Introduction
Dans un article précédent j'ai expliqué la nature du péché et ses
conséquences. Examinons-le maintenant d'une façon plus personnelle. Il
existe un problème commun à tous les êtres humains, c'est le péché.
Je ne parle pas spécialement du péché en général, mais d'un péché
particulier qui trouble et attriste ceux et celles qui sont enfants de
Dieu, contre lequel ils ou elles luttent constamment, parfois
victorieusement et d'autres fois vainement. Jésus a énoncé les péchés
dont la source est dans le cœur humain :
« Car c’est du dedans, c’est
du cœur des hommes, que sortent les mauvaises pensées, les adultères,
les impudicités, les meurtres, les vols, les cupidités, les méchancetés,
la fraude, le dérèglement, le regard envieux, la calomnie, l’orgueil, la
folie. » Marc 7.21
Cette liste, déjà impressionnante, peut être
complétée par d'autres péchés cités dans d'autres passages bibliques et
nous les connaissons pour les avoir lus, sinon dans notre propre cœur.
Ce dont il est question maintenant, c'est de "mon péché", celui qui qui
s'accroche à moi, qui m'enveloppe si facilement, qui me cerne de tous
côtés et m'enlace (Hébreux 12.1 selon différentes versions). Il m'est
particulier parce qu'il me concerne personnellement et il peut être
différent de celui des autres. Vous avez compris, que le "je" s'applique
à chacun de nous, vous et moi, en particulier, comme l'écrivait l'apôtre
Paul dans l'épitre aux Romains, au chapitre 7.
«
Moi, je suis
charnel, vendu au péché. Car je ne sais pas ce que je fais : je ne fais
point ce que je veux, et je fais ce que je hais. » Romains 7.14,15
Pas de différence
Il me semble parfois que je vis au milieu de gens
parfaits qui ne se sentent pas concernés par une quelconque culpabilité,
qui citent constamment des versets bibliques optimistes : "toujours
vainqueurs". Cependant, je sais aussi que tous les êtres humains, même
ceux qui paraissent les plus justes, ont le même statut devant Dieu :
« Quoi donc ! sommes-nous plus excellents ? Nullement. Car nous avons
déjà prouvé que tous, Juifs et Grecs, sont sous l’empire du péché, selon
qu’il est écrit : Il n’y a point de juste, Pas même un seul ... »
Romains 3.9
« ... tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu
et tous ont besoin d'être gratuitement justifié par le moyen de la foi
en Jésus-Christ. » Romains 3.22
Ceux qui paraissent sereins et surs
d'eux, sont souvent en lutte dans leur être intérieur.
Différents
dans le péché
« Nous bronchons tous de plusieurs manières. » Jacques
3.2
« Chacun est tenté quand il est attiré et amorcé par sa propre
convoitise". Jacques 1.14
Ceci est très clair : nous bronchons tous !
Chacun est confronté à sa propre nature. Nous avons souvent tendance
à considérer le péché des autres comme plus grave que le nôtre. Il est
vrai qu'il y a des fautes dont les conséquences sont plus graves, mais
si "notre péché", celui qui s'accroche à nous, semble moins grave que
celui de quelqu'un d'autre, il n'en est pas moins condamnable.
« Ne
nous jugeons donc plus les uns les autres ; mais pensez plutôt à ne rien
faire qui soit pour votre frère une pierre d’achoppement ou une occasion
de chute. » Romains 14.13
Rejeter "notre péché"
Notre péché
personnel est présenté comme un vêtement qui nous enveloppe et dont il
n'est pas facile de se débarrasser. Dans l’épître aux Hébreux, il est
écrit :
« Rejetons tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si
facilement, et courons avec persévérance l’épreuve qui nous est
proposée, les yeux fixés sur Jésus, qui est l’auteur de la foi et qui la
mène à la perfection. » Hébreux 12.1 (Bible Le Semeur)
«
Débarrassons–nous de tout ce qui alourdit notre marche, en particulier
du péché qui nous cerne de tous côtés et enlace si facilement, et
courons avec persévérance vers le but proposé dans la piste tracée
devant nous. » Hébreux 12.1 (Bible Parole Vivante)
Dans ce passage le
péché apparait comme une entrave à notre course spirituelle, celle dont
parle l'apôtre Paul :
« Ce n’est pas que j’aie déjà remporté le prix
ou que j’aie déjà atteint la perfection ; mais je poursuis (ma course)
afin de le saisir, puisque moi aussi, j’ai été saisi par le Christ-Jésus.
Frères, pour moi–même je n’estime pas encore avoir saisi (le prix) ;
mais je fais une chose : oubliant ce qui est en arrière et tendant vers
ce qui est en avant, je cours vers le but pour obtenir le prix de la
vocation céleste de Dieu en Christ-Jésus. Nous tous donc qui sommes des
hommes faits ayons cette pensée. » Philippiens 3.12
Il est donc
indispensable de nous débarrasser de toute entrave ou tout fardeau qui
alourdit, ralentit ou stoppe notre marche spirituelle. En voici une
illustration très parlante :
« L’aveugle jeta son manteau, et, se
levant d’un bond, vint vers Jésus. » Marc 10.50
Si cela est
relativement facile pour un vêtement, nous savons qu'en ce qui concerne
notre péché c'est bien différent car il s'agit de penchants naturels, de
désirs ou de convoitises qui s'accrochent à nous, qui sont ancrés en
nous, qui font partie de notre personnalité.
