Ne plus être un enfant, mais parvenir à l'état d'homme fait
(Éphésiens 4.11-15)
Et il a donné les uns comme apôtres, les autres
comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme
pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints en vue de
l’œuvre du ministère et de l’édification du corps de Christ, jusqu’à ce
que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance
du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature
parfaite de Christ, afin que nous ne soyons plus des enfants, flottants
et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par
leur ruse dans les moyens de séduction, mais que, professant la vérité
dans la charité, nous croissions à tous égards en celui qui est le chef,
Christ.
Le Seigneur Jésus-Christ a donné à son Église des hommes
dotés de différents ministères, afin de perfectionner ses disciples et
les édifier, pour les faire parvenir à la maturité spirituelle qui
s'exprime par :
- L’unité de la foi;
- La connaissance du Fils de Dieu;
- L’état d'homme fait;
- La mesure de la stature parfaite de Christ.
Lorsque nous atteignons l'état d'hommes faits, d'adultes
spirituels, nous arrivons à l'objectif dont parle l'apôtre, quand il
écrit "afin que ..."
... afin que nous ne soyons plus des enfants,
flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des
hommes, par leur ruse dans les moyens de séduction, mais que, professant
la vérité dans la charité, nous croissions à tous égards en celui qui
est le chef, Christ.
Il est question de cet "homme fait" dans
d'autres passages :
« Mais la nourriture solide est pour les hommes
faits, pour ceux dont le jugement est exercé par l’usage à discerner ce
qui est bien et ce qui est mal. » Hébreux 5.14
Ici, les hommes faits,
sont décrits comme ayant la faculté de discerner ce qui est bien ou mal,
vrai ou faux.
Dans un autre texte, il est question de "l'homme
spirituel", qui est capable de juger spirituellement les choses :
«
L’homme spirituel, au contraire, juge de tout, et il n’est lui-même jugé
par personne. » 1 Corinthiens 2.15
L'apôtre Paul distingue les hommes
spirituels des hommes charnels, ces derniers étant qualifiés "d'enfants
en Christ".
« Pour moi, frères, ce n’est pas comme à des hommes
spirituels que j’ai pu vous parler, mais comme à des hommes charnels,
comme à des enfants en Christ. » 1 Corinthiens 3.1
Ce n'est pas
qu'ils soient sans Christ, mais ils en sont restés aux premiers éléments
de son enseignement, sans avancer en maturité et discernement.
«
Vous, en effet, qui depuis longtemps devriez être des maîtres, vous avez
encore besoin qu’on vous enseigne les premiers rudiments des oracles de
Dieu, vous en êtes venus à avoir besoin de lait et non d’une nourriture
solide. Or, quiconque en est au lait n’a pas l’expérience de la parole
de justice ; car il est un enfant. » Hébreux 5.12,13
L'apôtre Paul
reproche aux chrétiens de Corinthe leur infantilisme
« Je vous ai
donné du lait, non de la nourriture solide, car vous ne pouviez pas la
supporter ; et vous ne le pouvez pas même à présent, parce que vous êtes
encore charnels. » 1 Corinthiens 3.2
Si ces chrétiens avaient été des
"adultes spirituels", ils auraient su gérer ce qui leur paraissait comme
des ministères opposés. Ils auraient discerné dans ces hommes différents
la complémentarité nécessaire à leur propre édification et au
développement de l'Église de Christ.
Un des
défauts de l'infantilisme chrétien, c'est le parti pris qui provoque des
conflits
Certainement
que Pierre, Apollos et Paul avaient des personnalités différentes, qui
pouvaient parfois s'opposer. C'est ce que les chrétiens charnels de
l'Église de Corinthe faisaient ressortir, alimentant ainsi des
querelles, provoquant des divisions. Ils n'étaient pas capables de juger
sainement et de dépasser les disputes au sujet des personnes. S'ils
avaient été spirituels, ils auraient discerné la complémentarité de ces
ministères, plutôt que de prendre parti pour l'un contre les autres.
Le discernement spirituel appartient aux adultes spirituels, aux hommes
faits et les place dans une situation d'autonomie par rapport aux
influences charnelles.
Autonomie et discernement
La différence
entre un petit enfant et un adulte concerne en particulier
"l'autonomie", c'est à dire la capacité de s'assumer dans les différents
domaines de la vie, en fonction de la connaissance et du discernement
que l'on a des choses. Or, pour ce qui est de la vie chrétienne, on
remarque que les églises, ont en leur sein, beaucoup de bébés, d'enfants
et d'adolescents, qui geignent, murmurent et se
lamentent sur leur sort,
en permanence. Ils doivent constamment être pris en charge pour des
choses qu'ils devraient eux-mêmes assumer.
