé et qu’il
nous demandait de considérer désormais ce qu’il mettait devant
nous. Nous devions recevoir pleinement son pardon et le garder
précieusement dans nos cœurs. Nous eûmes bien souvent besoin par
la suite de nous souvenir de ces paroles, en particulier lorsque
notre mémoire faisait resurgir nos fautes.
Il y
a des souvenirs qui ne s’effacent pas facilement et certaines
personnes se chargent aussi de les ramener à la surface. Le
diable est un accusateur, il se plaît à remettre nos anciens
fardeaux sur nos épaules. Mais Jésus est notre intercesseur
auprès du Père. Ne soyons jamais dans le camp de l’accusateur,
mais tenons-nous plutôt au côté de notre intercesseur. Cette
parole nous a aussi appris à ne plus considérer notre ancienne
façon de travailler. D’ailleurs à chaque fois que l’occasion
s’est présentée, cela n’a jamais marché.
Notre vie et nos activités dépendaient
désormais de ce que le Seigneur lui-même avait préparé pour
nous. Nous devions apprendre et ne jamais oublier cette leçon :
« Laisser Dieu nous conduire dans le chemin qu’Il avait lui-même
tracé pour nous ». Chaque fois que nous avons voulu prendre
l’initiative les choses ont mal tourné. Notre route était
devenue différente. Cependant nous avons trouvé d’autres
compagnons qui nous ont accueillis avec bonté et miséricorde.
Nous revenions donc de ce voyage en Bourgogne assez
perplexes, en proie à une profonde réflexion. Mais le Seigneur devait se
charger de nous éclairer au fur et à mesure que nous avancerions.
Christine allait continuer sa remontée vers la lumière et là aussi Dieu
nous encourageait.
Dieu précise ses
plans
Dès le début de l’année 86, voyant que la
situation s’aggravait, j’avais trouvé du travail pour un
magazine mensuel régional. J’étais chargé sur un secteur du
Morbihan, du démarchage publicitaire et des dossiers sur
différents sujets économiques et sociaux, auprès des entreprises
de la région. Cela me plaisait, quoique le résultat n’était pas
toujours évident. Je réapprenais ce que je n’aurais jamais dû
oublier : « La confiance en Dieu pour mes besoins quotidiens. »
Les trois années qui suivirent furent difficiles sur le plan
financier. Nous devions aussi réapprendre à équilibrer notre vie
en comptant sur l’aide du Seigneur et dans les épreuves il ne
nous fit jamais défaut. Nous étions à nouveau dans ses voies et
il était notre appui, notre guide. Je ne souhaitais pas autre
chose désormais que vivre tranquille et demeurer fidèle à Dieu.
J’avais retrouvé la maison de mon Père céleste, ma femme tenait
bon dans la conversion, notre fillette Nolwenn, qui avait
maintenant 9 ans, suivait avec intérêt les réunions de l’école
du dimanche, nous assistions régulièrement aux cultes et aux
réunions de l’assemblée évangélique. Le Seigneur aplanissait nos
sentiers.
Cependant, une ombre demeurait dans notre vie
chrétienne. Mon épouse qui était réellement convertie et qui aimait le
Seigneur de tout son cœur, ne pouvait pas se faire baptiser. Les
pasteurs s’y opposaient en raison de notre situation familiale. Nous ne
pouvions pas non plus pour la même raison participer à la Sainte-Cène.
Nous étions des divorcés remariés !
Je ne comprenais pas très bien cette conception du
pardon divin : On nous accueillait dans les églises avec bienveillance,
mais nous ne pouvions pas participer à la vie normale de membre
d’église. Je fis part de cette situation à un pasteur que je connaissais
depuis longtemps et sa femme me répondit alors : « Vous savez frère,
Dieu pardonne, mais les hommes n’oublient pas ! ». Nous nous en rendions
compte. Heureusement il y avait pour nous la Parole de Dieu qui a
l’autorité sur les pensées et les conceptions des hommes. Cette parole
nous soutenait :
« Quel Dieu est semblable à toi qui pardonne
l’iniquité et qui oublie les transgressions... Il ne garde pas
sa colère à toujours, car il prend plaisir à la miséricorde...
