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Abraham le croyant

Il serait possible d'écrire un récit de la  vie d'Abraham sur le plan historique, inspiré des coutumes, traditions et culture de cette époque. Cela a d'ailleurs été fait. Il existe aussi sur Internet une abondante documentation sur Ur et Haran, anciennes villes de la Mésopotamie, le pays où naquit et vécu Abraham jusqu'à l'âge de 75 ans, ainsi que sur le pays de Canaan, aujourd'hui peuplé par les Israéliens et les Palestiniens. Des archéologues ont exploré les sites de la région et ils  y ont trouvé de nombreuses traces, objets et monuments attestant les récits de la Bible.

Dans cet article, mon but est plutôt de mettre en évidence la personnalité de l'homme Abram (père élevé) qui devint Abraham (père d'une multitude. (Genèse 17.5). Comment Dieu, par une décision unilatérale changea le destin du fils de Térach. Comment ce chaldéen qui vivait paisiblement au pays de sa naissance  va devenir un nomade apatride. Un homme voué avec sa famille, ses serviteurs et ses troupeaux, à vivre en étranger dans un pays promis à sa descendance, mais dans lequel il ne possédait aucune propriété, sinon  un champ acheté aux gens du pays, afin d'y faire une sépulture. Genèse 23.4

A partir du moment où Abraham croit et obéit à la parole que l'Eternel lui adresse en Mésopotamie, il place sa vie et son avenir entre les mains de Dieu qui va en faire l'instrument originel d'un plan grandiose, la création d'une nation à part : Israël

Je le vois du sommet des rochers, Je le contemple du haut des collines: C’est un peuple qui a sa demeure à part, Et qui ne fait point partie des nations. Nombres 23:9

Avec Abraham c'est aussi l'ouverture à la foi en un Dieu unique et vrai, le Dieu Très Haut, le Tout Puissant, Dieu sauveur pour une multitude issue de tous les peuples, toutes les nations, toutes les races, toutes les langues.

Après cela, je regardai, et voici, il y avait une grande foule, que personne ne pouvait compter, de toute nation, de toute tribu, de tout peuple, et de toute langue. Ils se tenaient devant le trône et devant l’agneau, revêtus de robes blanches, et des palmes dans leurs mains.
Et ils criaient d’une voix forte, en disant: Le salut est à notre Dieu qui est assis sur le trône, et à l’agneau. Apocalypse 7.9

Ici, je désire surtout mettre en lumière le fait qu'Abraham était un homme ordinaire, "de la même nature que nous", selon l'expression de la Bible concernant un autre homme de foi, et aussi montrer que Dieu se sert d'hommes et de femmes ordinaires pour accomplir ses œuvres, ce qui est pour les croyants un puissant encouragement.

Et c’est ainsi qu’Abraham, ayant persévéré, obtint l’effet de la promesse.
Or les hommes jurent par celui qui est plus grand qu’eux, et le serment est une garantie qui met fin à tous leurs différends.
C’est pourquoi Dieu, voulant montrer avec plus d’évidence aux héritiers de la promesse l’immutabilité de sa résolution, intervint par un serment, afin que, par deux choses immuables, dans lesquelles il est impossible que Dieu mente, nous trouvions un puissant encouragement, nous dont le seul refuge a été de saisir l’espérance qui nous était proposée. Hébreux 6.15-18

Abraham était natif de la Chaldée :

Térach, âgé de soixante-dix ans, engendra Abram, Nachor et Haran.
Voici la postérité de Térach. Térach engendra Abram, Nachor et Haran. -Haran engendra Lot.
Et Haran mourut en présence de Térach, son père, au pays de sa naissance, à Ur en Chaldée. -
Abram et Nachor prirent des femmes: le nom de la femme d’Abram était Saraï, et le nom de la femme de Nachor était Milca, fille d’Haran, père de Milca et père de Jisca.
Saraï était stérile: elle n’avait point d’enfants.
Térach prit Abram, son fils, et Lot, fils d’Haran, fils de son fils, et Saraï, sa belle-fille, femme d’Abram, son fils. Ils sortirent ensemble d’Ur en Chaldée, pour aller au pays de Canaan. Ils vinrent jusqu’à Charan, et ils y habitèrent. Genèse 11.26-31

Si nous voulons mieux tirer profit de cette étude, il faut tenir compte du contexte, de l'environnement dans lequel Abraham est né et a vécu les 75 premières années de sa vie.

Visiter Ur aujourd'hui (c'est le tell Muqayyar, en Irak), permet de méditer sur les vestiges d'une civilisation disparue. Lire la Genèse et suivre le chemin d'Abraham, c'est oser une autre aventure : accueillir avec foi la parole divine, mystérieuse, impérieuse, et prendre la décision d'y engager toute sa vie.

'Par la foi, répondant à l'appel, Abraham obéit à Dieu et partit sans savoir où il allait.' Hébreux 11,8

Lorsque nous lisons la Bible, n'oublions pas que la vie à cette époque était bien différente de la notre, surtout de notre société occidentale. Tous ces personnages, objets des récits bibliques, vivaient dans une culture sociale, religieuse et politique qui était celle des habitants de la région où se trouvent aujourd'hui l'Iran, l'Irak et les pays du Moyen Orient.  On ne parlait pas  encore de l'Islam, né seulement des siècles plus tard, ni d'Arabes, mais de sémites, de chaldéens, de perses, d'égyptiens, de cananéens, de philistins, etc.