Cette situation handicape
l'église dans sa mission : rendre témoignage au Seigneur Jésus-Christ
dans le monde. Une grande partie de l'énergie et du temps nécessaire à
cette mission est trop souvent accaparée par les "chrétiens enfants" qui
réclament constamment les soins qui devraient être dispensés à d'autres.
Il y a, d'une part, des chrétiens qui négligent ou refusent de grandir, d'autre part, des pasteurs qui manquent à leur véritable tâche : la
croissance spirituelle des disciples afin qu'ils deviennent à leur tour
des serviteurs et des servantes de Christ, selon Éphésiens 4.12.
"Il
a fait don de ces hommes pour que ceux qui appartiennent à Dieu soient
rendus aptes à accomplir leur service en vue de la construction du corps
du Christ." (Version Parole vivante)
Trop de membres dans les églises
sont encore dépendants du pasteur pour leur besoins élémentaires. Ils
accaparent, par ignorance ou égoïsme, le temps et les forces qui
seraient bien utiles ailleurs.
J'ai cherché un certain temps, le sens
de ce passage :
"Aucun n’enseignera plus son
concitoyen, ni aucun son frère, en disant : Connais le Seigneur ! Car
tous me connaîtront, depuis le plus petit jusqu’au plus grand d’entre
eux ..." Hébreux 8.11
Je crois que ce passage parle de la maturité spirituelle, c'est à
dire d'une connaissance personnelle de Dieu, qui permet d'être autonome
dans notre relation avec Lui et de discerner les choses spirituelles,
dans le sens de 1 Jean 2.18-20.
"Pour vous, vous avez reçu l’onction
de la part de celui qui est saint, et vous avez tous de la connaissance."
(verset 20) .
Et surtout :
« Pour vous, l’onction que vous avez
reçue de lui demeure en vous, et vous n’avez pas besoin qu’on vous
enseigne ; mais comme son onction vous enseigne toutes choses, et
qu’elle est véritable et qu’elle n’est point un mensonge, demeurez en
lui selon les enseignements qu’elle vous a donnés. » 1 Jean 2.27
Dans
sa lettre aux disciples de Corinthe au chapitre 2, à partir du verset 9,
Paul explique en quoi consiste l'enseignement de l'onction, c'est à dire
de l'Esprit :
« Mais, comme il est écrit, ce sont des choses que
l’œil n’a point vues, que l’oreille n’a point entendues, et qui ne sont
point montées au cœur de l’homme, des choses que Dieu a préparées pour
ceux qui l’aiment. Dieu nous les a révélées par l’Esprit. Car
l’Esprit sonde tout, même les profondeurs de Dieu.
Lequel des hommes,
en effet, connaît les choses de l’homme, si ce n’est l’esprit de l’homme
qui est en lui ? De même, personne ne connaît les choses de Dieu, si ce
n’est l’Esprit de Dieu.
Or nous, nous n’avons pas reçu l’esprit du
monde, mais l’Esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les
choses que Dieu nous a données par sa grâce.
Et nous en parlons, non
avec des discours qu’enseigne la sagesse humaine, mais avec ceux
qu’enseigne l’Esprit, employant un langage spirituel pour les choses
spirituelles.
Mais l’homme animal ne reçoit pas les choses de
l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les
connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en juge. L’homme
spirituel, au contraire, juge de tout, et il n’est lui-même jugé par
personne.
Car qui a connu la pensée du Seigneur, pour l’instruire ?
Or nous, nous avons la pensée de Christ. » 1 Corinthiens 2.9ss
Il
s'agit d'un enseignement spirituel pour "l'homme spirituel".
Certains ont pu penser qu'il s'agit d'une révélation d'inspiration
soudaine ou de vision de l'esprit, or en lisant attentivement ce passage
et en faisant le parallèle avec les autres textes parlant des mêmes
choses, nous remarquons qu'il s'agit d'un apprentissage, d'une
croissance en Christ, qui nous fait parvenir à l'état d'homme fait, à la
maturité spirituelle.