Il mettra sous ses pieds nos iniquités, Tu jetteras au fond de
la mer tous leurs péchés !» Michée 7.18-20
Au cours de cette période, plusieurs
événements attirèrent mon attention, concernant les desseins de
Dieu envers nous :
Lors d’un culte dans une assemblée, le
pasteur donna une prophétie disant :« Dieu t’a pardonné, ne
crains pas, il t’a pardonné !»
Quelques temps plus tard, dans une autre
assemblée, après le culte, un frère vint nous trouver et nous
dit : « Au moment de la Sainte-Cène, alors que je me trouvais
derrière vous, j’ai vu apparaître devant mes yeux deux
feuilles entièrement blanches. Or la nuit précédente
j’ai eu un songe dans lequel deux feuilles blanches
m’apparaissaient et je me demandais ce que cela voulait
signifier. Aussi ce matin lorsque j’ai revu ces deux feuilles
blanches devant moi, alors que j’étais placé derrière vous, j’ai
su que cela vous concernait. »
Nous avions besoin de ces encouragements, à
cause de l’incompréhension que nous rencontrions de la part de
ceux qui ne croyaient pas vraiment à notre sincérité. Un pasteur
m’avait dit un jour : « La femme avec qui vous vivez n’est
pas réellement convertie, mais elle fait semblant de l’être, de
peur que vous la quittiez ! » Heureusement, Dieu
connaissait nos cœurs et par ses encouragements il nous
rassurait quant à son plein pardon. Lorsqu’il pardonne nos
péchés, il les oublie, il ne s’en souvient plus ! Une autre
fois, dans une autre assemblée, une prophétie disait : « Le
Seigneur a préparé pour toi une voie incompréhensible, c’est une
voie de service. »
Puis un dimanche matin, à l’église de
Vannes que nous fréquentions, le pasteur prêchait sur le texte
de Jérémie 15.19 : « Si tu reviens vers moi, je
te reprendrai à mon service » (Version Synodale). Au moment
même de cette lecture, je ressentis dans mon cœur le témoignage
intense du Saint-Esprit et je sus avec certitude que Dieu me
parlait. Je me demandais alors comment cela pouvait se faire.
Mais rien n’est impossible à Dieu.
Quelques mois plus tard, dans une autre
assemblée, une sœur parla en langues et le pasteur l’interpréta.
Le Seigneur disait « Je suis le potier, tu es l’argile, je
fais ta vie. J’ai pour toi des projets qui ne sont pas montés
dans ton cœur ». Je me demandais encore comment le Seigneur
pouvait me reprendre à son service.
Au mois d’octobre 1986, nous quittions
Vannes pour venir habiter à Rennes, où le
directeur de la société pour laquelle je travaillais désirait
que je m’installe. Le Seigneur nous conduisit merveilleusement.
Nous avions fait une demande de logement H.L.M et l’Office
m’avait signalé que les délais d’obtention d’un appartement
étaient d’environ deux ans. Nous eûmes la réponse favorable
quatre jours après ! Fin octobre nous aménagions dans un bel
appartement au 8ème
étage d’un immeuble du quartier sud de Rennes.
Nous rencontrâmes dans l’église évangélique de la
ville, dont je connaissais de nombreux membres, un accueil fraternel.
Mais le même refus concernant le baptême de ma femme et
notre participation à la Sainte-Cène, nous fût signifié.
Nous étions profondément attristés.
Notre retour vers le Seigneur était sincère, mon épouse était
réellement convertie, notre conduite était conforme aux
enseignements de la Parole de Dieu, et le Seigneur lui-même nous
témoignait de son plein pardon, cependant nous rencontrions
toujours cette mise à l’écart de la part des pasteurs. Il est
vrai qu’ils me connaissaient pour avoir été l’un des leurs. Je
me souvenais de cette parole du frère anglais, en août 1985. «
Ne considérez plus ce qui est ancien ». Je compris qu’il ne
fallait pas que je cherche à être réintégré dans le cadre de mon
ancien mouvement évangélique. Je devais suivre une route
nouvelle. Je me mis à réfléchir et demandai au Seigneur de nous
conduire à nouveau. Mais nous devions être patients.

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