Une lutte
Le passage
de l'épitre aux Hébreux dit :
« Vous n’avez pas encore résisté
jusqu’au sang, en luttant contre le péché. » Hébreux 12.4
Il est
question de résister dans une lutte constante et difficile, dont
l'apôtre Paul parle comme une expérience personnelle.
« Nous savons,
en effet, que la Loi est spirituelle ; mais moi, je suis charnel, vendu
au péché. Car je ne sais pas ce que je fais : je ne fais point ce que
je veux, et je fais ce que je hais. Or, si je fais ce que je ne veux
pas, je reconnais par-là que la Loi est bonne. Et maintenant ce n’est
plus moi qui le fais, mais c’est le péché qui habite en moi. Ce qui
est bon, je le sais, n’habite pas en moi, c’est-à-dire dans ma chair :
j’ai la volonté, mais non le pouvoir de faire le bien. Car je ne fais
pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas. Et si
je fais ce que je ne veux pas, ce n’est plus moi qui le fais, c’est le
péché qui habite en moi.
Je trouve donc en moi cette loi : quand je
veux faire le bien, le Mal est attaché à moi. Car je prends plaisir à la
Loi de Dieu, selon l’homme intérieur ; mais je vois dans mes membres une
autre loi, qui lutte contre la loi de mon entendement, et qui me rend
captif de la loi du péché, qui est dans mes membres. Misérable que je
suis ! Qui me délivrera du corps de cette mort ? … » Romains 7.14-24
Nous devrions prendre ces paroles plus souvent en compte et reconnaître
humblement la faiblesse de notre nature humaine afin de chercher auprès
du Seigneur la délivrance et les moyens qu'il donne pour être
vainqueurs.
« Les tentations qui vous ont assaillis sont communes à
tous les hommes. D’ailleurs, Dieu est fidèle et il ne permettra pas que
vous soyez tentés au–delà de vos forces. Au moment de la tentation, il
préparera le moyen d’en sortir pour que vous puissiez y résister. » 1
Corinthiens 10.13
Connaitre les règles
L'apôtre Paul avait
observé les lutteurs grecs et il les citait en exemple pour une
illustrer une autre lutte, une lutte intérieure, spirituelle, celle que
nous engageons contre notre péché. Or cette lutte comporte des règles
que nous devons connaître et appliquer :
« Un athlète qui participe à
une compétition ne peut gagner le prix que s’il lutte selon les règles.
» 2 Timothée 2.5
Pour gagner dans notre lutte, la première règle
c'est acquérir la force pour résister au péché et le vaincre. C'est
pourquoi Dieu nous exhorte à rechercher deux choses essentielles
(Éphésiens 6.10,11).
. "Fortifiez-vous dans le Seigneur, et par
Sa Force Toute-Puissante".
C'est impératif : fortifiez-vous ! C'est
personnel et spirituel, personne ne peut le faire à notre place ! C'est
notre responsabilité ! Cependant nous ne sommes pas seuls et la force
dont il s'agit n'est pas la nôtre :
Fortifiez-vous "dans le
Seigneur", et "par Sa force" Toute-Puissante. Avant toute autre
chose, il est indispensable de chercher auprès du Seigneur la force dont
nous avons besoin dans notre, ainsi que son secours et son aide.
«
Mais grâces soient rendues à Dieu, qui nous donne la victoire par notre
Seigneur Jésus-Christ ! » 1 Corinthiens 15.57
Jésus nous soutient et
nous secourt dans toutes nos tentations, dans toutes nos détresses, nos
épreuves et nous console dans toutes nos afflictions
« Car nous
n’avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse compatir à nos
faiblesses ; au contraire, il a été tenté comme nous en toutes choses,
sans commettre de péché. » Hébreux 4.15
« En conséquence, il a dû
être rendu semblable en toutes choses à ses frères, afin qu’il fût un
souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle dans le service de
Dieu, pour faire l’expiation des péchés du peuple ; car, ayant été tenté
lui-même dans ce qu’il a souffert, il peut secourir ceux qui sont
tentés. » Hébreux 2.17,18
Oui ! La victoire est en Jésus-Christ notre
Seigneur !
Demeurer dans le Seigneur
Il ne s'agit pas seulement de
proclamer des passages de la Bible, mais d'une démarche constante qui
consiste à nous approcher de Dieu avec confiance et demeurer dans la
communion avec le Seigneur Jésus-Christ.
