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Témoignage Yvonne Guyot

 

Mon témoignage (4)

Un autre vase 

Au cours de ces années  pendant lesquelles nous voyions la main du Seigneur diriger notre vie de manière évidente, je repensais à ce texte de Jérémie 

Et il en refit un autre vase, tel qu’il trouva bon de le faire. Jérémie 18.4  

Je ne savais pas encore comment le Seigneur allait utiliser ce nouveau vase, mais je lui faisais confiance et lui laissais le contrôle de notre vie.

L'église évangélique  que nous fréquentions à Rennes nous maintenait à l'écart de toute participation, nous étions privés de Sainte Cène entre autres choses.

Nous étions en Janvier 89, je venais d’avoir 60 ans et j’étais en retraite depuis quelques jours. 

Nous cherchions  la solution pour le baptême de mon épouse car le pasteur de l’église que nous fréquentions refusait  de la baptiser, nous étions des "divorcés-remariés". Cependant elle était convertie depuis quatre ans et marchait fidèlement avec le Seigneur.

Notre situation spirituelle était difficile et nous priions à ce sujet.

C’est alors que m’entretenant de cette affaire avec le pasteur en retraite qui m’avait encouragé au sujet de nos enfants, il me donna l’adresse dupasteur d’une petite église indépendante au Mans. 

Je lui écrivis sans tarder, lui expliquant la situation. Il accepta de nous rencontrer et il nous accueillit avec bonté et miséricorde. Après un entretien très clair de ce qui nous concernait et après avoir prié, nous décidâmes d’une date et au mois de juillet 89 mon épouse se faisait enfin baptiser d’eau par immersion. 

Ce fut une journée merveilleuse, nos cœurs étaient remplis de joie et d’actions de grâces envers Dieu. Ce jour là fut aussi pour moi l’occasion de prêcher à nouveau, encouragé par plusieurs frères, pasteurs d’églises indépendantes, je reprenais le ministère. Dieu ouvrait le chemin de cette voie incompréhensible dont il m’avait parlé bien des mois auparavant et qui me réservait encore bien des événements inattendus.

J’eus un dernier entretien avec le pasteur de l’assemblée de Rennes et  nous quittâmes l’église pour nous  joindre à un petit groupe de chrétiens qui venait de se former. Ce fut aussi à cette époque qu’invité dans une réunion de frères et sœurs à Vannes, j’eus l’occasion de prêcher sur le passage de Luc 15 « Le fils prodigue ».

Je devins rapidement le responsable de cette  petite assemblée qui se réunissait dans la  salle à manger d'une famille.

Je ne voulais cependant pas être pasteur. Je pensais qu’il était préférable d’aller apporter auprès des uns et des autres le témoignage de la grâce de Dieu envers nous. 

Mais bien vite on me considéra comme le pasteur de ce groupe de chrétiens un peu marginaux comme nous, ce qui m’occasionna de nouvelles critiques de la part de ceux qui me regardaient comme désormais disqualifié pour le ministère. 

C'est dans ce contexte particulier qu'un ami pasteur, avec qui j’avais souvent travaillé avant ma chute, m’écrivit pour m’encourager, il terminait sa lettre par cette exclamation : 

"Quoi ! Vous semble-t-il étonnant que Dieu ressuscite les morts ? " 

"Mon fils que voici était mort et il est revenu à la vie !" (Luc 15.24)

Je n’étais pas décidé à me laisser asservir injustement et à me laisser remettre sur les épaules, par des gens qui ne savaient pas faire miséricorde, un fardeau dont le Seigneur m’avait déchargé dans sa grâce . 

Peut-être avaient-ils peur de créer un précédent ? Au fait je pense qu’ils ne savaient tout simplement pas gérer une situation qui les dépassait. Certains ont cependant été très durs, mais nous avons aussi trouvé des frères miséricordieux et compréhensifs qui se réjouissaient de mon rétablissement spirituel.

Il est vrai que certaines fautes laissent des traces dont les conséquences peuvent subsister et une blessure guérie conserve des cicatrices qui sont fonction de sa gravité. Mais si les cicatrices nous rappellent nos fautes passées, est-ce une raison pour certains de les rouvrir ?

