Introduction
Lorsque nous parlons de sobriété, nous pensons au
boire et au manger. Nous sommes effectivement exhortés à être sobres en
ce qui concerne ce domaine. Cependant la sobriété s'étend à beaucoup
d'autres choses.
« Sois sobre en toutes choses, … » 2 Timothée 4.5
« Soyez sobres et vigilants, gardez le contrôle de
vous–mêmes. » 1 Pierre 1.13
"La fin de toutes choses est proche ; soyez donc
sensés et sobres en vue de la prière." 1 Pierre 4.7
Voici quelques définitions de la sobriété et de son
application dans les différents domaines où elle est requise.
Sobre :
Ce qui est marqué par la mesure ou la modération.
Le verbe nèphô qui est l'un des
termes traduit par "être sobre" signifie calme, non passionné,
circonspect, modéré. Il est parfois associé à la vigilance
(1 Thessaloniciens 5.6,8, 2 Timothée 4.5, 1 Pierre
1.13, 4.7).
Le nom sôphrosunê dénote la
sobriété d'esprit, le jugement sain, la maîtrise de soi, de ses passions
et de ses désirs (Actes 26.25, 1Timothée 2.9,15,
Tite 2.6). Nous comprenons qu'être sobre puisse s'appliquer
à tous nos comportements : que ce soit pour la
nourriture ou la boisson ou pour nos paroles, nos pensées, nos
jugements, etc.
"C’est pourquoi, affermissez votre pensée, soyez
sobres." 1 Pierre 1.13
"Ne dormons donc pas comme les autres, mais veillons
et soyons sobres." 1 Thessaloniciens 5.6
Sobre en paroles
"La voix de l’insensé se fait
entendre dans la multitude des paroles." Ecclésiaste 5.3
Il ne s'agit pas seulement de bavardage ou de
discussion, mais aussi la prière, du témoignage, des publications, etc.
La Bible est un modèle de sobriété dans les récits
et les témoignages qu'elle nous rapporte. Elle ne s'étend pas sur les
détails, mais traite des événements, des faits ou des circonstances qui
ont marqué la vie des gens avec une forme de retenue, de pudeur, de
modération, de sobriété.
Les témoignages des évangiles sont souvent brefs,
concis et très sobres. Jésus ne s'est pas attardé sur les détails, sur
les cinq maris de la samaritaine, par exemple, ni sur les circonstances
de la faute de la femme surprise en adultère par les Pharisiens, ni sur
les sept démons dont Marie de Magdala avait été délivrée !
Certains témoignages rendent mal à l'aise tellement ils étalent avec
insistance, parfois une sorte de complaisance, les détails nauséabonds
de la dissolution et de la corruption de leurs auteurs. Il est malsain
d'insister sur la description des choses malhonnêtes et souillées.
Certaines confessions publiques, parlées ou écrites, ne sont pas à la
gloire de Dieu.
Il existe un autre domaine dans lequel l'abondance
de paroles semble la norme, c'est celui de la prière.
Pourtant à ce
sujet, l'enseignement de Jésus est très clair :
« En priant, ne multipliez pas de vaines paroles,
comme les païens, qui s’imaginent qu’à force de paroles ils seront
exaucés. Ne leur ressemblez pas, car votre Père sait de quoi vous avez
besoin, avant que vous le lui demandiez. » Matthieu
Il est aussi écrit :
« Prends garde à ton pied, lorsque tu entres dans la
maison de Dieu ; approche-toi pour écouter, plutôt que pour offrir le
sacrifice des insensés, car ils ne savent pas qu’ils font mal.
Ne te
presse pas d’ouvrir la bouche, et que ton cœur ne se hâte pas d’exprimer
une parole devant Dieu ; car Dieu est au ciel, et toi sur la terre : que
tes paroles soient donc peu nombreuses. Car, si les songes naissent de
la multitude des occupations, la voix de l’insensé se fait entendre dans
la multitude des paroles. » Ecclésiaste 5.1-3
La sobriété dans nos conversations
Certaines personnes sont de véritables moulins à
paroles. Il est vrai que d'autres ne parlent pas assez, on dit qu'ils ne
communiquent pas. Entre les deux il y a juste mesure : la sobriété.
Et puis il y a aussi les discours au sujet des choses qui découlent de
la Parole de Dieu, la foi, les divers enseignements, la vie chrétienne.
