La masturbation
Beaucoup de choses inexactes ont été écrites au sujet de la
masturbation. Dans les milieux religieux les théories les plus
extravagantes sont élaborées sans fondements bibliques.
Il n'est pas facile d'aborder la réflexion calmement sans provoquer
des réactions outrées et scandalisées, c'est tabou !
Pourtant c'est une pratique très répandue même parmi les
chrétiens chez lesquels elle produit un sentiment profond de culpabilité
désespérée.
Les personnes qualifiées qui pourraient donner aux chrétiens
des réponses claires et justes n'osent pas aborder le sujet de
la sexualité. Alors
la place est laissée à toutes sortes d'interprétations fausses.
C'est la raison pour laquelle j'ai écrit un article complet
sur le rapport des chrétiens à la sexualité, dans lequel j'inclus un
alinéa concernant la masturbation.
Dieu a doté les humains de cinq sens: la vue, l'ouïe, l'odorat, le
goût, le toucher. Ils nous permettent de donner de la saveur et du
plaisir à notre vie.
Le toucher est utile dans bien des domaines et il procure
souvent des sensations agréables. C'est par lui que nous
connaissons la douceur des caresses exprimant la tendresse et
l'amour. Bien sur elles tiennent une grand place dans les relations
sexuelles
La découverte du plaisir sexuel se produit parfois très jeune chez
l'enfant. Puis à l'adolescence, lors de la puberté, la fonction des
organes génitaux se précise ainsi que le plaisir qui l'accompagne.
C'est la que va intervenir une pratique d'excitation qui date de
toujours : la masturbation.
Nous devons reconnaitre que certaines natures sont plus sensibles
que d'autres, c'est vrai aussi pour nos autres sens, et que le
désir sexuel est plus impérieux chez certains et certaines.
Par lui-même, le mot "masturbation" génère un malaise
tant il est vrai que ce sujet traîne derrière lui un très
mauvaise réputation dans les milieux judéo-chrétiens.
On
lui a faussement attribué toutes sortes de méfaits : surdité,
cécité, abêtissement, impuissance, mort prématurée et j'en passe. Il est
scientifiquement prouvé que cela est erroné.
Certains pasteurs africains vont jusqu'à enseigner que la
semence de l'homme répandue en dehors de la femme engendre des
créatures démoniaques.
Un terme courant utilisé pour désigner l'acte de la
masturbation est l'onanisme. Il se rapporte à un récit de
l'Ancien Testament au sujet de Onan qui pour ne pas donner de postérité à sa
belle-sœur se souillait à terre et que l'Éternel fit mourir.
Ce qu’il faisait déplut à l’Éternel,
qui le fit aussi mourir. Genèse 38.9/10
Ce texte mérite une explication :
Premièrement, Onan ne se masturbait
pas, mais utilisait un moyen bien connu pour ne pas mettre sa
belle sœur enceinte : il se retirait au moment de l'éjaculation,
selon l'expression "se souillait à terre" Genèse
38.9.
Deuxièmement ce qui a déplu à Dieu,
c'est son refus d'obéir à la loi divine qui ordonnait à un
homme dont le frère mourrait de lui assurer une postérité en
allant vers la femme du défunt. Or Onan agissait ainsi parce
qu'il savait que cette postérité ne serait pas à lui et que
l'héritage de son frère ne lui reviendrait pas.
On a aussi dit que la masturbation
était une souillure selon la loi de Moïse, en citant le texte
de Deutéronome 23:10 :
S’il y a chez toi un homme qui
ne soit pas pur, par suite d’un accident nocturne, il
sortira du camp, et n’entrera point dans le camp.
Lorsqu’il
arrivera à un homme d’avoir un épanchement séminal, il
baignera tout son corps dans l’eau et sera impur jusqu’au
soir. Lévitique 15:16
Là encore il ne s'agit pas de masturbation m'ais émission de
sperme, peut être conséquente à un rêve érotique ou a une
éjaculation pendant la sommeil.
Or selon la loi juive le sperme répandu était considéré
comme une impureté. En examinant les textes de la loi concernant les
impuretés et les souillures physiques, on trouve la menstruation
féminine, le contact avec un corps mort animal ou humain, toucher une
personne ou un objet atteint de la lèpre, et même prendre son
repas sans s'être lavé les mains, autant de choses déclarées impures.
Plus tard Jésus précisera aux pharisiens et docteurs juifs
attachés à ces règles, que ce n'est pas ce qu'on touche ou ce
qu'on mange qui rend impur ou souillé, mais les sentiments et les
paroles qui viennent du cœu. Matthieu 15.10/20
La masturbation a été condamnée par les lois religieuses au
même titre que les relations sexuelles des couples mariés en
dehors de la recherche de la procréation. Mari et femme ne
devaient avoir des rapports sexuels que dans la recherche et
l'intention d'avoir des enfants et la semence d'un
homme ne devait pas être répandue en dehors de cet impératif.
C'est à cause de toutes ces
interdictions établies au nom de la morale ou des interdits
religieux que la masturbation produit chez ceux qui la
pratiquent un sentiment de culpabilité.
Mais qu'en est-il réellement ?