A nouveau berger

Le groupe de frères et sœurs auxquels nous nous étions joints augmentait régulièrement et la salle à manger des chrétiens qui nous accueillaient pour les réunions devint vite trop petite.

Nous habitions un quartier de Rennes très peuplé et populaire et j’eus le désir d’y ouvrir un lieu de réunions.

L’ancien appel était toujours là ! Je ressentais le besoin d’annoncer l'évangile dans  ce quartier et je fis de ce désir un sujet de prière, demandant à Dieu de nous conduire.

Quelques jours passèrent et je lus dans un journal d’annonces une offre de location pour un local. Je téléphonais sans tarder au propriétaire et j’allai le visiter. 

Il convenait parfaitement, de par son emplacement et sa surface. Cependant, un club de Yoga m’avait précédé et devait rendre sa réponse définitive dans l’après-midi. 

En rentrant à pied à la maison, je priais le Seigneur et lui dit « Seigneur, tu vois ce local, si tu veux que nous l’ayons, fais que les «yoga» se désistent.»  

Dans la soirée, lorsque je téléphonai à nouveau au propriétaire le local était disponible, les «yogas» s’étaient désistés ! J’y vis la direction de Dieu et après en avoir parlé aux frères et sœurs nous le louâmes et en fîmes notre lieu de culte.

L’inauguration eut lieu au mois de novembre 89, avec la participation d’une quinzaine de pasteurs d’églises indépendantes qui avaient accepté de me compter parmi eux dans la communion et la collaboration fraternelle. C’est lors de cette journée que mon épouse fut baptisée du Saint-Esprit.

Je me retrouvais dans la communion d’assemblées à la structure différente de ce que j’avais connu autrefois. Je marchais dans des chemins nouveaux auxquels je devais m’habituer. J'étais, sans l’avoir cherché, pasteur d’une église, à l’œuvre dans le service de Dieu !

Nous étions dans la voie incompréhensible dont le Seigneur nous avait parlé.

Il m'a pardonné !

L'église, que nous avions nommée  "La Bonne Nouvelle", grandissait. L'immeuble dans lequel nous nous réunissions ayant été vendu pour y faire une supérette,  les membres de l'assemblée décidèrent d'acquérir  d'aménager un autre local.

Sans autre pensée pour mon avenir personnel, je m'appliquais a enseigner et édifier ceux et celles que Le grand Pasteur des brebis me confiait.

Cependant nous n'étions pas au bout de nos surprises concernant les desseins de Dieu à  notre  égard.

Au mois d'avril 1998, nous étions à la maison tranquillement, quand un frère pasteur à la retraite, un très vieil et bon ami, me téléphona.

Son message était tellement surprenant que mon épouse fut prise, comme elle le dit elle-même dans son témoignage, du "rire de Sarah", la femme d'Abraham à qui l'ange de Dieu annonçait qu'elle donnerait naissance à un garçon, malgré son âge avancé

Toute proportion gardée, le message de mon ami pasteur était aussi très surprenant.

Son fils qui était  était pasteur d'une de la Fédération Baptiste dans la ville  de Levallois-Perret, en région parisienne, cherchait quelqu'un pour s'occuper de l'assemblée, car lui avait une activité internationale d'évangélisation et était très souvent absent.

Sa mère lui avait dit : "Je connais un homme qui conviendrait parfaitement" et elle lui parla de moi.

Nous primes donc rendez vous afin de nous présenter aux membres du conseil de l'église de Levallois qui avaient auparavant lu  mon témoignage, le livre "Un fils perdu et retrouvé".

Après avoir présider à la fusion de l'assemblée de Rennes avec une autre église, nous partîmes avec mon épouse, et nous arrivions le 30 juin 1998 à Levallois Perret pour assumer le  service pastoral de l'assemblée.

En  devenant pasteur de l'Eglise de Levallois, je me retrouvais aussi pasteur de la Fédération des Eglises Baptistes de France.

Cela peut faire un peu "officiel", cependant c'était l'accomplissement d'une prophétie que nous avions reçue quelques années auparavant qui rappelait le passage suivant :

De la poussière il relève le faible, du fumier il élève le pauvre,
pour les faire asseoir avec les notables, avec les nobles de son peuple. Psaume 113.7

Cette époque a été une des plus heureuse de notre vie et nous rendons grâce au Seigneur qui montrait ainsi sa miséricorde à notre égard.

