Introduction
Nous trouvons cette expression principalement
dans les écrits de Paul, l'apôtre qui à reçu une révélation
exceptionnellement riche du Seigneur Jésus-Christ, comme il le dit
lui-même.
C’est par révélation que j’ai eu connaissance du mystère
sur lequel je viens d’écrire en peu de mots.
En les lisant, vous
pouvez vous représenter l’intelligence que j’ai du mystère de Christ.
« À moi, qui suis le moindre de tous les saints, cette grâce a été
accordée d’annoncer aux païens les richesses incompréhensibles de
Christ, et de mettre en lumière quelle est la dispensation du mystère
caché de tout temps en Dieu qui a créé toutes choses, … » Ephésiens
3.3-9
Il est aussi celui qui exprime le mieux la nature de la
communion que nous pouvons avoir avec Christ. Il en parle comme une
façon de vivre qui dépasse le simple fait d'une observance légale des
préceptes évangéliques. Il la dépeint comme un lien étroit et intime qui
nous unit au Seigneur. Dans ce contexte, il est bon de souligner que
l'apôtre Paul n'était pas un mystique qui planait dans une espèce
d'extase spirituelle confuse, mais il connaissait par expérience la
réalité d'une relation intense et vraie avec le Christ vivant.
Dans
cette page, je voudrais faire ressortir la nature du lien qui doit nous
attacher au Seigneur, en prenant comme exemple l'apôtre des gentils,
c'est à dire de ceux qui ne sont pas juifs, notre apôtre, l'apôtre des
païens comme il l'écrit lui-même.
« Car celui qui a fait de Pierre
l’apôtre des circoncis a aussi fait de moi l’apôtre des Païens. »
Galates 2.8
Il est important de retenir que la communion avec Christ
tient une place essentielle dans les enseignements de Paul qui écrit
encore : "Christ est ma vie". Et encore : "Pour moi vivre c'est
Christ".
Pour lui, au-delà des règles élémentaires de la piété et des
œuvres nécessaires de la foi, il y avait cette relation quotidienne et
personnelle avec son Sauveur, dans laquelle il puisait ses ressources et
sa force. Il revient sans cesse à ces expressions : en Christ, avec
Christ, par Christ ... Jusqu'à s'identifier dans la mort et la vie de
résurrection du Seigneur.
« J’ai été crucifié avec Christ ; et si je
vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi ; si je vis
maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a
aimé et qui s’est livré lui-même pour moi. » Galates 2.20
L'apôtre
définit ainsi la façon dont nous sommes appelés à vivre notre vie
d'enfants de Dieu et de disciple de Christ, comme participants à sa mort
mais aussi à sa résurrection.
Cet enseignement nous fait comprendre
que le pouvoir de mourir au péché, c'est à dire de s'en éloigner et de
vivre une vie nouvelle dans la sanctification et le service pour Dieu,
réside dans la communion avec Christ, qui a dit :
« Demeurez en moi,
et je demeurerai en vous. Comme le sarment ne peut de lui-même porter du
fruit, s’il ne demeure attaché au cep, ainsi vous ne le pouvez non plus,
si vous ne demeurez en moi. Je suis le cep, vous êtes les sarments.
Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit,
car sans moi vous ne pouvez rien faire. » Jean 15.4,5
J'en ai déjà
parlé longuement sur PasteurWeb et c'est un de mes thèmes préférés,
c'est pourquoi j'y reviens souvent car je crois que c'est le fondement
et la force de notre vie spirituelle. (voir l'article
Le cep et les
sarments).
Ici je voudrais simplement mettre à nouveau l'accent sur
le sentiment d'amour qui nous attache au Seigneur Jésus-Christ, lorsque
nous le découvrons réellement. C'est cet amour pour lui qui produit la
joie d'être en communion avec Lui, dès ici-bas, par son Esprit et après
que nous auront quitter cette tente passagère, lorsque nous le verrons
face à face et vivrons pour toujours avec lui, "Lui que nous aimons sans
l’avoir vu" (1 Pierre 1.8).
Lorsque nous lisons ce qu'écrit l'apôtre
Paul, nous remarquons combien il aimait Christ et se réjouissait de sa
présence dans sa vie et de la perspective d'être avec lui dans le ciel,
pour toujours.
Je me suis longtemps demandé quelle était la
meilleure façon de suivre Jésus et comment son joug pouvait nous sembler
doux alors qu'il dit lui-même que parfois il s'agit d'une croix. :
«
Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui–même, qu’il se
charge de sa croix, et qu’il me suive. » Matthieu 16.24
Nous avons
besoin de la révélation de la personne de Jésus et de son amour pour
nous. C'est ce qui nous conduira à l'aimer à notre tour, comme l'écrit
l'apôtre Jean :
« Pour nous, nous l’aimons, parce qu’il nous a aimés
le premier. » 1 Jean 4.19
A cause de cette révélation, l'apôtre
Pierre pouvait confesser sa foi et son attachement au Christ.