Pour bien comprendre leur vie, il faut faire abstraction de certaines idées et concepts de notre pensée judéo chrétienne, car ils vivaient d'autres coutumes, d'autres lois, d'autres mœurs, qui choquent parfois notre esprit occidental, quoique les mœurs actuelles n'ont rien à envier  à ceux de ce temps là.

Par exemple, le fait que Abram épousa Saraï, fille de son père, mais pas de la même mère, peut nous surprendre et même nous choquer. Et bien d'autres choses encore, comme la pratique des cultes païens avec les prostituées sacrées et les festivités orgiaques. Il existait aussi une association très étroite entre la vie politique, économique et religieuse. Tout projet, plan, dessein, étaient soumis aux oracles et dépendaient de la "volonté des dieux". Les rois étaient eux mêmes prêtres ou prêtres souverains et ils déterminaient,  avec les magiciens de la cour royale, les règles et les lois. Ne dit on pas encore "selon la loi des Mèdes et des Perses", pour désigner une décision irrévocable.

La ville de Ur a dominé brillamment le sud de la Mésopotamie – appelée plus tard Chaldée – à la fin du 3e millénaire avant Jésus-Christ. Elle possédait un temple majestueux dédié au dieu-lune Sin. C'est cette divinité qu'adoraient les habitants de la région, contemporains de la famille d'Abraham.

La foi d'Abraham

Térach, son père, était un descendant direct de Sem, l'aîné des fils de Noé et comme c'était l'habitude à cette époque, on se transmettait oralement, de génération en génération, les récits des événements et des croyances, on peut donc penser que la famille d'Abraham avait conservé la foi dans le Dieu de Noé et sa famille : l'Eternel.

Sem, le fils  aîné de Noé, survivant du déluge, aïeul d'Abraham, avait 450 ans lors de la naissance de ce dernier.

Abraham a vécu une vie ordinaire jusqu'à l'appel de Dieu et nous pouvons aisément l'imaginer enfant, adolescent, jeune homme, vivant et grandissant dans une société civilisée, mais influencée par toutes sortes de croyances en des dieux nombreux et surtout à Ur en Chaldée, avec le culte au dieu-lune Sin.

Le jeune garçon, vivait dans une famille d'éleveurs, aisée et plutôt riche. Protégé par la foi héritée de ses ancêtres de la lignée de Noé, il a certainement été soumis aux tentations des jeunes gens de son âge et a l'influence du monde qui l'entourait. II n'est rien dit de Lui, pendant ces 75 années de sa vie, sinon qu'il avait épousé une très jolie femme de la même famille, Saraï,, dont le nom signifie "princesse".

Jusque là, ce que Abraham savait de Dieu lui avait été communiqué par son père, son grand père et peut être son arrière grand père. Il vivait de la foi de ses ancêtres. Mais un jour il fit l'expérience d'une foi personnelle, fondée sur une révélation Dieu et une parole divine qui lui fut adressée en propre. Rien n'a changé, chaque être humain doit construire sa propre foi, fondée sur une relation personnelle avec Dieu et une parole divine qui touche le cœur.

 L'Eternel, le Dieu de Noé et de ses ancêtres, vint vers Abraham dans une vision et lui parla. Cette démarche divine fut l'initiative du Dieu Très Haut, en fonction de sa propre volonté, selon ce que nous pouvons lire au sujet des choix divins :

Or, Dieu a un plan qui s’accomplit selon son libre choix et qui dépend, non des actions des hommes, mais uniquement de la volonté de celui qui appelle. Romains 9:11

Jésus enseigne que c'est Dieu qui nous attire et nous appelle. Voici ce qu'il dit :

Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire; et je le ressusciterai au dernier jour.
Il est écrit dans les prophètes: Ils seront tous enseignés de Dieu. Ainsi quiconque a entendu le Père et a reçu son enseignement vient à moi. Jean 6.43-45

C'est donc en vertu de la propre volonté de  Dieu et non en fonction de ses œuvres qu'Abraham reçut la visitation de l'Eternel.

L’Eternel dit à Abram: Va-t-en de ton pays, de ta patrie, et de la maison de ton père, dans le pays que je te montrerai.
Je ferai de toi une grande nation, et je te bénirai; je rendrai ton nom grand, et tu seras une source de bénédiction.
Je bénirai ceux qui te béniront, et je maudirai ceux qui te maudiront; et toutes les familles de la terre seront bénies en toi.
Abram partit, comme l’Eternel le lui avait dit, et Lot partit avec lui. Abram était âgé de soixante-quinze ans, lorsqu’il sortit de Charan.
Abram prit Saraï, sa femme, et Lot, fils de son frère, avec tous les biens qu’ils possédaient et les serviteurs qu’ils avaient acquis à Charan. Ils partirent pour aller dans le pays de Canaan, et ils arrivèrent au pays de Canaan. Genèse 12.1-5

A partir de ce moment la vie d'Abraham fut conduite par l'Eternel qui lui apparaissait régulièrement et nous observons que lorsqu'il se conformait aux instructions de Dieu, tout allait bien, mais lorsqu'il choisissait lui-même ses voies, alors il s'ensuivait des difficultés parfois très graves. Abraham ne diffère de nous en rien, soit dans sa foi et sa volonté d'obéir à Dieu, mais aussi dans ses doutes devant l'évidence des impossibilités dues à son âge et celui de Sara, ou encore dans cet espèce de fuite lors de certaines situations difficiles ou délicates. Il était un homme ordinaire et notre problème est que nous faisons de ces personnages bibliques des surhommes.

