La ville d’Éphèse

L’occupation humaine du site de la future Éphèse remonte à -5000 ans. On a retrouvé des fragments de céramique et d’obsidienne. Le premier grand établissement d’une population remonte à -1800 ans, l’âge de bronze. En -1600, on y trouve une colonie mycénienne dont on a retrouvé une tombe et un mur de gros blocs de pierre. Le royaume le plus puissant de l’époque fut l’Arzawa dont la capitale, Apasa, a peut-être donné Ephesos. Plus tard, les régions de l’Anatolie furent dominées par les Hittites. L’Eurasie, au XIème siècle avant JC était très agitée et connaissait un grand brassage de populations, notamment les Ioniens. Éphèse était l’antique capitale de l’Ionie. La tradition grecque attribue la fondation d’Éphèse à Androclos (fils du roi Codros). Le site était occupé par des peuples Lélèges et Cariens (peuples d’Anatolie) et les Ioniens se heurtèrent au culte de la déesse-mère Cybèle. Plus tard, les Grecs optèrent pour le syncrétisme et fusionnèrent son culte avec celui d’Artémis. C’est la Diane des Latins. La cité d’Éphèse fut gouvernée par des rois, puis par une oligarchie aristocratique puis par des tyrans. Arzawa

Les cités mycéennes vers -1200

-675 conquise par les Cimériens (Scythes venus des steppes) qui détruisirent le premier autel dédié à Artémis en punition de leur résistance.

Carte des Cimériens

-Le -VIIème siècle connut l’essor de l’activité portuaire avec l’apparition de taxes portuaires mises en place au début du -VIème siècle. La cité s’enrichissait considérablement.

En -570, les Samiens (île de Samos) construisirent un temple monumental qui rendit la ville d’Éphèse jalouse. Les Éphésiens décidèrent donc de construire un temple monumental. Ils firent revenir des architectes de Crète. C’est à cette époque que la ville d’Éphèse devint un grand foyer culturel et un centre intellectuel et artistique de tout premier plan dans le bassin méditerranéen. On y trouvait des écoles de médecine, de rhétorique, de philosophie. La ville s’agrandit vers l’est. On n’y construisit un stade, un gymnase, un théâtre.

En -561, la ville passa sous le contrôle du royaume de Lydie et de son roi Crésus. C’est lui qui finança la construction des 100 colonnes du temple d’Artémis. En -547 à la bataille de Ptérie, Crésus fut défait et la cité passa sous la domination des Perses. Les Perses respectèrent la ville et ne tentèrent pas de détruire sa culture ni ses édifices.

Elle traversa ensuite les guerres médiques, les guerres du Péloponnèse. Elle se rallia à Athènes contre Spartes puis se révolta contre elle (-412). Elle passa de nouveau sous tutelle perse puis sous Alexandre Le Grand qui proposa de participer aux frais de reconstruction de l’Artémision brûlé pendant la guerre en -356. Les Éphésiens refusèrent.

Au IIIème siècle, Éphèse devint un centre administratif important. La ville se dota d’une enceinte encore visible aujourd’hui. Elles comptaient 100 000 habitants et son théâtre pouvait accueillir 24 000 spectateurs.

Elle passa sous les Séleucides, des Lagides, des Séleucides à nouveau, des Attalides (rois de Pergame) alliés aux Romains. Au cours du Ier siècle avant JC, l’Empire Romain a incorporé l’Asie Mineure.

La ville d’Éphèse était considérée comme la plus grande et la plus sophistiquée des villes Asie Mineure. Elle avait une architecture très élaborée, décorée avec goût et fameuse pour ses nombreux temples païens, ces écoles de philosophie et ses universités, ses gymnases, sa cour de justice, ses spectacles théâtraux et les jeux de son stade. Éphèse était réputée également pour ses nombreux citoyens nobles comprenant le proconsul de Rome qui en avait fait sa résidence. Il était protégé par la Garde Prétorienne, l’élite des légionnaires romains. La ville d’Éphèse, du temps de Paul, jouissait du statut de ville libre et s’administrait elle-même par son assemblée de notables et du peuple et par son président le prytane. Le secrétaire était l’équivalent du maire d’aujourd’hui.