C'est au cours de cette période qu'avec l'aide un frère informaticien  j'ai créé le site "pasteurweb", sur lequel plusieurs centaines de personnes peuvent lire   les enseignements, les études et les exhortations, que nous publions avec  mon épouse qui occupe l'espace "Vie de Femme Chrétienne".

Cependant nous étions là pour un temps déterminé et en juin 2003, je passais le relais à un pasteur plus jeune, J'avais 74 ans !

Nus sommes restés encore un temps dans la région parisienne et j'étais alors appelé à prêcher et enseigner dans les églises. Puis en juillet 2006 nous sommes revenus en province dans la région de Nantes.

Un ministère solitaire

Nous pensions trouver une église qui nous accueillerait et dans laquelle nous pourrions être utiles ...mais notre statut de "divorcés remariés"  était une marque indélébile qui nous tenait à l'écart !

Bien sûr, on nous accueillait ...mais comme des visiteurs ou des auditeurs, sans intérêt !

Alors  nous sommes restés à la maison, priant ensemble chaque jour et continuons notre chemin avec le Seigneur fidèle et bienveillant qui nous soutient et nous réconforte.

Nous habitons un logement en location dans une petite ville à la périphérie sud de Nantes.

Le site "pasteurweb" et les publications sur Facebook, sont notre moyen de servir Dieu en continuant d'encourager et d'édifier ceux qui nous lisent.

Jusqu’ici le Seigneur a été bon pour nous et il n’a jamais manqué. Nous lui rendons grâce pour son amour infini et sa miséricorde  inlassable !

Je ne sais pas combien de temps il me reste à vivre sur la terre. A  l'heure où j'écris ces lignes,  j'ai 91 ans, mais je  fais toujours cofinance à Dieu pour moi, pour mon épouse, pour nos enfants et petits enfants.

Il fait  ce qu'il y a de meilleur pour ceux qui s'en remettent à Lui ! Béni soi-Il !

C’est lui mon Maître, mes destinées sont dans sa main.  Je suis confiant. Il peut me rappeler demain, je paraîtrai devant lui sans crainte, car Il m'a pardonné en Jésus-Christ mon Sauveur !

Encouragement

Mon désir le plus cher en publiant mon   témoignage, c’est  redonner confiance à ceux et celles  qui pensent peut-être que tout est perdu pour eux, parce qu’un jour ils sont tombés dans quelque faute grave. 

Par expérience et avec les Écritures, je leur dis: « Non ! Si vous êtes sincères et droits, si vous revenez dans une réelle repentance, Dieu vous pardonne et vous rétablira.

Ce qu’il a fait pour moi, il le fera pour vous. Soyez humbles mais n’ayez pas peur des hommes, avant tout soyez honnêtes avec Dieu et avec tous. 

Que votre cœur soit droit et vous retrouverez votre fer de hache ( 2 Rois 6.1/7).

Lorsque Dieu a décidé d’une chose personne ne peut s’y opposer.

Enfin, je dis à tous et surtout à vous pasteurs qui avez des responsabilités : «Apprenez la miséricorde auprès de votre Maître. Ne maniez pas la Parole de Dieu comme une épée qui tue ou qui blesse. Votre Seigneur a guéri l’oreille de Malchus ! »

Soyons donc miséricordieux comme notre Père céleste est miséricordieux.

Derniers conseils

L’égarement de frères et sœurs  qui s’éloignent de Dieu est une cause de tristesse pour  leurs proches, peine encore aggravée par les conséquences familiales et sociales qui peuvent en découler.

Aussi, en terminant ce livre de témoignage, je voudrais donner quelques paroles d’encouragement à ceux qui prient pour le retour vers Dieu, d’un être cher.

  • Premièrement : Prier avec persévérance, sans  se décourager.

Dans sa parole Dieu nous exhorte à prier pour les frères et sœurs qui s’éloignent de lui. 1 Jean 5.16 et Jacques 5.19/20.