Abraham possédait, entre autres qualités d'homme généreux et loyal,  deux choses essentielles par rapport à Dieu : la foi et la persévérance, inséparables l'une de l'autre et accessibles à tout être humain. Ce qui le caractérise en premier, c 'est sa foi en Dieu, marquée par son obéissance :

Abram partit, comme l’Eternel le lui avait dit, et Lot partit avec lui. Abram était âgé de soixante-quinze ans, lorsqu’il sortit de Charan. Genèse 12:4

Tout au long de sa vie, il conserva cette foi et une soumission totale à la volonté divine. Ses erreurs nous rappellent la dualité de la nature humaine, le combat constant de la chair et de l'esprit dans leur opposition, comme l'écrit l'apôtre Paul  :

Car notre propre nature a des désirs contraires à ceux de l’Esprit, et l’Esprit a des désirs contraires à ceux de notre propre nature : ils sont complètement opposés l’un à l’autre, de sorte que vous ne pouvez pas faire ce que vous voudriez. Galates 5:17

Un homme ordinaire, une vie extraordinaire

En premier lieu l'exemple d'Abraham nous apprend que la foi est indissociable du contexte de la vie quotidienne, familiale, sociale et culturelle. Elle ne se cantonne pas uniquement au domaine religieux, mais elle détermine notre comportement dans nos relations avec tous, conjoints, enfants, parenté, collègue de travail, voisins, commerçants, etc ... La foi ne se vit pas en vase clos, en soi ou  dans une communauté religieuse fermée, mais elle se pratique au grand jour, au milieu de tous, croyants et incroyants, comme l'enseigne Jésus :

Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une hauteur ne peut être cachée.
Quand on allume une lampe, ce n’est pas pour la mettre sous le boisseau, mais sur son support, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison.
De même, que votre lumière brille aux yeux des hommes, pour qu’en voyant vos bonnes actions ils rendent gloire à votre Père qui est aux cieux. Matthieu 5.14-16

La nature de la foi est révélée par le comportement d'Abraham cité en exemple et la première qualité de cette foi, c'est l'obéissance à ce que Dieu dit :

C’est par la foi qu’Abraham, lors de sa vocation, obéit et partit pour un lieu qu’il devait recevoir en héritage, et qu’il partit sans savoir où il allait. Hébreux 11:8

C'est ce qu'enseigne aussi Jésus :

C’est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez.
Ceux qui me disent: Seigneur, Seigneur! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Matthieu 7.20,21

Ensuite la vraie foi nous fait considérer comme possible ce qui parait impossible :

Espérant contre toute espérance, il crut, en sorte qu’il devint père d’un grand nombre de nations, selon ce qui lui avait été dit: Telle sera ta postérité.
Et, sans faiblir dans la foi, il ne considéra point que son corps était déjà usé, puisqu’il avait près de cent ans, et que Sara n’était plus en état d’avoir des enfants.
Il ne douta point, par incrédulité, au sujet de la promesse de Dieu; mais il fut fortifié par la foi, donnant gloire à Dieu, et ayant la pleine conviction que ce qu’il promet il peut aussi l’accomplir. Romains 4.17-21

Sara, a dû aussi apprendre cette leçon, elle qui a été saisie d'un fou rire à l'annonce de ce qui semblait une énormité, complètement irréalisable.

Abraham et Sara étaient vieux, avancés en âge: et Sara ne pouvait plus espérer avoir des enfants.
Elle rit en elle-même, en disant: Maintenant que je suis vieille, aurais-je encore des désirs? Mon seigneur aussi est vieux.
L’Eternel dit à Abraham: Pourquoi donc Sara a-t-elle ri, en disant: Est-ce que vraiment j’aurais un enfant, moi qui suis vieille?
Y a-t-il rien qui soit étonnant de la part de l’Eternel? Au temps fixé je reviendrai vers toi, à cette même époque; et Sara aura un fils. Genèse 18.11-14

Elle a appris, ainsi qu'Abraham, à surmonter le doute, somme toute naturel face à deux évidences : sa stérilité et l'incapacité due à leur âge. Et elle y est arrivée :

C’est par la foi que Sara elle-même, malgré son âge avancé, fut rendue capable d’avoir une postérité, parce qu’elle crut à la fidélité de celui qui avait fait la promesse.
C’est pourquoi d’un seul homme, déjà usé de corps, naquit une postérité nombreuse comme les étoiles du ciel, comme le sable qui est sur le bord de la mer et qu’on ne peut compter. Hébreux 11:11

Abraham et Sara, nous donnent une leçon concernant la nature et la pratique de la vraie  foi, avec ses moments d'intense émotion, de visitation de Dieu, d'accomplissement miraculeux des paroles divines, mais aussi avec ses combats, ses échecs,  ses errements et les silences de Dieu qui semble se cacher parfois.

Abraham, s'est trouvé confronté à diverses épreuves en parcourant le pays où Dieu l'avait conduit. On apprend par là, que le fait d'être dirigé par Dieu ne signifie pas l'absence assurée des difficultés.