Les deux activités principales de la ville étaient l’activité portuaire et le tourisme. Qui dit marins et touristes dit également développement de toutes sortes de vices. La prostitution à Éphèse était une activité florissante. Il y avait un grand bordel central et de nombreux autres petits établissements indépendants. En arrivant au port, et en montant vers l’agora, le voyageur pouvait noter sur le sol, des silhouettes de pas gravés avec un visage de femme à côté. En suivant les traces de pas, le visiteur était conduit directement dans le lupanar en question. On pratiquait aussi la prostitution sacrée dans le Temple : les prostituées, surnommées en latin melissae, représentaient la déesse avec laquelle les clients venaient s’unir charnellement et mystiquement.

Géographie

Située sur la côte occidentale de l’Asie Mineure, à 5 km de l’embouchure du Caystre, Éphèse se trouvait à la jonction des voies commerciales naturelles menant de l’Occident à L’Orient. On la surnommait « la passerelle » entre l’Est et l’Ouest. Grâce à son climat doux et à son sol fertile, on y cultivait des céréales, des arbres fruitiers, des oliviers, on y élevait des chevaux. Au IIIème siècle avant notre ère, les docks avaient été élargis au point que 100 gros bateaux pouvaient s’y ancrer en même temps. Le port d’Éphèse était connu comme étant le plus prospère des ports de l’Empire Romain. On y débarquait quotidiennement des milliers de marchandises : des sacs, des amphores, des caisses, des coffres, des vases, des aromates, etc. De toutes les parties de l’empire : Rome, Crète, Palestine, Carthage, Espagne, Alexandrie, Grèce, etc. Chaque armateur identifiait sa marchandise en la marquant par un scellé portant son nom et sa marque. C’est sans doute pour cette raison que l’apôtre Paul fait allusion au fait que les croyants sont « scellés du Saint Esprit » pour les reconnaître parmi le Monde.

 Par ailleurs, les larges routes pavées reliant Éphèse à d’autres villes d’Asie Mineure ont permis la diffusion de ces marchandises facilement mais aussi des idées et des croyances. Malheureusement, année après année, les alluvions ont complètement ensablé le port.

Au temps de Paul, le port n’était plus relié à la mer que par un canal que les gros bateaux ne pouvaient plus emprunter et qu’il fallait nettoyer régulièrement. Cet envasement progressif de l’embouchure a fini par étouffer le port et a ruiné la ville, associé au paludisme et à un tremblement de terre. Les vestiges se trouvent actuellement à une dizaine de kilomètres de la mer. La ville d’Éphèse occupait une grande surface et comptait entre 300 et 400 000 habitants, dont un quart d’esclaves. Bien que Pergame, l’ancienne capitale du royaume de Lydie, soit restée la capitale administrative, Éphèse était la première ville de la province d’Asie, par laquelle arrivaient tous les visiteurs venus de l’Occident. Elle était le plus grand centre commercial et c’est sans doute dans le port d’Éphèse que l’apôtre Jean a vu passer les marchandises qu’il énumère dans Apocalypse chapitres 18.12-13 et qui étaient destinées à Babylone. Les ports d’Éphèse, d’Antioche et d’Alexandrie étaient les trois sommets du triangle commercial de la Méditerranée orientale. Éphèse était, surtout, la capitale religieuse de l’Asie Mineure.

L’Artemision

Artemision d'Éphèse

On y trouvait le célèbre temple d’Artémis, qui s’appelle Diane chez les Romains, point de ralliement d’un culte florissant. Détruit dans un incendie en 356 avant Jésus-Christ, il fut reconstruit en marbre blanc sur une plate-forme de 127m sur 72m, à laquelle on accédait par 12 marches. C’est quatre fois plus grand que le Parthénon d’Athènes. Ils comptaient 100 colonnes monolithiques en marbre de 16m de haut. Il a été compté parmi les sept merveilles du monde.

L’intérieur du sanctuaire était orné de sculptures et de peintures de Phidias, de Praxitèle, de Scopas, de Parrhasios, Apelle et, en particulier, de la statue de la déesse que l’on disait tombée du ciel, peut-être parce qu’elle avait été sculptée dans une météorite. La renommée de la Diane d’Éphèse dans le bassin méditerranéen est attestée par la présence de monnaie d’argent en provenance de très nombreux pays que l’on a retrouvé sur le site.