Ce que nous fait comprendre ce passage :
«
... afin que nous ne soyons plus des enfants, flottants et emportés à
tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur ruse dans
les moyens de séduction, mais que, professant la vérité dans la charité,
nous croissions à tous égards en celui qui est le chef, Christ. »
Éphésiens 4.14
Ne plus être des enfants qui se laissent entraîner par
toutes sortes de doctrines, comme une barque sans attache qui est
ballottée par le vent. Les chrétiens charnels, ceux qui ne
grandissent pas dans la connaissance de Dieu et de Christ, n'atteignent
donc pas la maturité spirituelle qui permet de faire la différence entre
ce qui est vrai ou faux, Bien ou Mal. Ils dépendent du jugement des
autres, et comme ils sont davantage prêts à écouter ceux qui les
trompent par leurs moyens de séduction, ils se laissent entraîner et
ballottés de côté et d'autre.
Voici la traduction de ce passage dans
le Nouveau Testament de A.Kuen : La parole de vie :
« Car il ne faut
pas que nous restions toujours de petits enfants, ressemblant à ces
esquifs ballottés par les flots et entraînés çà et là par chaque coup de
vent, c’est–à–dire chaque doctrine en vogue ; que nous soyons à la merci
d’hommes instables et sans scrupules qui, par leur art de présenter
leurs inventions mensongères, cherchent à entraîner les autres dans les
séductions de l’erreur. » Éphésiens 4.14
Nous voyons bien que la
volonté de Christ, le Chef de l'Église, est de nous amener à exercer par
nous-mêmes un saint jugement qui permet de discerner les erreurs et les
pièges d'hommes (ou de femmes) corrompus dans leur fausse compréhension
des Écritures, enseignant des choses inexactes et pernicieuses, qui
entraînent les personnes faibles et ignorantes dans leurs excès. Souvent
certains responsables se complaisent à dominer sur une église d'enfants
et ne cherchent pas à les émanciper, de peur que devenus adultes, ils
leur échappent.
Cependant ; Nous comprenons aussi qu'être autonome
ne signifie pas être indépendant, séparer des autres membres du corps de
Christ. Le Seigneur nous enseigne au contraire "la communion
fraternelle" dans la dépendance des membres par rapport aux autres.
« L’œil ne peut pas dire à la main : Je n’ai pas besoin de toi ; ni la
tête dire aux pieds : Je n’ai pas besoin de vous. » 1 Corinthiens 12.21
Le texte d'introduction à cette réflexion est très clair : les
ministères sont donnés à l'Église, afin d'amener les saints à la
maturité spirituelle, en vue de la croissance des enfants de Dieu,
jusqu'à ce qu'ils deviennent "des hommes faits" en Christ.
Ainsi,
chacun pourra servir Christ, s'édifiant lui-même et édifiant les autres.
L'apôtre Paul reprend les mêmes arguments pour amener les disciples
à discerner la meilleure façon de pratiquer les dons spirituels :
«
Frères, ne soyez pas des enfants sous le rapport du jugement ; mais pour
la malice, soyez enfants, et, à l’égard du jugement, soyez des hommes
faits. » 1 Corinthiens 14.20
Des commentateurs ont voulu démontrer
avec ces passages que le parler en langues était seulement pour
"l'enfance spirituelle". C'est ignorer délibérément ce qu'écrit l'apôtre
Paul à son propre sujet :
« Je rends grâces à Dieu de ce que je
parle en langue plus que vous tous. » 1 Corinthiens 14.18
On ne peut
pas dire que Paul était un enfant ! Il écrit encore :
« Celui qui
parle en langue s’édifie lui-même ; celui qui prophétise édifie
l’Église. Je désire que vous parliez tous en langues, mais encore
plus que vous prophétisiez. » 1 Corinthiens 14.4
C'est justement
lorsque nous devenons des adultes spirituels que nous sommes à même de
pratiquer à bon escient les différents dons et d'exercer un saint
jugement. La maturité spirituelle s'étend à beaucoup plus que la
pratique des dons spirituels. Elle touche en fait tous les éléments de
notre vie de disciples de Christ, nous rendant capables de le servir
convenablement.
« C’est pour cela que nous aussi, depuis le jour où
nous en avons été informés, nous ne cessons de prier Dieu pour vous, et
de demander que vous soyez remplis de la connaissance de sa volonté, en
toute sagesse et intelligence spirituelle, pour marcher d’une manière
digne du Seigneur et lui être entièrement agréables, portant des fruits
en toutes sortes de bonnes œuvres et croissant par la connaissance de
Dieu, fortifiés à tous égards par sa puissance glorieuse, en sorte que
vous soyez toujours et avec joie persévérants et patients. » Colossiens
1.9ss
« C’est de Christ, et grâce à tous les liens de son assistance,
que tout le corps, bien coordonné et formant un solide assemblage, tire
son accroissement selon la force qui convient à chacune de ses parties,
et s’édifie lui-même dans la charité. » Éphésiens 4.16