Il y eut une famine dans le pays; et Abram descendit en Egypte pour y séjourner, car la famine était grande dans le pays. Genèse 12:10

Des commentateurs ont dit qu'Abraham a commis une erreur en allant en Egypte, car il aurait dû rester dans le pays et compter sur l'aide de Dieu. Cela n'est pas certain. Nul part nous ne voyons que l'Eternel en fait le reproche à son serviteur.  A mon avis sa faiblesse  était ailleurs :

Comme il était près d’entrer en Egypte, il dit à Saraï, sa femme: Voici, je sais que tu es une femme belle de figure.
Quand les Egyptiens te verront, ils diront: C’est sa femme! Et ils me tueront, et te laisseront la vie.
Dis, je te prie, que tu es ma soeur, afin que je sois bien traité à cause de toi, et que mon âme vive grâce à toi. Genèse 12.11-13

Il avait adopté un stratagème qu'il répéta  dans une autre occasion quelques années plus tard :

Abraham disait de Sara, sa femme: C’est ma soeur. Abimélec, roi de Guérar, fit enlever Sara. Genèse 20:2

Et Abimélec dit à Abraham: Quelle intention avais-tu pour agir de la sorte?
Abraham répondit: Je me disais qu’il n’y avait sans doute aucune crainte de Dieu dans ce pays, et que l’on me tuerait à cause de ma femme.
De plus, il est vrai qu’elle est ma soeur, fille de mon père; seulement, elle n’est pas fille de ma mère; et elle est devenue ma femme.
Lorsque Dieu me fit errer loin de la maison de mon père, je dis à Sara: Voici la grâce que tu me feras; dans tous les lieux où nous irons, dis de moi: C’est mon frère. Genèse 20.11-13

Demi mensonge, mais mensonge quand même. Pourquoi ?

Il est facile de critiquer Abraham, mais souvent  nous usons aussi  de dissimulation dans nos relations lors de situations, disons ambigües.

L'influence des autres.

Les gens  de l'entourage et la famille d'Abraham ont souvent pesé sur ses choix et ses décisions et cela nous montre que nous ne pouvons pas toujours agir en ignorant ceux  qui nous entourent et nous touchent de près.

Sara, son épouse, a été à la fois respectueuse à l'égard de son mari (1 Pierre 3.6), mais aussi très influente dans certaines circonstances, par exemple lorsqu'elle proposa sa servante Agar à Abraham, afin d'avoir un enfant par son intermédiaire. En fait, ils ont fait le choix d'une mère porteuse. Etait-ce judicieux ?

Cette décision révèle le souci de Sara, acceptant un certain effacement,  en rapport avec la préoccupation de son mari  concernant sa descendance filiale. Le fait qu'Abraham ait cédé à la proposition de Sara vient tout simplement de son désir de voir s'accomplir la promesse de Dieu et dénote aussi de la part des deux la lassitude de l'attente.

Ensuite, c'est encore sous la pression de Sara que plus tard Abraham devra éloigner Agar et Ismaël, son fils. Décision qui dû lui coûter beaucoup et qu'il prit certainement à contre cœur, mais il fallait préserver la paix et écarter le conflit qui naissait déjà entre les deux fils : Ismaël et Isaac.

Sara vit rire le fils qu’Agar, l’Egyptienne, avait enfanté à Abraham; et elle dit à Abraham: Chasse cette servante et son fils, car le fils de cette servante n’héritera pas avec mon fils, avec Isaac.
Cette parole déplut fort aux yeux d’Abraham, à cause de son fils.
Mais Dieu dit à Abraham: Que cela ne déplaise pas à tes yeux, à cause de l’enfant et de ta servante. Accorde à Sara tout ce qu’elle te demandera; car c’est d’Isaac que sortira une postérité qui te sera propre.
Je ferai aussi une nation du fils de ta servante; car il est ta postérité.
Abraham se leva de bon matin; il prit du pain et une outre d’eau, qu’il donna à Agar et plaça sur son épaule; il lui remit aussi l’enfant, et la renvoya. Elle s’en alla, et s’égara dans le désert de Beer-Schéba. Genèse 21.9-14

Ismaël, fils d'Abraham l'Hébreu et de Agar l'Egyptienne, marqué par sa situation inconfortable, a manifesté très tôt son esprit d'indépendance et de mépris à l'égard de "sa famille". La descendance d'Ismaël (les Arabes) sera désormais toujours opposée à celle d'Isaac (Israël) et cela jusqu'à aujourd'hui.

Abraham a-t-il commis une erreur en acceptant la proposition de son épouse Sara ? Certains commentateurs l'affirment. Cependant, Dieu a été, comme toujours, au dessus de ces comportements humains, pour en faire sortir une bénédiction.

Le seul commentaire biblique à ce sujet n'accable pas Abraham, au contraire :

Il cherchait la postérité que Dieu lui avait promise. Malachie 2:15

Dieu lui-même n'a pas tenu rigueur à son serviteur.

Abram était âgé de quatre-vingt-six ans lorsqu’Agar enfanta Ismaël à Abram.
Et Abraham dit à Dieu: Oh! qu’Ismaël vive devant ta face!
A l’égard d’Ismaël, je t’ai exaucé. Voici, je le bénirai, je le rendrai fécond, et je le multiplierai à l’infini; il engendrera douze princes, et je ferai de lui une grande nation. Genèse 16:16, 18, 20

Et lorsque Agar se trouva dans la détresse du désert, l'Eternel est intervenu en sa faveur.

Elle s’en alla, et s’égara dans le désert de Beer-Schéba.
Quand l’eau de l’outre fut épuisée, elle laissa l’enfant sous un des arbrisseaux, et alla s’asseoir vis-à-vis, à une portée d’arc; car elle disait: Que je ne voie pas mourir mon enfant! Elle s’assit donc vis-à-vis de lui, éleva la voix et pleura.
Dieu entendit la voix de l’enfant; et l’ange de Dieu appela du ciel Agar, et lui dit: Qu’as-tu, Agar? Ne crains point, car Dieu a entendu la voix de l’enfant dans le lieu où il est.
Lève-toi, prends l’enfant, saisis-le de ta main; car je ferai de lui une grande nation.
Et Dieu lui ouvrit les yeux, et elle vit un puits d’eau; elle alla remplir d’eau l’outre, et donna à boire à l’enfant.
Dieu fut avec l’enfant, qui grandit, habita dans le désert, et devint tireur d’arc.
Il habita dans le désert de Paran, et sa mère lui prit une femme du pays d’Egypte. Genèse 21.14-21

Soyons donc prudents dans notre interprétation des récits bibliques, comme dans notre jugement devant les comportements des autres, car nous ne connaissons pas leur cœur et ne possédons pas toutes les données. Dieu est bien plus indulgent et miséricordieux que nous, heureusement, et il connait toutes choses, la motivation des cœurs et nos pensées les plus secrètes.