«
Simon Pierre répondit : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Jésus,
reprenant la parole, lui dit : Tu es heureux, Simon, fils de Jonas ; car
ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais c’est mon
Père qui est dans les cieux. » Matthieu 16.16,17
« Seigneur, à qui
irions–nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Et nous avons cru
et nous avons connu que tu es le Christ, le Saint de Dieu. » Jean 6.68
La confession de foi des églises vaut ce qu'elle vaut, ce qui est
essentiel pour chacun c'est une confession de foi personnelle, comme
l'exprime l'apôtre Paul :
« Je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui
m’a aimé et qui s’est livré lui–même pour moi. » Galates 2.20
Aimer
Christ est le produit de la révélation de la croix mais aussi de toute
sa personne pleine de charme.
« Tu es plus beau qu’aucun des fils des
hommes ; la grâce est répandue sur tes lèvres ; aussi Dieu t’a béni à
jamais. » Psaumes 45.2
Je ne pense pas qu'il s'agisse ici de la
beauté physique de Christ, dont il est aussi écrit :
« Il s’est élevé
devant lui comme une faible plante, Comme un rejeton qui sort d’une
terre desséchée ; Il n’avait ni beauté, ni éclat pour attirer nos
regards, Et son aspect n’avait rien pour nous plaire. » Ésaïe 53.2
Il s'agit plutôt de la beauté morale et spirituelle du Seigneur Jésus,
révélée par sa bonté, sa douceur, sa bienveillance, sa grande
compassion, sa miséricorde, en un mot son amour. Lorsque nous le
découvrons dans cette dimension spirituelle, nous aussi nous l'aimons !
L'apôtre Paul avait une grande connaissance de Christ, c'est pourquoi il
pouvait écrire ces paroles tellement fortes :
« Et même je regarde
toutes choses comme une perte, à cause de l’excellence de la
connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur, pour lequel j’ai renoncé à
tout, et je les regarde comme de la boue, afin de gagner Christ, et
d’être trouvé en lui, non avec ma justice, celle qui vient de la loi,
mais avec celle qui s’obtient par la foi en Christ, la justice qui vient
de Dieu par la foi, afin de connaître Christ, et la puissance de sa
résurrection, et la communion de ses souffrances, en devenant conforme à
lui dans sa mort, pour parvenir si je puis, à la résurrection d’entre
les morts. » Philippiens 3.8-11
Il parle de la connaissance de
Christ, comme une chose excellence dans laquelle il voulait entrer
encore d'avantage pour lui ressembler dans le don de sa vie et aussi
dans la gloire de sa résurrection.
Nous sommes loin ici de la
conception étriquée de ceux qui disent croire en Christ pour être sauvés
et qui vivent sans se soucier de lui être agréable, sans désirer l'aimer
davantage, sans chercher à connaitre la joie de sa présence. Encore
faut-il bien comprendre ce que veut dire "croire".
« Comme Jésus
parlait ainsi, plusieurs crurent en lui. Et il dit aux Juifs qui avaient
cru en lui : Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes
disciples ; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. »
Jean 8.30
Il est important de bien définir en quoi consiste notre
relation affective avec Christ, qui dit :
"Celui qui a mes
commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime ; et celui qui
m’aime sera aimé de mon Père, je l’aimerai, et je me ferai connaître à
lui. Jude, non pas l’Iscariot, lui dit : Seigneur, d’où vient que tu
te feras connaître à nous, et non au Monde ? « Jésus lui répondit :
Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera ; nous
viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui. Celui qui ne
m’aime pas ne garde point mes paroles. » Jean 14.21-24
Dans la
réponse de Jésus à son disciple nous avons l'essence même de la relation
avec lui : l'aimer, "celui qui m’aime". Si nous savons cela, nous
comprenons aussi pourquoi l'apôtre pouvait écrire avec un réel
enthousiasme :
"...j’ai le désir de m’en aller et d’être avec Christ, ce
qui de beaucoup est le meilleur"
L'amour pour son Seigneur était la
motivation de sa façon de vivre, cela déterminait toute sa conduite,
ainsi que la recherche de sa présence et de sa communion. Je crains que
pour beaucoup venir à Jésus, croire en lui, consiste surtout à recevoir
ses bénédictions dans les choses terrestres. C'est pourquoi le même Paul
écrivait :
« Si c’est seulement pour la vie présente que nous avons
mis notre espérance dans le Christ, nous sommes les plus à plaindre des
hommes. » 1 Corinthiens 15.19
Certainement c'est une grande grâce de
Dieu que de pouvoir se confier en Christ et le rechercher pour être
secourus dans les besoins de notre vie quotidienne ici-bas, mais nous
devons comprendre que la plus excellente des bénédictions divines, c'est
le bonheur d'être avec Christ, dans une réelle communion de vie avec
Lui.