 Sur la statue de Diane on a retrouvé des formules utilisées comme incantations magiques : astrologie, sorcellerie, exorcisme, confection d’amulette étaient liés au culte d’Artémis. Les orfèvres qui fabriquaient des temples miniatures constituaient une corporation nombreuse et très puissante. Le culte de l’empereur fut progressivement associé à celui de Diane : des inscriptions et des médailles nous révèlent que la ville s’enorgueillissait d’être la gardienne du temple d’Artémis et des empereurs.

Rien ne pouvait avoir réellement préparé l’apôtre Paul au choc culturel de la ville d’Éphèse. Paul, anciennement Saul, était originaire de la ville de Tarse où il avait suivi des cours à l’université. Cette ville était riche et sophistiquée, à son échelle. Mais quand Paul, Priscille et Aquilas ont débarqué à Éphèse, ils ont dû se sentir totalement submergés dans leurs sens physiques, dans leur esprit, par le gigantisme de la ville mais aussi par l’ampleur de la mission apostolique qui les attendait. On y trouvait de nombreuses nationalités, cultures et langues. Latin, araméen, hébreu, grec, égyptien, pour n’en citer que quelques-unes. C’est comme si Paul et ses compagnons avaient mis le pied dans un monde miniature.

Généralités sur l'épître

Écrite entre 60 et 64, l’épître aux Éphésiens a été appelée le « testament spirituel de l’Église ». Elle dresse un panorama grandiose du plan de Dieu pour l’Humanité, depuis l’Éternité avant la Création jusqu’à l’Éternité qui suivra la fin de toute l’Histoire humaine, en passant par les applications dans la vie quotidienne des croyants.

Cette épître est également considérée comme l’aboutissement de la pensée de Paul présentée dans les épîtres antérieures. Elle présente également une grande unité interne et très peu de références à la situation particulière d’une église locale ce qui rend sa portée universelle.

Bien qu’elle présente de nombreuses similarités avec l’épître aux Romains, l’épître aux Éphésiens traite des mêmes sujets non pas sous l’angle individuel du salut mais sous le plan corporel de l’église, Corps de Christ. On sait qu’elle a été rédigée en même temps que l'épître aux Colossiens, église menacée par l’influence du gnosticisme. Sur 115 versets d’Éphésiens, 73 ont un parallèle dans Colossiens et 1/3 des mots de Colossiens se retrouvent dans Éphésiens.

C’est également une épître trinitaire, dans la mesure où l’apôtre fait continuellement référence à la triunité de Dieu comme modèle pour les relations au sein du Corps de Christ. Prenons comme exemple le premier verset :

« béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a béni de toutes bénédictions spirituelles dans les lieux célestes en Christ ».

Vous trouvez là le Père, le Fils et le Saint Esprit.

Bien que cette lettre ait été destinée à plusieurs églises, il est normal, à cause de la position d’Éphèse comme capitale de l’Asie, que Paul ait pensé à elle en priorité comme destinataire de l’épître. Une fois reçues par une église, les lettres étaient souvent recopiées et réexpédiées vers d’autres églises après avoir retiré de l’en-tête les destinataires initiaux mais sans oser les remplacer par de nouveaux. Ce qui explique que plusieurs manuscrits de cette épître ne fassent pas apparaître dans l’introduction les Éphésiens comme destinataires. Lorsque Tychique a débarqué à Éphèse il a dû rencontrer des frères et leur lire la lettre de l’apôtre Paul. Ces derniers en ont peut-être fait une copie. À cause du prestige de la vie d’Éphèse, il est normal que cette épître soit connue comme l’épître aux Éphésiens. Malgré cela, il se peut que Paul ait davantage pensé à tous les chrétiens qu’il ne connaissait pas personnellement plutôt qu’à ceux qu’il connaissait à Éphèse.

Marcion a trouvé un manuscrit où figuraient les mots « qui sont à Laodicée ». Ainsi, d’après certains chercheurs, l’épître aux Éphésiens serait cette mystérieuse épître aux Laodicéens que l’on croyait perdue et dont Paul recommande la lecture aux Colossiens (4.6) :

« Quand cette lettre aura été lue chez vous, faites en sorte qu'elle soit aussi lue dans l'église des Laodicéens, et que vous, vous lisiez également celle qui vous arrivera de Laodicée. ».