Une autre personne a été pour Abraham la cause d'autres soucis, Lot son neveu  qu'il avait emmené.

Il nous faut souligner brièvement la personnalité de Lot, premièrement son désir de s'enrichir, lorsqu'il choisit la meilleure partie du pays, puis son inconscience en venant s'établir d'abord près de Sodome puis dans la ville, dont les habitants sont signalés comme étant méchants. On sait quel désastre s'ensuivit : Lot dû s'enfuir en perdant deux de ses filles mariées avec des hommes de Sodome, puis sa femme atteinte par le feu du ciel qui détruisit la contrée. Lot effrayé et ayant tout perdu, sauf la vie, se retrouva dans une caverne avec ses deux dernières filles.

Cependant, ni Jésus qui cite cet événement, ni l'apôtre Pierre, n'ont jugé utile d'accabler Lot "ce juste". (2Piere 2.7)

Abraham ne tint pas rigueur à son neveu d'avoir choisi  la meilleur partie du pays, et là encore nous découvrons la noblesse d'un homme de cœur, désintéressé, laissant à son neveu la priorité du choix, se précipitant même  à son secours lorsqu'il fut fait prisonnier. Genèse 13.8-114 et Genèse 14.12

Il y avait aussi Eliezer, l'homme de confiance, conseiller très proche et  gestionnaire de la maison Abraham, celui qui non seulement était au service, mais occupait une place unique comme héritier, avant les naissances d'Ismaël et d'Isaac. C'est lui qui sera chargé par Abraham de trouver une épouse pour Isaac.  Par sa fidélité et sa foi en Dieu, il s'acquitta parfaitement de sa tâche et fut certainement d'une précieuse utilité pour son maître.

Au fil de la lecture des passages bibliques concernant Abraham, nous découvrons un homme courageux, désintéressé, généreux, bienveillant, hospitalier, fidèle, intègre, soucieux du bien être des siens et d'une confiance en Dieu à toute épreuve.

Cependant, celui que nous considérons parfois comme un héros a eu aussi ses faiblesses, le côté naturel de l'être humain, vivant dans un monde hostile, au milieu de peuples et de rois prêts à profiter de la moindre opportunité, d'où sa méfiance ou plutôt sa prudence à l'égard du Pharaon d'Egypte ou d'Abimélec  roi des philistins. Il avait raison de se méfier d'eux, car ce qu'il craignait arriva finalement, mais  à chaque fois Dieu est intervenu pour secourir son serviteur.

Lorsque Abram fut arrivé en Egypte, les Egyptiens virent que la femme était fort belle.
Les grands de Pharaon la virent aussi et la vantèrent à Pharaon; et la femme fut emmenée dans la maison de Pharaon.
Il traita bien Abram à cause d’elle; et Abram reçut des brebis, des boeufs, des ânes, des serviteurs et des servantes, des ânesses, et des chameaux.
Mais l’Eternel frappa de grandes plaies Pharaon et sa maison, au sujet de Saraï, femme d’Abram.
Alors Pharaon appela Abram, et dit: Qu’est-ce que tu m’as fait? Pourquoi ne m’as-tu pas déclaré que c’est ta femme?
Pourquoi as-tu dit: C’est ma soeur? Aussi l’ai-je prise pour ma femme. Maintenant, voici ta femme, prends-la, et va-t-en!
Et Pharaon donna ordre à ses gens de le renvoyer, lui et sa femme, avec tout ce qui lui appartenait. Genèse 12.14-20

Abraham disait de Sara, sa femme: C’est ma sœur. Abimélec, roi de Guérar, fit enlever Sara.
Alors Dieu apparut en songe à Abimélec pendant la nuit, et lui dit: Voici, tu vas mourir à cause de la femme que tu as enlevée, car elle a un mari. Genèse 20.2 et à suivre ...

Certains commentateurs ont reproché à Abraham son manque de courage, mais qu'aurions nous fait à sa place, dans une société dont les rois et les puissants ne s'embarrassaient pas de scrupules et traitaient leurs sujets ou les étrangers comme ayant sur eux droit de vie et de mort.

Nous avons vu aussi que l'initiative de Sara dans le cas de Agar sa servante a eu de graves conséquences, non seulement au sein de la famille d'Abraham, mais jusqu'à nos jours où les Arabes descendants d'Ismaël sont  toujours en conflit avec Israël, les descendants d'Isaac.

Nos erreurs sont nombreuses, inconscientes et souvent faites de bonne foi, mais Dieu est miséricordieux et il change le mal en bien, comme le dira plus tard Joseph à ses frères.

Vous aviez médité de me faire du mal: Dieu l’a changé en bien, pour accomplir ce qui arrive aujourd’hui, pour sauver la vie à un peuple nombreux. Genèse 50:20

Croire au delà de la raison humaine

Et puis naquit Isaac, le fils de la promesse tant attendu et désormais objet de toutes les attentions et des espérances, mais aussi l'occasion d'un dilemme tragique.