L’étymologie du mot « masturbation : il signifie «
se souiller » par
une action de la main. Le latin dit "manus" main et "stuprare"
polluer.
A ma connaissance, les mots "masturbation" ou "masturber"
n'apparaissent pas tels que dans la Bible, quoique nous
savons que la pratique de la masturbation a toujours existé.
Cependant les apôtre Pierre et Jude parlent de vêtements souillés par la
chair.
Il
est donc difficile de s'appuyer sur des textes précis des
Écritures pour en juger en bien ou en mal.
Il faut plutôt se placer dans le contexte général de la Parole
de Dieu concernant ce qui est pur ou impur, convenable ou
inconvenable, se rappelant aussi les instructions de l'Écriture
au sujet de la maîtrise des désirs.
Tout d'abord, la masturbation est
provoquée par plusieurs éléments qui suscitent le désir
sexuel :
. Un désir naturel mécanique.
On
connaît le phénomène de l'érection matinale chez
l'homme, qui est le résultat d'un afflux de testostérone,
produit par les testicules. Chez la femme ce désir naturel
est l'effet de secrétions hormonales.
. Des rêves érotiques inachevés.
. Des images ou des scènes qui
produisent un état d'excitation.
. Les fantasmes,
produits de
l'imagination qui met en scène dans la pensée des
situations érotiques. Cela fait partie de ces pensées, qui
si elles focalisent sur une autre personne que son conjoint
sont traitées d'adultère par Jésus. Matthieu 7.28
. Des comportements ou des attitudes
qui provoquent le désir
. Ou tout simplement la recherche du
plaisir que la masturbation produit.
Il est évident que certaines de ces situations font partie de ce
que la Bible appelle "les convoitises charnelles"" "les
mauvais désirs", "les désirs de la chair".
Si la masturbation est pratiquée en dehors de tout fantasme qui nous
amènerait à projeter nos désirs sur d'autres personnes, est-elle
vraiment un péché ?
Elle n'est pas assimilable à l'impudicité, dont j'explique plus haut
la nature.
A la limite on peut la qualifier de souillure et surtout d'une
dépendance qui est la conséquence d'un manque de maitrise de
soi.
Elle devient vite un désir obsessionnel
, certains la pratiquant
tous les jours et même plusieurs fois par jour. Il s'agit alors
d'une "addiction" ou dépendance dont ils deviennent esclaves.
Si la masturbation est occasionnelle, ce qui peut se
comprendre à cause de ce que l'apôtre Paul appelle "se priver
l'un de l'autre dans un couple" ou encore en raison du célibat de
personnes seules, il est nécessaire d'en devenir maître afin d'en
contrôler les débordements.
C'est toujours l'apôtre Paul qui écrit :
Je traite durement mon corps et je le tiens assujetti, de peur
d’être moi-même rejeté, après avoir prêché aux autres. 1 Corinthiens
9:27
Je ne me laisserai asservir par quoi que ce soit ..; le corps n’est
pas pour l’impudicité. Il est pour le Seigneur, et le Seigneur pour
le corps. 1 Corinthiens 6:12/13
La masturbation est souvent un asservissement qui rend esclaves ceux
et celles qui la pratiquent, devenant une oppression dont beaucoup
voudraient être libérés, mais malgré leurs efforts il ne peuvent pas
s'en débarrasser.
Vous ne pourrez pas résister à votre désir impérieux et obsédant par
vos propres forces. Il vous faut l'aide du Seigneur
Jésus-Christ qui nous appelle à venir à lui.
“Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous
donnerai du repos.” Matthieu 11:28
" Si donc le
Fils vous rend libres, vous serez réellement libres." (Jean 8:36
Comme pour toute autre tentation, le moyen
d'en sortir c'est la prière et l'aide du Saint-Esprit::
La tentation fait partie des choses que nous
avons à combattre et auxquelles nous sommes appelés à résister et
Dieu ne nous laisse pas sans ressource !
L'une de ces ressources c'est "la maîtrise de
soi". C'est le fruit de l'Esprit de Dieu :
Mais le fruit de l’Esprit c’est l’amour, la joie, la paix, la
patience, l’amabilité, la bonté, la fidélité, la douceur,
la maîtrise de soi. La Loi ne condamne
certes pas de telles choses.
Or, ceux qui appartiennent à Jésus–Christ ont crucifié l’homme livré
à lui–même avec ses passions et ses désirs.
Puisque l’Esprit est la source de notre vie, laissons– le aussi
diriger notre conduite. Galates 5.22
La maitrise de soi est une vertu particulière qui permet comme son
nom l'indique de "maitriser" les différents éléments
de notre vie, même notre langue, écrit l'apôtre Jacques !
Elle donne la force d'assujettir non seulement les pensées de notre
esprit, les sentiments de notre âme, mais aussi les désirs de notre
corps.
Comme une ville forcée et sans murailles, Ainsi est l’homme qui
n’est pas maître de lui-même.* Proverbes 25:28
Il est donc nécessaire de la posséder.
Celle dont il est question ici n'est pas le produit d'une pratique
"mentale", mais "le fruit" de l'Esprit de Dieu, c'est à dire ce
qu'il produit lui même en nous.
Reportez vous au texte suivant :
La maitrise de soi