Grâce aux formes grammaticales et aux variations de la tradition manuscrite nous pouvons conclure que :

  • La lettre n’était certainement pas destinée à la seule église d’Éphèse ;
  • La majorité des lecteurs n’était pas nés de nouveau par le ministère de Paul (1.15 ; 3.2-7 ;4.21) ;
  • Cette épître est probablement celle que les Colossiens devaient recevoir de Laodicée, ce qui implique qu’elle avait un caractère de circulaire ;
  • Elle est adressée un groupe délimité de chrétiens ou d’églises dont Paul a pu recevoir des nouvelles et que Tychique a pu visiter ;
  • Le parallélisme de la dernière formule avec Colossiens 4.7,8 indique que les destinataires se trouvaient dans la province d’Asie.

Le fond de l’épître

L’épître aux Éphésiens est considérée comme l’écrit le plus difficile de Paul, le plus profond, le plus théologique aussi. Tout est centré sur Dieu lui-même, sur sa volonté, sur son dessein éternel. On sent que les 4 années de prison lui ont permis d’approfondir sa pensée et de pousser sa réflexion au-delà des limites que lui imposait la vie active. Même le vocabulaire s’en ressent : on y trouve 80 mots nouveaux par rapport aux épîtres antérieures dont une bonne trentaine ne se retrouve dans aucun autre livre du Nouveau Testament. Il n’y est pas fait référence à des situations précises de la vie d’une église locale. Il n’y a aucune salutation, comme dans l’épître aux Galates, aucun reproche n’est adressé à la communauté, aucun détail ne permet de la situer à un moment précis de la vie de Paul.

Le thème central est l’Église, Corps de Christ, dont il parle 8 fois, et qui est vue sous l’aspect universel ; c’est l’Église de Matthieu 16.8 que Jésus-Christ bâtit Lui-même. C’est la nouvelle Humanité constituée de la fusion de deux blocs jusqu’alors antagonistes : Juifs et Païens. C’est la famille de Dieu dans laquelle toutes les barrières ont été abolies. C’est l’épître qui présente l’union spirituelle totale avec le Christ exprimée par le mot « en » qui apparaît 120 fois dans l’épître : c’est le plus petit mot (avec deux lettres) mais c’est le plus grand par son sens.

C’est l’épître qui montre également l’œuvre du Saint-Esprit dans la vie du croyant. À chaque présentation dogmatique du Saint-Esprit, correspond une responsabilité pratique dans la vie du croyant.

Le but de l’épître

Elle est à but didactique. Devaient se trouver à Éphèse beaucoup de jeunes convertis issus du paganisme qui ne connaissaient pas les fondements de la foi ni comment il fallait se conduire dans la vie chrétienne. Par ailleurs, Éphèse était un centre intellectuel et un lieu de passage/de brassage où transitaient beaucoup d’idées et de spéculations philosophiques. Paul avait averti les anciens d’Éphèse que se lèveraient « des hommes qui enseigneraient des choses pernicieuses pour entraîner des disciples après eux » (Actes 20.30). À cause aussi de l’extension du ministère de Paul auprès d’autres églises (Laodicée, Colosses, Smyrne, Pergame, Thyatire, Sardes, Philadelphie), dont beaucoup n’avaient pas vu son visage, l’apôtre était en souci de maintenir la pureté de la doctrine loin de la corruption de ce genre d’hommes, qui ne manqueraient pas de décrier l’apôtre et son enseignement dans son dos.

 Les nouvelles données par Epaphras au sujet « des loups cruels » sont alarmantes et, peut-être, ont-elles été le déclencheur de l’épître aux Éphésiens. À cause aussi de l’issue incertaine de son procès et sachant qu’il peut disparaître à tout moment, l’apôtre sent le devoir impérieux de consigner par écrit un texte de référence, posant des fondements stables, et synthétisant ses enseignements antérieurs. Il sent que les églises issues du paganisme sont faibles et vulnérables : il veut les affermir. Il souhaite les hisser à la hauteur de la vocation céleste qui leur est adressée.

L’église d’Éphèse

Par qui l’Évangile est-il arrivé à Éphèse ? Des Juifs d’Asie étaient présents à Jérusalem le jour de la Pentecôte comme Luc le rapporte dans le livre des Actes 2.10. On peut donc imaginer que le salut soit entré par ces juifs d’Asie revenus dans la synagogue d’Éphèse. Les juifs étaient nombreux dans cette ville commerçante et entretenait des relations suivies avec Jérusalem. À la fin de son deuxième voyage, l’apôtre Paul avait laissé à Éphèse Aquilas et Priscille qui continuaient à se rendre à la synagogue locale. Ils y rencontrèrent après Apollos. Peut-être y avait-il déjà une petite église de maison puisqu’il est dit que « les frères » encourageaient Apollos à se rendre en Achaïe et qu’ils écrivaient aux disciples de Corinthe de bien les recevoir.

