Chrétien
heureux
Être
un chrétien heureux !
En
écrivant cette phrase, je pense au temps de ma jeunesse, lorsque je
venais de me convertir, en 1952, à Dijon, en Bourgogne.
Nous
vivions une vie d'église heureuse et sans complexe, une vie de foi,
avec un jeune pasteur qui faisait le ferrailleur, avec sa petite moto et
sa remorque, il récupérait de la vieille ferraille qu'il allait
vendre, afin de compléter le maigre salaire que lui versait
l'assemblée d'une quarantaine de membre.
Nous
avions nos réunions dans une petite salle louée au fond d'une cour et
l'église venait d'acheter un vieux bâtiment entièrement à refaire
jusqu'à la toiture.
Tous
s'y sont mis sous la direction d'un frère entrepreneur en bâtiment. Il
régnait un entrain et une joie extraordinaire. En quelques mois le
travail fut achevé et nous entrions dans un lieu de culte rutilant,
pouvant contenir plus de deux cents personnes. Nous avions la foi. Et le
Seigneur a exaucé !
Nous
n'avions pas d'orchestre, ni de groupe de louange, juste un piano que
tenait l'épouse du pasteur.
Nous
n'avions pas de rétroprojecteur, ni de micro pour le prédicateur,
pas Internet, ni de sites chrétiens.
Nous
n'avions pas la télévision, peu de voitures. Quelqu'un avait offert
une automobile au pasteur : Une 4 chevaux Renault, pour ceux qui
connaissent.
Je
ne veux pas dire que ces choses sont mauvaises. Elles peuvent être
utiles.
Ce
que je veux dire, c'est que dans cette église, qui n'était pas
parfaite, nous
ne connaissions pas la pression, le stress de devoir "faire des
choses".
Nous étions
heureux.
Aujourd'hui,
beaucoup d'églises deviennent à l'image des entreprises du monde : stressées.
La
société actuelle est sous pression et les églises aussi : il faut réussir,
il faut conquérir, il faut grandir, il faut, il faut, il faut ...
On
entend partout ce leitmotive qui finit par vous donner des
complexes et vous culpabilise. Comme si la réussite dépendait d'une
mise sous pression constante.
L'apôtre
Paul écrivait aux disciples de Galatie : Où est l'expression de votre
bonheur ?
Les
chrétiens n'étaient plus heureux, quelqu'un avait réintroduit la
pression sur ces gens. La loi était revenue.
Paul,
toujours lui, écrit encore : Soyez toujours joyeux, réjouissez vous,
je le répète réjouissez vous.
Qu'est-ce
qui nous rendait heureux autrefois ?
Nous
étions heureux d'être sauvé de nos péchés et d'avoir la vie
éternelle, par la foi en Jésus-Christ Nous
étions heureux d'avoir un Sauveur vivant, un berger fidèle et un
intercesseur miséricordieux.. Nous
étions heureux d'avoir un Père céleste tout Puissant, prévoyant,
vigilant et bon. Nous
étions heureux de la présence et de l'action du Saint-Esprit en nous
et au milieu de nous, de parler en langues, de prophétiser, pratiquer
ses dons. Nous
étions heureux d'avoir des frères et des sœurs, dans la même foi,
de nous réunir avec eux pour prier, de nous inviter les uns chez les
autres pour prendre un repas ou un café. Nous
étions heureux de parler de Jésus autour de nous et de voir des gens
venir aux assemblées et se convertir, de voir des malades guéris. Nous
étions heureux en pensant que Jésus va revenir et établir son
Royaume avec nous.
En
un mot, nous étions heureux de la grâce de Dieu Retrouvons
la liberté et le bonheur des enfants de Dieu et arrêtons de nous
stresser avec : "il faut, il faut, il faut". Nous
vivions simplement, appuyés sur le Seigneur, qui manifestait sa
puissance et sa fidélité.
Seigneur,
rends nous la joie de ton salut, redonne nous ta joie.
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