L'apôtre Paul interpelle ceux qui discutent constamment, à tort et à
travers au sujet des Écritures.
« Je te rappelle l’exhortation que je te fis, à mon
départ pour la Macédoine, lorsque je t’engageai à rester à Ephèse, afin
de recommander à certaines personnes de ne pas enseigner d’autres
doctrines, et de ne pas s’attacher à des fables et à des généalogies
sans fin, qui produisent des discussions plutôt qu’elles n’avancent
l’œuvre de Dieu dans la foi. Ils veulent être docteurs de la Loi et ils
ne comprennent ni ce qu’ils disent, ni ce qu’ils affirment. » 1 Timothée
1.7
Les forums, les chats, et les échanges sur
Internet, ouvrent l'accès à des discours interminables, véhiculant toute
sorte de discussions et de commentaires qui détournent de la simple foi
dans les Écritures et révèlent "la suffisance orgueilleuse" et souvent
l'ignorance ou l'esprit perturbé de leurs auteurs.
Il est bon de rappeler ce qu'écrit encore l'apôtre
Paul :
« Mais évite les folles discussions, les généalogies,
la discorde, les disputes relatives à la loi, car elles sont inutiles et
vaines. » Tite 3.9
« Repousse les discussions folles et inutiles, sachant
qu’elles font naître des querelles. » 2 Timothée 2.23
Enfin, la sobriété s'applique également à notre
apparence physique.
On entend souvent cet argument : Le Seigneur
regarde au cœur. Or, notre aspect extérieur reflète ce que nous sommes à
l'intérieur. Certaines personnes, dans la façon dont elles s'habillent,
se parent et se comportent, manifestent leur désir d'être vues. Or, la
sobriété c'est la mesure, sans excès en toutes choses.
Notre apparence physique doit être sobre et
modeste
L'apôtre Paul écrivait aux anciens des églises des
paroles qui risquent d'être mal perçues aujourd'hui !
« Je veux aussi que les femmes, vêtues d’une manière
décente, avec pudeur et modestie, ne se parent ni de tresses, ni d’or,
ni de perles, ni d’habits somptueux, mais qu’elles se parent de bonnes
œuvres, comme il convient à des femmes qui font profession de servir
Dieu. » 1 Timothée 2.9,10
Malheureusement, beaucoup de femmes chrétiennes
négligent cette instruction et leur tenue manque à la fois de pudeur et
de modestie. Il y a un esprit mondain, entré dans les églises, qui fait
que le corps est devenu le centre des préoccupations. Les gens, femmes
et hommes, veulent valoriser leur image par les apparences corporelles :
vêtements, bijoux, coiffure, maquillage ...
Beaucoup de chrétiens et chrétiennes ont oublié les
recommandations divines contenues dans les Écritures au sujet de la
sobriété, de la modestie et de l'humilité, qui je le précise
s'appliquent autant aux hommes qu'aux femmes !
Aujourd'hui plus que jamais, il faut
paraître, alors que l'essentiel c'est "être".
Le désir de paraître touche les nombreux domaines de la vie, surtout
pour ceux qui ont de l'argent : les plus belles maisons, les plus
grosses et plus rutilantes voitures, les premières places dans le Monde
et parfois dans les églises.
La sobriété nous garde de faire les choses pour
être vus. Elle est le fruit de l'humilité.
La sobriété, c'est faire ou dire les choses avec mesure, c'est "la
maîtrise de soi", le fruit de l'Esprit que nous devons rechercher et
vers lequel nous devons tendre de toutes nos forces. Cela demande des
efforts et de la persévérance.
« En effet, la grâce de Dieu s’est révélée comme une
source de salut pour tous les hommes ; elle s’est levée sur ce monde,
illuminant l’humanité entière et apportant à tous la possibilité d’être
délivrés du péché.
Elle veut nous éduquer et nous amener à nous
détourner de tout mépris de Dieu, à rejeter les passions et les
convoitises des gens de ce monde, et à renoncer à la course aux
plaisirs. Elle nous enseigne à vivre dans le temps présent avec sagesse,
réserve et maîtrise de soi, en toute intégrité et honorabilité devant
Dieu.
Elle remplit nos cœurs de l’attente ardente de la réalisation
de notre bienheureuse espérance : l’avènement glorieux de notre grand
Dieu et Sauveur Jésus–Christ. » Tite 2.11-13