Après ces choses, Dieu mit Abraham à l’épreuve, et lui dit: Abraham! Et il répondit: Me voici! Dieu dit: Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac; va-t’en au pays de Morija, et là offre-le en holocauste sur l’une des montagnes que je te dirai. Abraham se leva de bon matin, sella son âne, et prit avec lui deux serviteurs et son fils Isaac. Il fendit du bois pour l’holocauste, et partit pour aller au lieu que Dieu lui avait dit. Genèse 22.1

Cet épisode nous apprend l'essentiel sur la foi Abraham : son entière confiance en Dieu. Si nous n'avons pas une connaissance suffisante de Dieu, nous ne pouvons comprendre une telle demande qui dépasse notre entendement. Mais Abraham connaissait l'Eternel intimement.

C’est par la foi qu’Abraham offrit Isaac, lorsqu’il fut mis à l’épreuve, et qu’il offrit son fils unique, lui qui avait reçu les promesses, et à qui il avait été dit: En Isaac sera nommée pour toi une postérité.
Il pensait que Dieu est puissant, même pour ressusciter les morts; aussi le recouvra-t-il par une sorte de résurrection. Hébreux 11.17-19

C'est cela la foi, une confiance absolue en Celui en qui elle est placée, la certitude qu'Il ne peut nous tromper dans nos attentes, l'assurance sans faille que sa volonté est parfaitement en accord avec sa justice, sa bonté, son intégrité.

La Bible ne nous parle pas de l'état d'esprit d'Abraham en cette circonstance, de l'émotion profonde qu'il a dû ressentir. Ce fut certainement un rude combat intérieur entre l'heure de la nuit où Dieu lui a fait cette demande et le moment où le soleil se levait, mais sa décision était prise :

Abraham se leva de bon matin, sella son âne, et prit avec lui deux serviteurs et son fils Isaac. Il fendit du bois pour l’holocauste, et partit pour aller au lieu que Dieu lui avait dit. Genèse 21.3

Une seule ligne nous révèle la pensée d'Abraham après ce combat, lorsque sa foi eut triomphé.

Il pensait que, même si (Isaac) était mort, Dieu était assez puissant pour le ramener à la vie. Hébreux 11:19 

La demande de Dieu et l'obéissance d'Abraham peuvent paraître insensées, mais pour comprendre réellement, je crois qu'il faut pénétrer dans une relation intime de confiance avec Dieu.

Car le Seigneur, l’Eternel, ne fait rien Sans avoir révélé son secret à ses serviteurs les prophètes. Amos 3:7

Or Abraham était aussi prophète, c'est à dire intime avec Dieu. (Genèse 20.7) Il savait ou du moins ressentait intérieurement  le dessein du Tout Puissant, sa réponse à Isaac est celle d'un homme serein et confiant.

Abraham prit le bois pour l’holocauste, le chargea sur son fils Isaac, et porta dans sa main le feu et le couteau. Et ils marchèrent tous deux ensemble.
Alors Isaac, parlant à Abraham, son père, dit: Mon père! Et il répondit: Me voici, mon fils! Isaac reprit: Voici le feu et le bois; mais où est l’agneau pour l’holocauste?
Abraham répondit: Mon fils, Dieu se pourvoira lui-même de l’agneau pour l’holocauste. Et ils marchèrent tous deux ensemble. Genèse 22.6-8

L'ami de Dieu

Si nous voulons mieux comprendre le geste ultime d'Abraham, celui lui a permis de répondre oui quand l'Eternel lui demanda de lui offrir son fils Isaac en sacrifice, il  faut tenir compte de la nature de sa relation avec Dieu.

Abraham eut confiance en Dieu, et Dieu le considéra comme juste en tenant compte de sa foi. Et Dieu l’appela son ami. Jacques 2:23

Nous entrons ici dans une autre dimension, celle de l'intimité. Etre l'ami c'est être le confident, l'intime, et c'est ce qu'Abraham est devenu au fil des jours par sa confiance de plus en plus grande en Celui qui l'a conduit dans ce destin exceptionnel.

Depuis le premier jour où l'Eternel l'appela à quitter son pays pour un lieu encore inconnu,  jusqu'à la fin de ses jours tout au long de ces années, Abraham a grandi dans la connaissance de ce Dieu qui l'accompagnait chaque jour, avec qui il marchait quotidiennement.

Ainsi, l'homme Abram est devenu le prophète sensible à la pensée du Tout Puissant, dans une  relation spirituelle qui permet à la foi d'aller au bout d'elle même,  à l'ultime de l'obéissance. Il y a des choses que nous ne pouvons recevoir qu'après une certaine évolution. L'apôtre Paul écrit :

Mais l’homme naturel n’accueille pas ce qui relève de l’Esprit de Dieu, car c’est une folie pour lui ; il ne peut pas connaître cela, parce que c’est spirituellement qu’on en juge.
L’être spirituel, lui, juge de tout, tandis que lui–même n’est jugé par personne.
En effet, qui a connu la pensée du Seigneur, pour l’instruire ? Or nous, nous avons la pensée du Christ. 1 Corinthiens 2.14-16

Sa longue expérience des rencontres avec le Dieu Très Haut, l'Eternel, avait fait croitre Abraham dans la compréhension des pensées divines. Il n'était plus seulement  l'homme croyant, le serviteur obéissant du Dieu Très Haut, il était devenu spirituel,  il était entré dans une relation affective avec Dieu, celle de l'amour. Or l'amour vrai va jusqu'au bout du don, selon ce qui est écrit de l'amour de Dieu :

Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. Jean 3:16

Nous sommes parfois dépassés dans notre compréhension du comportement de ceux qui aiment, tellement ils semblent déraisonnables. Croyons nous que le sacrifice de Jésus, par la crucifixion, avec toute cette humiliation, la souffrance morale et physique qu'il a enduré, soit une chose raisonnable à nos yeux ?