Déjà le psalmiste soupirait après la réalité de la communion
avec son Dieu
« Comme une biche soupire après des courants d’eau,
Ainsi mon âme soupire après toi, ô Dieu ! Mon âme a soif de Dieu, du
Dieu vivant : Quand irai-je et paraîtrai-je devant la face de Dieu ? »
Psaume 42.1
Heureux celui que tu choisis et que tu admets en ta
Présence, Pour qu’il habite dans tes parvis ! Nous nous rassasierons du
bonheur de ta maison, De la sainteté de ton temple. Psaumes 65.4
Nous ressentons toute l'attente de l'apôtre Paul, dans son amour pour le
Seigneur, lorsqu'il écrit :
"... et ainsi nous serons toujours avec
le Seigneur." 1 Thessaloniciens 4.17
Jean a reçu la révélation de ce
qui sera le bonheur des rachetés du Seigneur dans la Nouvelle Création :
« Et j’entendis du Trône une forte voix qui disait : Voici le tabernacle
de Dieu avec les hommes ! Il habitera avec eux, et ils seront son
peuple, et Dieu lui-même sera avec eux. » Apocalypse 21.3
« Le Trône
de Dieu et de l’Agneau sera dans la ville ; ses serviteurs le serviront
et verront sa face, (22-4) et son nom sera sur leurs fronts. »
Apocalypse 22.3
Nous avons certainement besoin de cette connaissance
par excellence de Christ, afin de l'aimer plus et mieux, car de cela
dépend la croissance de notre vie spirituelle, la joie de sa présence
dès ici-bas et la glorieuse espérance qui garde nos cœurs dans l'attente
d'être avec lui dans la gloire.
« Et j’entendis comme une voix d’une
foule nombreuse, comme un bruit de grosses eaux, et comme un bruit de
forts tonnerres, disant : Alléluia ! Car le Seigneur notre Dieu
tout-puissant est entré dans son règne. Réjouissons-nous et soyons dans
l’allégresse, et donnons-lui Gloire ; car les noces de l’agneau sont
venues, et son épouse s’est préparée, et il lui a été donné de se
revêtir d’un fin lin, éclatant, pur. Car le fin lin, ce sont les œuvres
justes des saints.
Et l’ange me dit : Écris : Heureux ceux qui sont
appelés au festin de noces de l’agneau ! Et il me dit : Ces paroles sont
les véritables paroles de Dieu. » Apocalypse 19.6-9
Pour conclure ce
bref exposé, relisons ces paroles de l'ancienne alliance, reprises par
le Seigneur Jésus-Christ :
« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout
ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force.
C’est là le premier commandement. » Marc 12.30
En analysant
sommairement cette citation de Jésus, nous remarquons que l'amour du
Seigneur doit remplir "tout" notre cœur, saisir "toute" notre âme, faire
l'objet de "toute" notre pensée et mobiliser "toute" notre énergie. Ce
qui nous amène aussi à considérer que l'amour que nous sommes appelés à
avoir pour le Seigneur anime le centre vital de notre vie (le cœur),
inspire nos sentiments, notre être affectif (l'âme), fait appel à notre
réflexion (nos pensées), et enfin nécessite notre engagement total
(notre énergie).
Nous comprenons aussi que nous ne servirons plus le
Seigneur par devoir, nous ne le suivront plus par intérêt, nous ne lui
obéirons pas par peur, nous le chercherons plus uniquement pour ses
bénédictions ou ses dons, mais la motivation de notre démarche vers lui
sera l'amour.
La relation d'amour avec Christ est finalement ce qui
est le meilleur, mais nous ne savons pas toujours comment la vivre.
Il est premièrement nécessaire de sentir notre pauvreté dans ce domaine,
en se dépouillant de notre suffisance et du sentiment de la valeur de
nos œuvres de piété. Ensuite il faut le désirer intensément, de ce
désir qu'exprime le psalmiste : avoir soif de Dieu.
« Comme une biche
soupire après des courants d’eau, Ainsi mon âme soupire après toi, ô
Dieu ! Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant. Enfin se savoir aimé du
Seigneur engendre l'amour et apprend à l'aimer. Plus nous serons
conscients et assurés de son amour indéfectible pour nous, mieux nous
l'aimerons à notre tour. Pour nous, nous l’aimons, parce qu’il nous a
aimés le premier. » 1 Jean 4.19