Jésus est notre modèle d’intercession pour les coupables. Esaie 53.12

Intercéder, sans juger en condamnant. Cela ne veut pas dire que l’on approuve la faute, mais que l’on est attristé par la situation de celui qui l’a commise et que l’on prie pour lui avec compassion.

Souvent le blâme, la condamnation, l’incompréhension et la souffrance morale, peuvent faire obstacle à l’esprit d’intercession. Mais lorsque nous sommes animés des sentiments qu’inspire le Saint-Esprit, nous sommes rendus capables de nous tenir devant le trône de la grâce divine en faveur de ceux que nous aimons, afin d’intercéder pour eux.

L’intercession a une grande efficacité pour le retour de ceux qui s’éloignent du Seigneur. 1 Jean 5.16.

De nombreuses personnes ont prié pour moi pendant TREIZE ANS.

Ne vous découragez pas, mais persévérez, même si le temps vous semble long.

L’exemple de l’exaucement des nombreuses prières faites en ma faveur est un témoignage encourageant.

  • Ensuite : Garder l'affection

Durant cette longue période que j’ai vécu loin de Dieu, un de mes frères n’a jamais voulu rompre les relations familiales avec nous. Souvent il venait passer un jour ou deux à la maison, avec ma belle-sœur et mes neveux et nièces, et nous allions aussi chez eux. Ils étaient le seul lien qui nous restait avec notre famille.

Ils ne nous ont jamais fait la morale, quoiqu’ils n’approuvaient pas notre conduite, mais ils sont restés fidèles dans leur affection. Cela a certainement contribué à notre retour vers Dieu.

Garder l’affection ne veut pas dire approuver le coupable. Cela lui signifie simplement la possibilité du pardon. Si un frère peut continuer d’aimer, malgré la faute, à plus forte raison, combien en sera-t-il plus de l’amour infini de Dieu, notre Père céleste !

  • Puis : Croire contre toute espérance  Romains 4.18/21

Même lorsque tout semble irrémédiablement perdu, continuez  d’espérer. Soyez patients.

Après combien de temps le fils prodigue est-il revenu vers son père ?

Combien d’années a-t-il fallu attendre mon retour vers Dieu.

Ceux qui avaient de mes nouvelles ont dû souvent se demander s’il était encore    possible que je retrouve le chemin vers le Seigneur. Et pourtant Dieu l’a fait. Il est le Tout-Puissant ! Rien ne lui est impossible ! Il peut rendre la vie aux morts. (Hébreux 11.19)

  • Encore : Accepter la façon d'agir de Dieu

Nous pouvons être désorientés de la manière dont le Seigneur dirige les choses. Nous avons souvent des idées bien précises sur la manière dont nos prières doivent être exaucées et nous sommes tellement surpris que Dieu agisse autrement que nous en éprouvons parfois une sorte de déception.

Que croyez-vous que pensaient ceux qui priaient pour moi. Ils avaient pour la plupart une idée bien arrêtée sur la façon dont Le Seigneur les exaucerait. Mais voilà qu’il a agit différemment, selon son propre plan.

Les voies du Seigneur sont souvent incompréhensibles, mais ne sait-il pas mieux que nous ce qu’il convient de faire et ce qui est le meilleur.

  • Enfin : rendre grâces à Dieu 

Réjouissons-nous, car mon fils qui était mort est revenu à la vie, il était perdu et il est retrouvé.

Il y aurait beaucoup à dire sur l’attitude du fils aîné, mais considérons plutôt le contraste entre la rigueur légaliste de ce frère et la bienveillante miséricorde du père : Ne fallait-il pas se réjouir ?

Il fallait bien s'égayer et se réjouir, parce que... Luc 15.32

Dans son amour infini pour son fils le père a déjà oublié l’offense et les angoisses qu’il a vécues, et il manifeste sa miséricorde dans un pardon complet et une entière restauration.

Comprenons , par l’enseignement de Jésus dans ce récit, le sens du véritable pardon selon la grâce infinie de notre Père céleste.

Il oublie nos transgressions et il ne se souvient plus de nos péchés. Nous sommes à nouveau reçus à sa table, dans sa maison, non comme des mercenaires, mais comme des fils rétablis à leur place dans la famille de Dieu.

 

ET IL Y A DE LA JOIE DANS LE CIEL !

Léopold Guyot, pasteurweb

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