L'apôtre Paul écrit que le Christ crucifié est scandale pour les Juifs et folie pour les païens. mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs.  1 Corinthiens 1:23,24

Nous pourrions aussi penser que le geste d'Abraham en répondant à la demande de Dieu est une folie et pourtant.

L’ange dit: N’avance pas ta main sur l’enfant, et ne lui fais rien; car je sais maintenant que tu crains Dieu, et que tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique.
Abraham leva les yeux, et vit derrière lui un bélier retenu dans un buisson par les cornes; et Abraham alla prendre le bélier, et l’offrit en holocauste à la place de son fils.
Abraham donna à ce lieu le nom de Jehova-Jiré. C’est pourquoi l’on dit aujourd’hui: A la montagne de l’Eternel il sera pourvu.
L’ange de l’Eternel appela une seconde fois Abraham des cieux, et dit: Je le jure par moi-même, parole de l’Eternel! parce que tu as fait cela, et que tu n’as pas refusé ton fils, ton unique,  je te bénirai et je multiplierai ta postérité, comme les étoiles du ciel et comme le sable qui est sur le bord de la mer; et ta postérité possédera la porte de ses ennemis. Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité, parce que tu as obéi à ma voix. Genèse 22.12-18

A cause  sa foi obéissante, dans son amour pour Dieu, Abraham à ouvert l'accès au salut d'une multitude par un autre sacrifice, celui du Christ, la postérité promise. Galates 3.16

Persévérer

Parmi les qualités de l'homme dont nous admirons la foi, il faut citer la persévérance. Abraham est un modèle de persévérance dans son attente de l'accomplissement de la promesse de Dieu.

Et c’est ainsi qu’Abraham, ayant persévéré, obtint l’effet de la promesse. Hébreux 6:15

Il s'est écoulé 25 ans entre le jour où Dieu a promis à Abraham que Sara sa femme lui donnerait un fils et la naissance de ce fils. Pendant tout ce temps le patriarche a dû se poser bien des questions.

Il semble que Dieu n'utilise pas la même horloge que nous. Son sablier contient l'éternité !

Nous sommes toujours pressés, les techniques modernes nous aident à aller de plus en plus vite. Alors nous manquons de patience, aujourd'hui plus que jamais, tellement nous sommes habitués à voir les choses s'accomplir rapidement. Le moindre retard, la moindre attente engendre la contrariété et la colère, les murmures et les critiques fusent de toutes parts.  Et parfois nous laissons tomber simplement, nous abandonnons.

Mais avec Dieu, il n'en est pas ainsi. Parfois il faut du temps pour l'accomplissement de sa parole, c'est pourquoi il dit au prophète :

Car c’est une prophétie dont le temps est déjà fixé, Elle marche vers son terme, et elle ne mentira pas; Si elle tarde, attends-la, Car elle s’accomplira, elle s’accomplira certainement. Habakuk 2:3

Nous sommes exhortés à ne pas nous relâcher dans notre attente, à persévérer avec patience jusqu'à ce que s'accomplisse ce que le Seigneur a promis.

Nous désirons que chacun de vous montre le même zèle pour conserver jusqu’à la fin une pleine espérance, en sorte que vous ne vous relâchiez point, et que vous imitiez ceux qui, par la foi et la persévérance, héritent des promesses.
Lorsque Dieu fit la promesse à Abraham, ne pouvant jurer par un plus grand que lui, il jura par lui-même, et dit: Certainement je te bénirai et je multiplierai ta postérité.
Et c’est ainsi qu’Abraham, ayant persévéré, obtint l’effet de la promesse. Hébreux 6.11-15

Une autre cité, un autre pays

En réponse à sa confiance, à son intégrité et à sa fidélité à Dieu, Abraham arriva à la fin de sa route comblé et heureux.

Voici les jours des années de la vie d’Abraham: il vécut cent soixante quinze ans.
Abraham expira et mourut, après une heureuse vieillesse, âgé et rassasié de jours, et il fut recueilli auprès de son peuple. Genèse 25.7

Cependant, il faut considérer que l'objectif final  d'Abraham  n'était pas l'enrichissement et le bien-être terrestre, mais l'accomplissement du dessein de Dieu et l'espérance très ferme d'une autre patrie, une cité céleste. Cette réalité était le moteur de la foi des anciens croyants :

C’est par la foi qu’Abraham vint s’établir dans la terre promise comme dans une terre étrangère, habitant sous des tentes, ainsi qu’Isaac et Jacob, les cohéritiers de la même promesse.
Car il attendait la cité qui a de solides fondements, celle dont Dieu est l’architecte et le constructeur.
C’est par la foi que Sara elle-même, malgré son âge avancé, fut rendue capable d’avoir une postérité, parce qu’elle crut à la fidélité de celui qui avait fait la promesse.
C’est pourquoi d’un seul homme, déjà usé de corps, naquit une postérité nombreuse comme les étoiles du ciel, comme le sable qui est sur le bord de la mer et qu’on ne peut compter.
C’est dans la foi qu’ils sont tous morts, sans avoir obtenu les choses promises; mais ils les ont vues et saluées de loin, reconnaissant qu’ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre.
Ceux qui parlent ainsi montrent qu’ils cherchent une patrie.
S’ils avaient eu en vue celle d’où ils étaient sortis, ils auraient eu le temps d’y retourner.
Mais maintenant ils en désirent une meilleure, c’est-à-dire une céleste. C’est pourquoi Dieu n’a pas honte d’être appelé leur Dieu, car il leur a préparé une cité. Hébreux 11.8-16

Abraham est en cela un modèle de foi pour nous, de cette foi qui fixe le regard au dessus des contingences terrestres, la foi qui voit ce qui est invisible, mais réel.