"Ainsi, puisque nous avons un
grand souverain sacrificateur qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils
de Dieu, demeurons fermes dans la foi que nous professons. Car nous
n’avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse compatir à nos
faiblesses ; au contraire, il a été tenté comme nous en toutes choses,
sans commettre de péché. Approchons-nous donc avec assurance du Trône
de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être
secourus dans nos besoins." Hébreux
Il ne s'agit pas non plus de s'approcher
de temps en temps, lorsque nous sommes confrontés à la tentation. Il est
indispensable de "demeurer" uni à Lui, en communion permanente avec Lui,
selon ses paroles.
« Demeurez en moi, et je demeurerai en vous. Comme
le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s’il ne demeure attaché
au cep, ainsi vous ne le pouvez non plus, si vous ne demeurez en moi. »
Jean 15.4
Demeurer dans la foi :
« Veillez, demeurez fermes dans
la foi, soyez des hommes, fortifiez-vous. » 1 Corinthiens 16.13
Demeurer et persévérer dans la prière :
« Veillez et priez, afin que
vous ne tombiez pas dans la tentation ; l’esprit est bien disposé, mais
la chair est faible. » Matthieu 26.41
« Faites, en tout temps, par
l’Esprit, toutes sortes de prières et de supplications. Veillez à cela
avec une entière persévérance ... » Éphésiens 6.18
Tenir ferme
Il
est important de tenir ferme dans nos résolutions, comme le dit le
prophète de la part de Dieu.
« À celui qui est ferme dans ses
sentiments Tu assures la paix, la paix, Parce qu’il se confie en Toi. »
Esaïe 26.3
Combattre efficacement demande des efforts et de la
détermination. Trop souvent nous pensons que Dieu se charge de tout, or
il y a des choses qui nous incombent, entre autres la vigilance et la
prière.
« Restez éveillés et priez pour pouvoir résister quand
l’esprit du mal vous tentera. Vous désirez faire le Bien, mais vous
n’avez pas la force de résister au Mal. » Matthieu 26.41 (Bible Parole
de Vie)
« Ne dormez pas, priez sans cesse. Alors vous aurez la force
de supporter tout ce qui va arriver, et de vous tenir debout devant le
Fils de l’homme. » Luc 21.36
À chaque chute, se relever
Si le
juste tombe, il ne reste pas à terre : il se relève ! Et cela autant de
fois qu'il le faudra !
« Car sept fois le juste tombe, et il se
relève, Mais les méchants sont précipités dans le malheur. » Proverbes
24.16
Le problème c'est que nous limitons la miséricorde de Dieu.
Lorsque l'apôtre Pierre a demandé à Jésus combien de fois il devait
pardonner à celui qui l'avait offensé, le Seigneur lui a fait comprendre
que le vrai pardon, celui de Dieu est sans limite :
« Alors Pierre
vint lui demander :
-Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon
frère, lorsqu’il péchera contre moi ? Jusqu’à sept fois ?
Jésus lui
dit :
-Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante–dix fois
sept fois. » Matthieu 18.21
Pour les humains que nous sommes, le
pardon est compliqué et difficile. Nous avons du mal à en comprendre la
vraie nature et à le pratiquer dans toute sa dimension concernant la
gravité des fautes et le nombre de fois où il doit être accordé.
Par
sa parole, Jésus nous fait entrer, non pas dans une mesure de quantité
limitée par un nombre de fois, même important, mais dans la dimension
permanente, constante du pardon, comme une provision qui est toujours
suffisante, comme une source qui ne tarit jamais, toujours ouverte,
purifiante et rafraichissante à chaque fois que le pécheur repentant en
a besoin.
Dieu ne se lasse pas de pardonner ! Nous devons intégrer
cette vérité fondamentale de la foi, dans notre façon de penser, non
seulement dans notre comportement à l'égard des autres, mais
premièrement pour affermir notre propre confiance dans la miséricorde et
la patience de Dieu envers nous.
Dans ce domaine nous prêtons souvent
à Dieu nos propres sentiments parce que la patience du meilleur d'entre
nous trouve ses limites, parce que nous manquons de compassion et
d'amour, nous pensons que le Seigneur se comporte de la même façon
envers nous et lorsque nous retombons malheureusement dans les mêmes
ornières du péché nous n'osons plus revenir vers notre Père céleste pour
lui demander pardon. La longanimité est un des sentiments divins qui
nous surprendra toujours. Elle exprime la longue et tendre et
compatissante patience de Dieu à l'égard des pécheurs que nous sommes.
Elle fait que Dieu peut nous pardonner autant de fois qu'il est
nécessaire. Tant que durera notre besoin d'être pardonnés !
C'est ce
que Dieu nous dit le prophète Esaïe :
« Cherchez l’Éternel pendant
qu’Il se trouve ; Invoquez-Le, tandis qu’Il est près. Que le méchant
abandonne sa voie et l’homme d’iniquité ses pensées ; qu’il retourne à
l’Éternel, qui aura pitié de lui, à notre Dieu, qui ne se lasse pas de
pardonner. » Ésaïe 55.6