BABYLONE : Un nom qui est synonyme de confusion (Babel), de
souillure, d'adultère spirituel.
Ici, il s'agit d'un système politico-religieux, une institution
édifiée en religion universelle associée au pouvoir politique et
économique du royaume de l'antéchrist décrit au chapitre 13, dont
elle est le support et l'agent séducteur(recruteur).
Elle séduit les nations, les chefs politiques et militaires, les
puissances économiques qui en tirent leur prospérité.
La première Babylone fut édifiée par Nemrod, un descendant de
Caïn : Bab-II ce qui veut dire "porte des cieux". Les hommes voulaient en
faire une citadelle religieuse où l'homme serait déifié = monterait
jusqu'au Ciel et prendrait la place de Dieu en se faisant un nom
éternel. Mais Dieu intervint et Bab-II devint "Bal-Al" ce qui veut
dire "confusion".
En montrant la collusion entre la Babylone de l'Apocalypse et les
rois et les puissants de la Terre se livrant avec elle à la
débauche, l'apôtre Jean dénonce ici le principe spirituel qui est
une constante de "la Babylone de tous les temps", à savoir la
collusion du pouvoir politique et du pouvoir religieux.
Le roi Nébucadnetsar voulut lui aussi s'ériger en Dieu en
contemplant sa réalisation grandiose : la Babylone des Chaldéens (Daniel, Chapitres 2, 3 et 4).
D'autres empires ont, au cours des siècles, voulu déifier leurs
souverains : César et l'empire romain, entre autres.
Plus près de nous, des rois et des dictateurs se sont comporté en
souverains despotes à la limite de la déification.
Donc, le principe spirituel représenté par "Babylone" subsiste à
travers l'histoire des hommes et ressurgit à des moments cruciaux où
l'on place, sur un trône, comme souverain suprême, un homme au travers
duquel est incarné le pouvoir spirituel ou politique et parfois les
deux.
Une grande prostituée assise sur des grandes eaux
Cette organisation exerce son pouvoir spirituel incontestable sur
"des peuples, des foules, des nations et des langues", leur imposant
sa philosophie religieuse corrompue.
L'heure approche où un système syncrétique, à la fois mystique et
agnostique, rencontrera l'adhésion de tous. Une sorte d'amalgame
d'idéologies et de concepts spirituels, qui se présentera sous la
forme d'une religion universelle, sans contrainte, qui remportera tous
les suffrages (Apocalypse 13.11-17).
La Babylone de l'Apocalypse est présentée comme "la supra
anti-église", qui veut prendre la place de la vraie Église, l'Épouse
de l'agneau, la ville sainte, la Jérusalem céleste.
Babylone, la grande prostituée, la mère des impudiques et des
abominations de la Terre, apparaît sous l'aspect d'une ville
flattant l'orgueil de l'antéchrist :
- La grande ville (Apocalypse 18.10;18;21);
- La ville puissante (Apocalypse 18.10);
- La ville opulente, monopole du commerce et de la finance
internationale (Apocalypse 18.3;7;9-19);
- La ville corrompue où règne la débauche (Apocalypse
18.3;5);
- La ville où Satan a son Trône, où les démons se plaisent (Apocalypse
18.2).
C'est la ville qui réunit en son sein de nombreux pouvoirs occultes ;
- Un pouvoir de séduction (Apocalypse 18.23);
- Un pouvoir de corruption (Apocalypse 17.2);
- Un pouvoir satanique (Apocalypse 17.3);
- L'apothéose de l'abomination. "la mère des prostituées"
(Apocalypse 17.4,5);
- Un pouvoir de persécution. La plus grande persécutrice de
l'histoire du Christianisme (Apocalypse 7.6);
- Un pouvoir politique universel (elle est assise sur les grandes
eaux, elle règne sur les nations) (Apocalypse 17.9-13);
- Un pouvoir économique (Apocalypse 18.9-19);
- La capitale du Monde (Apocalypse 17.18).
La Babylone de l’Apocalypse est le symbole de tout système
politico-religieux qui est établi à un moment ou un autre de
l’histoire du Monde et sa fin est aussi mystérieuse que son
apparition :
- Son jugement est soudain et définitif (Apocalypse
18.10);
- La révolte incompréhensible des dix royaumes (Apocalypse
17.16);
- La destruction terrible et totale décidée par Dieu lui-même
(Apocalypse 17.17);
- L'anéantissement, jusqu'au souvenir… (Apocalypse
18.26).
Réflexions
- Le jugement de Dieu s'exerce à un moment où le péché n'est plus
supportable (Apocalypse 18.5);
- Les avertissements de Dieu sont à prendre en considération
(Apocalypse 18.4);
- Ses jugements sont justes. Ils réjouissent les justes et
glorifient Dieu (Apocalypse 18.20 et 19.1-10).
Apocalypse 19.1-20.6
Après ces terribles visions des jugements de Dieu, l'apôtre Jean va
se tourner avec soulagement vers d’autres révélations qui vont le
remplir d’espérance (oui, décidément, ce petit livre qu’il a dû
avaler a été amer à ses entrailles).
Il entend alors les éclats d'une manifestation de triomphe,
d’adoration, d’acclamation, d’acquiescement et de louanges envers le
Dieu saint, Juste et Véritable, remplir le Ciel et déjà une vision
glorieuse est préparée pour l’apôtre : "Et je vis le Ciel ouvert…"
(19.11).
Une apparition glorieuse se dresse devant Jean : Celui qui s’appelle Fidèle et Véritable, dont le Nom est « la Parole de Dieu », qui est le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs, le Fils de Dieu, arrive, majestueux, pour le temps des échéances
divines.
Apocalypse 19.11-16
"Puis je vis le Ciel ouvert, et voici, parut un cheval blanc. Celui qui le montait s’appelle Fidèle et Véritable, et il juge et combat avec justice. Ses yeux étaient comme une flamme de feu; sur sa tête étaient plusieurs diadèmes; il avait un nom écrit, que personne ne connaît, si ce n’est lui-même; et il était revêtu d’un vêtement teint de
sang. Son nom est la Parole de Dieu. Les armées qui sont dans le Ciel le suivaient sur des chevaux blancs, revêtues d’un fin lin, blanc, pur. De sa bouche sortait une épée aiguë, pour frapper les nations; il les paîtra avec une verge de fer; et il foulera la cuve du vin de
l’ardente colère du Dieu tout-puissant. Il avait sur son vêtement et sur sa cuisse un nom écrit: Roi des rois et Seigneur des seigneurs."