Et qu’est–ce que la foi ? C’est une ferme confiance dans la réalisation de ce qu’on espère, c’est une manière de le posséder déjà par avance. Croire, c’est être absolument certain de la réalité de ce qu’on ne voit pas. Hébreux 11:1

C'est certainement la leçon essentielle que nous donnent ceux qui nous  ont précédés dans la foi en Dieu et en particulier Abraham, que la Bible appelle "le père des croyants", c'est à dire l'homme qui est allé jusqu'au bout de la pensée de Dieu et qui par son exemple nous invite à l'imiter.

 Ne sommes nous pas nous aussi des nomades étrangers sur la terre, de passage, selon ce que dit l'Ecriture ?

Bien-aimés, je vous exhorte, comme étrangers et voyageurs sur la terre, à vous abstenir des convoitises charnelles qui font la guerre à l’âme. 1 Pierre 2:11

Pour les historiens, Abraham est mort depuis des siècles, mais en réalité, il vit dans un autre espace que celui des choses visibles aux terriens que nous sommes.

Il est cité parmi ceux qui sont vivants, ce que Jésus lui-même atteste, en réponse à une objection de ceux qui ne croient pas à la résurrection des morts.

Que les morts ressuscitent, c’est ce que Moïse a fait connaître quand, à propos du buisson, il appelle le Seigneur le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob.
Or, Dieu n’est pas Dieu des morts, mais des vivants; car pour lui tous sont vivants. Luc 20.37,38

Depuis sa mort, Abraham est avec tous les croyants qui ont quitté ce monde, là ou se trouve Jésus lui-même, dans le ciel. (voir l'étude sur l'au-delà)

C'est dans cette espérance que "notre père dans la foi", comme l'appelle encore l'apôtre Paul, a vécu et qu'il est mort.

C’est dans la foi qu’ils sont tous morts, sans avoir obtenu les choses promises; mais ils les ont vues et saluées de loin, reconnaissant qu’ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre.
Ceux qui parlent ainsi montrent qu’ils cherchent une patrie.
S’ils avaient eu en vue celle d’où ils étaient sortis, ils auraient eu le temps d’y retourner.
Mais maintenant ils en désirent une meilleure, c’est-à-dire une céleste. C’est pourquoi Dieu n’a pas honte d’être appelé leur Dieu, car il leur a préparé une cité. Hébreux 11.13-16

Le royaume de Dieu est un monde différent, spirituel et divin, dans lequel Dieu est souverain  et Jésus  roi. Il commence dans le cœur de ceux qui croient réellement, se développe en eux et aura son plein accomplissement lors du retour glorieux du Seigneur et la résurrection des enfants de Dieu.

... quand vous verrez Abraham, Isaac et Jacob, et tous les prophètes, dans le royaume de Dieu ...
Il en viendra de l’orient et de l’occident, du nord et du midi; et ils se mettront à table dans le royaume de Dieu. Luc 13.29

Abraham a cru aux promesses que l'Eternel lui avait faites et il en a vu l'accomplissement. Depuis cette époque Dieu par l'intermédiaire de ses prophètes et surtout par son Fils Jésus-Christ, a fait aux êtres humains de nombreuses promesses pour la vie présente et pour la vie éternelle. Elles ont la même valeur et leur auteur est immuable dans sa fidélité, sa puissance, sa bonté et sa miséricorde. Tous ceux qui ont confiance en Dieu et la foi en Jésus-Christ sont assurés de l'accomplissement des paroles divines en leur faveur.

Nous désirons que chacun de vous montre le même zèle pour conserver jusqu’à la fin une pleine espérance, en sorte que vous ne vous relâchiez point, et que vous imitiez ceux qui, par la foi et la persévérance, héritent des promesses.
Lorsque Dieu fit la promesse à Abraham, ne pouvant jurer par un plus grand que lui, il jura par lui-même, et dit:  Certainement je te bénirai et je multiplierai ta postérité.
Et c’est ainsi qu’Abraham, ayant persévéré, obtint l’effet de la promesse.
Or les hommes jurent par celui qui est plus grand qu’eux, et le serment est une garantie qui met fin à tous leurs différends.
C’est pourquoi Dieu, voulant montrer avec plus d’évidence aux héritiers de la promesse l’immutabilité de sa résolution, intervint par un serment, afin que, par deux choses immuables, dans lesquelles il est impossible que Dieu mente, nous trouvions un puissant encouragement, nous dont le seul refuge a été de saisir l’espérance qui nous était proposée.
Cette espérance, nous la possédons comme une ancre de l’âme, sûre et solide; elle pénètre au delà du voile, là où Jésus est entré pour nous comme précurseur. Hébreux 6.11-20

Des hommes et des femmes de foi nous ont précédés et on prouvé que le Dieu Très Haut, l'Eternel, le  Tout Puissant, est fidèle, miséricordieux, bon et qu'Il honore tous ceux qui placent en lui toute leur confiance. Abraham a été de ceux là et ce qui est dit à son sujet rejoint ce que l'apôtre Paul écrit aux disciples de Rome.

Or, tout ce qui a été écrit d’avance l’a été pour notre instruction, afin que, par la patience, et par la consolation que donnent les Ecritures, nous possédions l’espérance. Romains 15:4

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