Lors de son troisième voyage missionnaire, l’apôtre Paul fréquenta la synagogue pendant trois mois, s’efforçant de persuader les juifs que Jésus était le Messie. Confronté à l’incrédulité persistance de certains d’entre eux, il décida de séparer les disciples et de constituer l’église en dehors de la synagogue dans l’école du philosophe Tyranus.

Croissance de l’Église

Paul a passé trois ans à Éphèse. L’apôtre a prolongé son séjour dans cette ville car il a senti toute l’importance stratégique qu’elle représentait pour l’expansion de l’Évangile en Asie Mineure.

Luc divise cette période en trois parties :

  • Trois mois passés dans la synagogue ;
  • Deux ans dans l’école de Tyranus ;
  • Enfin, la période de réveil (9 mois) qui s’inscrivit dans un grand combat contre l’occultisme asiate. L’épisode des fils de Sceva a constitué le point de départ de ce réveil.

On voit que l’Évangile a touché tous les milieux et toutes les couches sociales. Il a suffi des signes et des prodiges pour que l’attention d’une ville entière se tourne vers l’apôtre. Un indice du succès colossal de l’évangélisation nous est donné par l’autodafé de nombreuses personnes qui sont venues brûler leurs livres d’art magique et de sorcellerie. (Au passage, vérifiez bien dans vos maisons qu’il ne traîne pas quelque objet de nature occulte héritée de votre vie passée : des pendules, des statuettes, des livres d’astrologie, etc.) La somme de 50 000 pièces d’argent constituait à l’époque une fortune colossale. Cet épisode ne passa certainement pas inaperçu.

La conséquence directe de ce réveil et de cette victoire sur l’Occultisme à Éphèse, fut la baisse d’activité des artisans orfèvres. Oui, l’évangélisation peut avoir des répercussions sur la vie économique de notre pays. Imaginez un réveil massif en France, vous verriez les sex-shops, les bars, le trafic de drogue, les librairies occultes et ésotériques, les cabinets de voyance, de médium, disparaître.

C’est ce qui s’est produit lors du réveil du pays de Galles au XIXème siècle : les bars, les stades de football, les lieux de prostitution, fermèrent les uns après les autres. On raconte que, dans les mines de charbon, les mineurs convertis ne parvenaient plus à faire avancer les mules qui ne comprenaient que les gros mots et les insultes que les mineurs, devenus chrétiens, refusaient à présent de prononcer.

Composition de l’église

L’Église d’Éphèse était constituée essentiellement de païens convertis qui s’étaient regroupés autour d’un noyau judéo-chrétien primitif. Après le départ de Paul, l’église continua sous la direction de ses anciens. Paul leur annonça par avance que des difficultés surgiraient au sein de l’église parce que des hommes enseigneraient « des choses pernicieuses pour entraîner des disciples après eux » (Actes 20.29,30) C’est ce qui s’est produit et Paul a dû retourner à Éphèse après son premier emprisonnement à Rome. Il laissa Timothée pour lutter contre les faux docteurs et pour ramener dans le droit chemin les chrétiens qu’il avait quittés. L’église d’Éphèse a joué longtemps le rôle d’église-mère de la province.

Paul demeura plus longtemps à Éphèse que dans aucune autre ville. Après son départ, une église reconnue et structurée avec des anciens continue de se développer. Les ministères de Timothée et de l’apôtre Jean continueront d’affermir l’œuvre après lui. Au premier siècle, certains historiens évaluent à près de 60 % la population de chrétiens dans les grandes villes et à 80 % de païens dans les campagnes.

Conclusion

Par son caractère universel, l’épître aux Éphésiens s’adresse directement à nous aujourd’hui. Elle doit nous amener à marquer une pause et à nous examiner sérieusement :

  • Ai-je vraiment compris la grandeur de l’Évangile ?
  • Ai-je bien saisi la portée de mon appel ?
  • Ai-je bien mesuré les implications et les exigences de la vie de disciple ?
  • Finalement, ai-je bien compris qui je suis en Christ ? Quelle est mon identité en Christ ?

Signature Thibault Cazeneuve 

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